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Critique de mylena


Il y a quelque chose dans les témoignages tardifs sur les camps qui complète les premiers témoignages. Ceux-ci étaient ou des cris dans l'urgence de témoigner, ou des témoignages réfléchis, intellectualisés. Tandis que les témoignages tardifs transmettent des flashs, flashs de quelques souvenirs terriblement marquant, flashs provoqués par un retour sur les lieux. Et tout cela se complète admirablement bien, chaque nouveau témoignage apporte sa pierre nécessaire à l'édifice nécessaire de la mémoire. Ginette est une femme simple, d'un milieu simple, pas du tout une intellectuelle. Son témoignage sur les camps est bref, mais c'est surtout un témoignage, comme l'indique le titre, sur son retour, tardif, sur les lieux, au printemps, sur le contraste qu'elle ressent et qui la pousse à s'interroger sur ce que ressentent ceux qui n'ont pas son vécu. Elle parle aussi, ce qui est assez rare, du retour auprès des siens. La brièveté de la partie sur les camps s'explique aussi par le fait qu'elle était compagne de malheur de Simone Veil et de Marceline Loridan Ivens. Ce qui n'empêche qu'elle y ajoute quelques éléments, sur son choc de toute jeune femme face à la nudité en particulier. le plus remarquable par rapport à d'autres livres est pour moi sa capacité à comprendre les difficultés pour les plus jeunes à réaliser, à percevoir. Personnellement le seul camp que j'ai visité a été Auschwitz, en fin d'hiver, sous 20 cm de neige. Il n'y avait pas un chat, nous étions seuls, et je peux dire que c'est plus qu'impressionnant dans ce contexte, avec l'impression forte de pénétrer dans un lieu abandonné. D'autant que nous étions plus ou moins, mon mari et moi, les guides improvisés d'une jeune américaine d'origine polonaise qui ne savait pas grand-chose sur les camps. C'est sûr qu'au printemps, avec des fleurs, et des flopées de touristes, l'expérience n'a plus grand-chose à voir. Il ne reste effectivement plus grand-chose de parlant, mais l'immensité des lieux, le nombre de baraques à l'identique ne peuvent qu'interloquer. Tout livre de témoignage sur la shoah est un livre utile, nécessaire. Chacun trouvera un public, son public.
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