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Critique de edwi25


Ce témoignage m'a touché en plein coeur, bien que court, Ginette a su aller à l'essentiel pour nous rappeler l'horreur des camps d'exterminations. Malgré « l'adaptation » que les déportés juifs ont vécu dans ces camps de l'horreur, le plus dur à vivre est la faim. Enfin, c'est ce que retient l'auteure et ce qu'elle veut faire passer comme message. En effet, malgré l'absence d'humanité, malgré la violence, la mort, la puanteur, le manque d'hygiène, ce qui traumatisera le plus Ginette est le manque de nourriture qui la poursuivra encore après son retour des camps.

Le fait que cette dame soit surprise, même choquée par le retour à la vie normale de nos jours autour du camp avec des maisons qui se dressent, comme si rien ne s'était passé, ne me surprend pas. Tout comme cette envie de crier sur cette dame qui fait son footing sur les chemins du camp. En effet, après avoir vécu une telle horreur, je comprends que l'on ai dû mal à accepter ce genre de comportement. Tout comme je comprends son « choc » lorsqu'elle a réalisé que Auschwitz Birkenau était devenu un musée immaculé, sans odeurs, ni cadavres ; lorsqu'elle a réalisé la réalité de l'endroit où elle dormait, soit à côté des fours crématoires et de la taille du camp.

Ce témoignage est étonnant. Alors que d'horribles choses s'inscrivent dans la mémoire historique de notre société, son amitié avec deux filles m'a profondément ému : Simone Jacob devenue Simone Veil et Marceline Rosenberg devenue Marceline Loridan-Ivens. J'ai été touchée par l'humanité qui a découlé de leur comportement. Et malgré l'horreur qu'elles ont subis, le hasard qui les a fait rencontrer leur a permis de rester soudées, de s'aider, et de rester amies. Une part de légèreté dans une sombre histoire.

De Ginette Kolinka à Simone Veil, un long fossé les sépares. Alors que Simone Veil s'est « battue » pour parler des horreurs du camps, Ginette Kolinka a préféré rester silencieuse. Et sa raison me touche profondément. Mais laquelle me diriez-vous ? Je vous invite à lire son livre. Cependant, des années après cet horrible massacre, cette femme accepte de témoigner afin que perdure la mémoire, afin que l'on n'oublie jamais ce qu'elle et sa communauté à vécu.

Ayant moi-même eu l'honneur d'entendre le témoignage d'un déporté ( résistant ou juif, hélas je ne pourrais pas m'en souvenir, cela date de ma classe de CM2) et ayant pu visiter par moi-même, grâce à ma professeur de polonais, Auschwitz et Auschwitz Birkenau, ce témoignage ajouté par Ginette ne peut qu'une fois de plus me glacer le sang face à l'horreur qui a été fait entre les années 1930 à 1945. Tout comme je ne peux que confirmer le fait que la vie ait repris autour et dans le camp. Mais j'espère que ce ne sera pas au détriment de l'Histoire, et qu'on retiendra tous la leçon cette fois-ci.
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