AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de neluay


Salman Rushdie est connu pour son style mêlant mythe, fantaisie et la vie réelle, ce roman n'échappe pas à la règle. Sous un aspect de conte, où une déesse prend possession du corps d'une enfant, où une femme créé une ville avec un sac de graines, où elle chuchote aux habitants leurs propres histoires de son cru, ou encore elle se transforme en oiseau... 

L'histoire de Vijayanagar est bien réel, l'auteur s'inspire en effet du dernier grand royaume hindou de l'Inde, créé en 1336 par deux frères Sangama, et le récit portera sur l'histoire de ce royaume et du règnes de ces rois se succédant sur quatre dynasties, jusqu'à la disparition du royaume en 1565.

C'est sur ce fond historique que Salman Rushdie ajoute sa fantaisie : Pampa Kampana ! Une enfant de neuf ans qui sera habitée par une déesse durant 247 ans. C'est par son existence que l'auteur retracera l'histoire et prendra des libertés. C'est aussi à travers Pampa Kampana qu'il portera sa sagesse et sa vision des religions.

Salman Rushdie dénonce, en quelque sorte, le narcissisme élitiste, le racisme, l'intolérance, l'instinct de l'homme... Mais il est question aussi du droit des femmes, il a beaucoup d'importance dans ce récit à travers Pampa Kampana, les femmes y sont représentées fortes pour la plupart. Quand au peuple, je dirai qu'il est représenté comme un troupeau, il n'a, et peut-être n'est-ce que mon impression, qu'une place relative.

Comme on peut s'y attendre de la part de Salman Rushdie, il est beaucoup question de religions, de fanatisme, de conversion...

Cela fait longtemps que je voulais lire Salman Rushdie. Je me demandais bien ce que pouvait écrire un homme qui pouvait lui valoir à ce point une fatwa, que peut-il donc écrire qui fasse si peur. à un fanatique religieux. Je n'ai pas lu les "Versets sataniques" pour le moment, mais rien que dans ce roman, les idées de l'auteur transparaissent et sa subtilité est piquante, pertinente...

"Ainsi étaient les hommes, se disait Pampa Kampana. Un homme philosophait à propos de la paix mais dans sa façon de traiter la pauvre jeune fille sans défense qui dormait dans sa grotte, il n'agissait pas conformément à sa philosophie."

"- Ce qui veut dire, commenta Ka-ah-eh-va, que Bisnaga sera désormais dirigée par un fanatique religieux conseillé par un autre extrémiste."

"Pouvait-on imaginer que le monde serait meilleur sans rois ? Pourtant le monde animal se choisissait des chefs de clan, des chefs de meute, des chiens dominants. Alors la question la plus pertinente était peut-être de savoir comment choisir de tels chefs. La manière des animaux, par le combat, n'était pas la meilleure. Existait-il un moyen, était-ce seulement possible, de laisser le peuple choisir ?"

Il y a notamment une allusion à des singes hostiles qui m'a fait sourire, est-ce moi qui y est trouver un double sens ? Peut-être... 


Commenter  J’apprécie          1413



Ont apprécié cette critique (14)voir plus




{* *}