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Critique de JMLire17


Lorsque l'on lit ce livre il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'un conte de fées, d'ailleurs page 391, l'auteur lui-même nous le rappelle. Mais c'est un conte de fées qui fait une incursion dans la politique et dans la religion du Pakistan des années quatre-vingt. le livre est assez difficile à lire. Je me suis fréquemment perdu dans la multitude de personnages parfois un peu fous, plongés dans des histoires rocambolesques, tel que Omar Khayyam Shakil né de trois soeurs sans que l'on sache de laquelle, tel que Sufiya Zinobia la fille attardée, qui rôde dans tout le livre, tel que cette fille que sa famille a surnommée « Bonnes nouvelles » et qui a vingt-sept enfants. Sans compter les généraux, les présidents qui meurent et continuent de parler. La plupart des protagonistes ont plusieurs noms, des diminutifs, des surnoms, ce qui complique encore la compréhension. Malgré ces difficultés de lecture, la plongée dans la politique de fiction du Pakistan avec sa succession de dictateurs, de généraux qui complotent, et d'exécutions et surtout dans les idées, les positions que Salman Rushdie égraine tout au long du livre, le rend très intéressant. Il sait de quoi il parle, lui le natif musulman en Inde, dont la famille a émigré au Pakistan, et qui lui-même a fini par émigrer en Angleterre, puis aux Etats-Unis pour fuir les islamistes. Il parle cache sur les dictatures, sur leur mise en place, sur leur effondrement. Il n'hésite pas à aborder les rites barbares des gouvernements extrémistes religieux. Déjà dans ce roman qui précède la publication des « Versets sataniques » il s'en prend aux mollahs iraniens. Il explique que le fondamentalisme religieux ne vient pas du peuple, mais lui est toujours imposé par le haut. J'ai trouvé intéressant que pour appuyer le renversement de dictateurs entre Iskander Harappa, emprisonné puis pendu et Raza Hyder, il fasse la comparaison entre Robespierre et Danton. J'ai appris la création du nom Pakistan au moment de la fin de l'empire Anglais des Indes. On comprend aussi, l'importance de la notion de honte dans le monde musulman, car à un moment ou à un autre, chaque personnage éprouve la honte de sa propre situation où celle de sa famille. Lorsque l'auteur s'adresse aux lecteurs, soit à propos de sa vie, soit pour donner une opinion, Il n'hésite pas à le faire avec humour. C'est en réalité assez fort d'entraîner le lecteur dans un conte un peu fou pour faire passer des opinions aussi puissantes.
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