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Citations sur La Honte (14)

Au Pakistan, le prétendu « fondamentalisme » islamique n’est pas né du peuple. On le lui a imposé d’en haut. Des régimes autocratiques ont trouvé utile d’épouser la rhétorique de la foi, parce que c’est un langage que le peuple respecte, car il hésite à s’y opposer. C’est ainsi que les religions soutiennent les dictateurs ; en les enfermant dans le langage du pouvoir, un langage que le peuple ne veut pas voir discrédité, dévalué, ridiculisé.
Mais ce qu’on vous enfonce de force dans la gorge n’en existe pas moins. À la fin, vous en êtes malade, vous perdez la foi dans la foi, sinon en tant que foi, au moins en tant que fondement d’un État. Et alors le dictateur tombe, et on découvre qu’il a entraîné Dieu dans sa chute, que le mythe justificateur de la nation s’est brisé.
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On sait que le terme Pakistan, un acronyme, fut mis au point en Angleterre par un groupe d’intellectuels musulmans. P. comme Punjabis, A. comme Afghans, K. comme Kashmiris (habitants du Cachemire), S. comme Sind, et le « tan », disent-ils, pour Baloutchistan. (Aucune mention, vous avez remarqué, à la partie orientale ; le Bangladesh n’a jamais eu son nom dans Pakistan ; il finit par comprendre l’insinuation et fit sécession des sécessionnistes. Imaginez ce qu’une double sécession fait aux gens !) Ainsi c’est un mot né en exil qui s’en alla en Orient, qui fut conduit et traduit, et qui s’imposa à l’histoire ; un migrant de retour s’installant sur une terre ayant subi la partition, formant un palimpseste sur le passé. Un palimpseste cache ce qui est en dessous. Pour construire le Pakistan il fut nécessaire de recouvrir l’histoire de l’Inde, de nier que des siècles d’Inde sont juste sous la surface du Pakistan moderne. Le passé a été réécrit ; il n’y avait rien d’autre à faire.
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Raza Hyder lui dit qu’ils iraient pêcher dans un torrent très célèbre dans la région à cause de la beauté du paysage et à cause de la légende qui disait que ses eaux étaient hantées par un poisson-fantôme d’une telle férocité à l’égard des poissons que les nombreuses truites qui passaient préféraient se précipiter sur l’hameçon de n’importe quel pêcheur qui se trouvait là, et cela quelle que soit sa compétence. Cependant, ce jour-là, ni Raza ni Omar Khayyam ne réussirent à attraper un seul poisson.
Pourquoi les truites ne mordaient-elles pas ? Qu’est-ce qui rendait les deux gentlemen distingués moins attirants que le poisson-fantôme ? Étant incapable d’entrer dans l’imagination d’une truite, je propose ma propre explication (qui se termine un peu en queue de poisson). Dans un hameçon, un poisson recherche une sorte de confiance, car l’hameçon transmet son caractère inévitable à ses lèvres. La pêche est un conflit entre deux intelligences ; les pensées du pêcheur descendent par la gaule et la ligne et sont devinées par les créatures à nageoires. Qui, en cette occasion, trouvèrent plus facile d’avaler les eaux hantées que les pensées horribles des pêcheurs… Croyez-moi ou non, mais les faits sont les faits. Toute une journée passée en cuissardes et, le soir, un panier vide. Le poisson rendit son jugement sur les hommes.
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Il erra sans but, broyant du noir devant l’étroitesse des possibilités qui lui étaient offertes, quand le tremblement de terre commença.
Tout d’abord il se trompa et le prit pour un frisson, mais un coup qu’il reçut à la joue, causé par un éclat tranchant, chassa la brume de devant les yeux du prétendu poète. « Il pleut du verre », se dit-il surpris, en jetant rapidement un coup d’œil aux ruelles du bazaar des voleurs où ses pieds l’avaient conduit sans qu’il s’en rende compte ; les ruelles bordées de petites boutiques dans lesquelles son prétendu frisson faisait un beau désordre : des melons éclataient à ses pieds, des pantoufles tombaient des étagères tremblantes, des pierres précieuses, des brocarts, des poteries, des peignes tombaient pêle-mêle dans les allées recouvertes de débris. Il restait stupidement immobile, sous une pluie de verre brisé, incapable de se défaire du sentiment d’avoir imposé son trouble intérieur au monde qui l’entourait, tout en résistant à l’impulsion insensée de saisir quelqu’un, n’importe qui dans la foule paniquée des pickpockets et des marchands, pour s’excuser des problèmes qu’il avait causés.
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Cependant, commençons par le commencement : le corps de Rosette, exhibé de façon provocante dans un sari vert porté dangereusement bas sur les hanches, comme les femmes du Pakistan oriental ; des boucles d’oreilles d’argent et de diamant en forme de croissant-et-d’étoile ; et sur des épaules irrésistiblement vulnérables un châle léger, dont les broderies miraculeuses ne pouvaient être que le produit des brodeuses légendaires d’Aansu, parce que parmi les minuscules arabesques on avait représenté mille et une histoires en fils d’or, et de façon si vivante qu’on aurait cru que les tout petits cavaliers galopaient vraiment sur ses clavicules, tandis que des oiseaux semblaient voler, volaient vraiment sur la gracieuse courbe de sa colonne vertébrale…
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Aucun pays n'est plus pauvre que la Fuite.
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Aucun pays n'est plus pauvre que la Fuite.
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Un homme qui croit en Dieu, croit aussi aux hommes.
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Je compare la pesanteur et l’appartenance. Ces deux phénomènes existent : mes pieds reposent sur le sol, et je n’ai jamais été autant en colère que le jour où mon père m’a dit qu’il avait vendu la maison de mon enfance à Bombay. Mais on ne comprend ni l’une ni l’autre. Nous connaissons la force de la pesanteur mais pas ses origines ; et pour expliquer pourquoi nous sommes attachés au lieu de notre naissance nous faisons semblant d’être des arbres et nous parlons de racines. Regardez sous vos pieds. Vous ne trouverez pas de pousses noueuses qui traversent vos semelles. J’ai souvent pensé que les racines étaient un mythe conservateur, ayant pour but de nous faire tenir en place.
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Les ennuis dans un mariage sont comme la pluie de mousson qui s'accumule sur un toit plat. Vous ne vous rendez pas compte qu'elle est là, mais elle est de plus en plus lourde, elle recherche les points faibles jusqu'au jour où le toit entier vous tombe sur la tête...
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