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Critique de taganga2000


Le dernier roman de Salman Rushdie est un grand cru alors bien sûr il s'agit d'un livre écrit par un érudit, parsemé de références historiques, littéraires, cinématographiques, etc… et cela peut en rebuter plus d'un.
Mais il s'agit avant tout d'une tragédie grecque transposée à New-York et qui débute le jour première élection d'Obama à la présidence pour s'achever avec l'élection du Joker.
René, le narrateur, est un jeune homme candide, qui désire se lancer dans une carrière cinématographique, et qui prend comme sujet ses voisins, les Golden, nouvellement débarqués d'un pays qu'on ne peut pas nommer. Que cache ce patriarche, qui a changé son nom en Néron Julius Golden, venu à New-York avec ses trois fils et sa fortune afin d'y refaire sa vie ?
Petronius, l'aîné, est agoraphobe et génie de l'informatique, le cadet, Lucius Apuleius, est l'artiste contemporain, et, le benjamin, Dionysos, cherche le genre auquel il appartient (il ? elle ?). Il y a également Vasilisa, la bombe sexuelle russe, possédée par Babayaga, et, toute une galerie de personnages qui représente le monde contemporain, en plein doute sur son avenir, et qui préfère, bien souvent, croire aux chimères promises par des prophètes d'un nouveau genre, dont le Joker en est la parfaite illustration.
C'est un roman sur l'immigration avec tous ses personnages venus des quatre coins du monde pour devenir citoyen américain et former cette nation multiculturelle, n'en déplaise à Mr Trump ! C'est un roman polymorphe que seul un grand écrivain est capable de mener à bout.
Alors oui Salman ! J'ai aimé ton roman et oui Salman, à l'image de ta citation de la première page du livre : « Donne-moi une pièce en cuivre et je te raconterai une histoire en or. » J'ai envie de te jeter de nombreuses pièces en cuivre pour que tu continues à nous écrire des histoires en or.
Pour finir je voulais insérer un extrait de la lettre publique qu'Isabelle Adjani a adressé à Salman Rushdie :
« le mal et la haine ne connaissent aucune frontière, ils se propagent à la vitesse du feu et de la lumière sur le web, cette toile d'araignée où se trament des complots imaginaires mais dont les effets sont hélas bien réels.
La vérité est de plus en plus aléatoire, elle est devenue dans l'ordre libéral ce qu'elle était dans l'ordre religieux : la source du mensonge et de la manipulation.
Que faire aujourd'hui ? Nous avons encore le pouvoir de ne pas nous laisser hypnotiser par l'angélisme, et de raviver la fièvre saine qui permet de renverser les tyrans.
Cher Salman, avec « les versets sataniques » vous avez ouverts nos yeux sur l'imminence du danger d'un règne de la terreur, mais nous n'avons pas voulu le regarder en face. Qu'en sera-t-il avec « the Golden house », votre nouveau roman ? L'avenir nous le dira. Que votre immense courage visionnaire vous ait rendu destiné à écrire pour être libre, pour que, nous puissions rester libre ?
… Oui.
Merci Salman Rushdie ! »
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