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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Série passionnante fleurant bon l'angoisse et la paranoïa que celle qui narre les aventures d'Alexeï Korolev, inspecteur du service des enquêtes criminelles de la Milice de Moscou, quadragénaire désabusé, vétéran de la première guerre mondiale et qui procure au lecteur la douce sensation de connaître Moscou comme sa poche grâce au talent de son papa William Ryan.
Après le royaume des voleurs qui se déroulait en 1936, et Film noir à Odessa en 1937, Les enfants de l'Etat nous embarque cette même année en plein coeur de "La Grande Terreur" qui voit se multiplier les purges et les arrestations secrètes
Ici la mort d'un important scientifique près du Kremlin sonne le glas des vacances bien méritées de notre inspecteur qui allait enfin profiter de son fils Yuri. Les enfants de l'Etat nous plonge dans l'univers assez horrifiant de la recherche sur la manipulation mentale via des cobayes humains, symptomatique de l'intérêt de l'URSS pour la psychotronique.
En poursuivant ses investigations, Korolev va apprendre à ses dépens qu'il existe une section secrète, le 12ème Département qui " s'occupe des projets spéciaux"(The Twelfth Department" est le titre original du roman). Entendez par là des recherches ultra confidentielles sur "l'homme soviétique", travailleur obstiné qui nie son individualité au seul bénéfice de l'Etat.
Les difficultés pour Korolev dans sa recherche de l'équité et de la justice sont légion: ménager les susceptibilités du pouvoir au vu de l'importance des victimes, "dévérouiller" la parole dans une nation où l'on chuchote, calmer les peurs des habitants qui assistent impuissants aux arrestations de leurs voisins ou de leurs proches, tout en jouant les équilibristes pour ne pas finir lui même dans un camp.
Le pouvoir absolu s'appuie plus que jamais sur l'appareil policier et politique (Milice, tout puissant NKVD) qui ne reconnait aucune autre autorité que celle de Staline. La stratification de la société est gangrenée par la prolifération bureaucratique, les activités de surveillance, les rapports, les fouilles arbitraires... qui donnent aux enquêtes criminelles de Korolev une autre dimension. Quand les axes du pouvoir sont l'instrumentalisation et la répression, peut-on parvenir à la vérité? Chez les Nazis, il y a Bernie Gunther, chez les Soviets il y a Korolev. C'est bien écrit, bien documenté. On sort de cette lecture enchanté et oppressé. Plus efficace que le plus haletant des "frileurs", le roman est garanti sans tueur en série.




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.Si vous n'aimez que les " hard boiled " sponsorisés par l'Institut médico-légal légal des abattoirs de Rungis, ce livre n'est pas pour vous.
En effet, ce livre appartient plutôt au genre du roman policier historique. Il s'agit du troisième opus des aventures du " camarade capitaine " Korolev. L'action se situe juste avant la seconde guerre mondiale, dans le climat paranoïaque des purges Stalinienne.
William Ryan de son écriture fluide et efficace brosse avec force de documentation une société Moscovite éprise d'un idéal communiste confisqué par des brigands fascistes.
Korolev, milicien intègre et courageux devra résoudre le crime d'un apparatchik, affronter les jeux de pouvoir au sein du NKVD, et retrouver son fils.
Au final, malgré un final un peu faiblard, ce livre es une réussite.
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Quand la réalité de certains faits énoncés rejoignent la fiction, il en sort une enquête policière et historique des plus exaltantes.
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Moscou, 1937. Un professeur en médecine, engagé dans des recherches top-secret, est assassiné à son domicile. Appelé sur les lieux, l'inspecteur Korolev est rapidement déchargé de l'enquête par la police politique, le NKVD. Puis, quand l'adjoint du professeur est assassiné à son tour, Korolev est réaffecté mais par une autre branche du NKVD cette fois et avec obligation d'obtenir des résultats rapidement.

Notre héros se retrouve donc dans une bien périlleuse situation et doit louvoyer entre deux factions rivales de la police politique. La pression est d'autant plus forte que son fils Youri, âgé de 12 ans et dont il avait la garde pour une semaine au moment des faits, a disparu. Qu'est devenu l'enfant ? Pourrait-il servir à faire pression sur lui pour orienter son enquête dans un sens ou un autre ? Heureusement Korolev peut compter sur le soutien du lieutenant Slivka, jeune femme volontaire et intelligente et de Valentina Nikolaevna, sa charmante colocataire dont il rêve la nuit.

Je retrouve avec grand plaisir cette nouvelle aventure de l'inspecteur Korolev . le personnage est sympathique, le cadre de vie de l'URSS de Staline bien documenté, l'intrigue bien menée et le dénouement glaçant mais plutôt crédible dans ce contexte de Grande Terreur.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Avis et commentaires :
Impression générale :
A l'issue de cette lecture, j'avoue avoir été séduit par le contexte dans lequel, William Ryan fait évoluer l'inspecteur Korolev ; à savoir une période charnière pour l'URSS ; Lénine mort en 1924, le Secrétaire Général du Parti Communiste de l'URSS ; Joseph Staline est en pleine puissance avec la multiplication des purges à tous les niveaux comme celle des déportations et cela grâce à la toute puissance de la NKVD (Commissariat du peuple aux Affaires Intérieures) véritable police politique. C'est peu dire que les temps étaient à la suspicion, la précarité des simples citoyens soumis à une misère quotidienne et que la milice dont est issu Korolev est au bas de l'échelle. Déjà planent les ombres de Gorski, Trotski et du terrible Beria et les luttes fratricides des dignitaires de ce régime. On sait que soumis à toutes ces pressions parfois antagonistes, avec en plus la disparition de son fils et de son ex femme, Korolev aura bien du mal à conserver une certaine sérénité.
On est bien dans un schéma et un contexte politique à part et radicalement original par rapport au monde du polar et du suspense. La vie quotidienne des soviétiques est parfaitement rendue ici que ce soit pour les problèmes d'approvisionnement, de logement, de vêtements, les victimes le plus souvent d'une pensée politique sanguinaire et dictatoriale (dénonciations, méfiances, suspicions…)
L'enquête dans laquelle est plongée Korolev est assez bien menée avec un certain sen du suspense et du rythme, 2 meurtres différents dans leur exécution et dont on ne découvre les mobiles et la variété des assassins qu'au fur et à mesure de notre lecture. Intérêt du lecteur constant.
En ce qui concerne l'histoire et les personnages en tant que tel :
Le personnage central du livre ; Korolev, n'a pas le profil du héros sans peur, aidé par une police scientifique quelconque, on est en 1937, les moyens sont rudimentaires et il faut une bonne dose de bon sens et d'observation pour étoffer son enquête. Il n'est pas soumis qu'à une seule hiérarchie, au contraire, la Milice si elle est crainte par le peuple n'est pas considérée sous le meilleur aspect par le seul pouvoir policier et politique la NKVD et c'est donc elle, à travers les colonels Korolev et Zaïtsev, qui tout deux luttent pour la place de l'autre, qui vont par des moyens peu avouables, manipuler, orienter et terroriser Korolev tout au long de son enquête. Il est aussi le père du jeune Youri (parfait petit pionnier communiste) et vit séparé de la mère de son fils en partageant son appartement, selon les critères de l'époque et du régime). Ces deux proches seront d'ailleurs autant de leviers (arrestation arbitraire, disparition) pour que Koralev dirige son enquête, assisté / surveillé par un adjoint issu de la NKVD selon les résultats attendus.
Les victimes, les professeurs Azarov et Shtange sont pour le premier le patron d'un institut pseudo –scientifique dans l'éducation et l'orientation politique de l'individu et pour le second en charge de vérifier les théories, financements et méthodes du premier. Leurs épouses respectives sont aussi centrales dans ce récit. Toute cette petite communauté de privilégiées (hébergés dans de luxueux appartements) vit à l'ombre du Kremlin et est plus que choyée (même provisoirement au gré des changements politiques) par le régime communiste. Azarov est le portrait type du « salaud » par son arrivisme, son sens de la dénonciation mais aussi ses méthodes radicales de traitement des adversaires du régime et d'éducation scientifique des futurs petits socialistes du régime. Shtange peut paraître plus sympathique puisqu'en totale opposition à Azarov même si ses motivations et leurs motivations communes restent à la botte de la NKVD et du régime autoritaire.
Si les motivations pour assassiner ces deux hommes ne manquent pas (argent, influences, femmes, vengeances, haines), le lecteur avec Koralev va surtout découvrir que ce sont les travaux et le traitement médical et scientifique appliqués, sans nul autre état d'âme que de servir le Parti, Staline et la NKVD qui sont les déclencheurs plus ou moins directs de cette succession de meurtres. Toutes les pistes sont possibles.
Enfin un autre élément et véritable communauté de ce livre ; celui de l'ancêtre de la maffia russe et les enfants orphelins ou issus des éléments jugés anti socialistes, véritable victimes d'Azraov. L'alliance de Koralev et de ces derniers permettra de nous livrer toutes les clés de cette enquête
En ce qui concerne le corps du livre :
Livre très bien présenté en 56 chapitres courts et aérés. Indispensables aussi les parties reprenant l'index des personnages (réel ou fictifs), les sources et cadres ayant servi à William Ryan de bâtir son intrigue ainsi que la part des choses réelles ou non reprise dans ce récit.
Une écriture claire, précise et un sens certain du suspense, une fois plongé dans cette lecture, je n'ai pas pu m'arrêter avant les dernières pages. du factuel, du suspense, une base solide et documentés, un fond historique réel et relativement inédit (dans le genre je ne connais que Tom Rob Smith avec « Enfant 44 ») ce sont les éléments qui portent ce livre.
Paysages, véracité historique et personnages :
S'il n'y avait pas ce cadre historique et politique réel avec un certain équilibre entre personnages ou faits historiques (Staline, Molotov, Beria, Iejov), le contexte économique réel des années 37 en URSS, de véritables faits sociologiques (famines, une population démunie) et des détournements scientifiques (lavages de cerveau, traitements électriques, tortures), ce récit n'aurait pas de raison d'être aussi prenant pour le lecteur.
Lien : http://passiondelecteur.over..
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