Enfant 44 (Child 44), un thriller américano-britannico-tchèque de Daniel Espinosa, sorti en 2015. C'est l'adaptation cinématographique du roman de Tom Rob Smith Enfant 44, publié en 2008. Bande-annonce VF
Un océan est une sorte de lac aussi grand qu’un pays. Au lieu des terres, il y a de l’eau, et cette eau est aussi profonde que les montagnes sont hautes. Elle est pleine de poissons, certains énormes, aussi gros que cet immeuble.
Léo présenta sa carte, qui lui permettait non seulement d'entrer dans le bâtiment mais d'en sortir.
On ne revoyait presque jamais les femmes ou les hommes dépourvus de carte qui passaient sous ces portes.
Le système les expédiait soit au goulag,soit dans un bâtiment situé juste derrière la Loubianka [...] équipé de plans inclinés, de murs couverts de rondins pour absorber les balles, et de tuyaux d'arrosage pour nettoyer les rigoles de sang.
Une femme n'était pas censée prier au sein d'une assemblée de fidèles ; elle devait privilégier le recueillement solitaire . Bien qu'aucune raison théologique n'interdise à Nara de prier à la mosquée , les conditions à remplir étaient si strictes qu'elles rendaient éprouvantes toute nouvelle tentative . Lors de sa dernière visite , accusée de porter du parfum , elle avait dû concéder s'être lavé les mains avec une savonnette sans doute responsable de cette odeur . Après l'humiliation d'avoir été reniflée par un tribunal d'hommes , elle priait désormais chez elle .
Pour tenir son journal intime en toute sécurité, le meilleur moyen était d'imaginer Staline en train d'en lire chaque mot.
Comme le disait J. Edgar Hoover : « Le but du contre-espionnage est de réprimer, et peu importe qu’il existe ou non des pièces à conviction. »
Va dans n'importe quelle école, n'importe où dans le monde, et tu trouveras un enfant malheureux. Au sujet de cet enfant malheureux, il y aura des ragots. Ces ragots seront la plupart du temps des mensonges. Mais cela ne change rien, car lorsqu'on vit dans une communauté qui croit à ces mensonges, qui les répète, ils deviennent réalité - pour toi et pour les autres. Impossible d'y échapper, parce qu'il n'y a pas de preuve qui tienne. Il s'agit là de méchanceté, et la méchanceté se moque des preuves. Tout ce qu'on peut faire, c'est disparaître dans sa tête, vivre dans ses propres pensées, dans son imagination, mais le répit est de courte durée. On ne peut pas éternellement fermer sa porte au monde. Quand il commence à forcer le passage, il faut s'échapper pour de bon - faire sa valise et fuir.
La confiance ne va pas sans la méfiance.
Le mot d'ordre est désormais :
Méfions-nous même de ceux à qui nous faisons confiance.
Ma mère avait l'esprit tellement agité que soit elle était très malade, soit la Suède avait été le théâtre d'événements véritablement épouvantables
La machine était lancée, le suspect désigné. Varlam Babinitch serait forcément coupable, et forcément exécuté. Le système ne permettait ni de dévier de la ligne choisie ni de reconnaître ses erreurs. Une efficacité de façade importait cent fois plus que la vérité.
Laisse-moi te rappeler brièvement que les accusations d'incapacité mentale sont une méthode rodée depuis des siècles pour réduire les femmes au silence, une arme destinée à nous discréditer quand nous luttions contre les violences et contre l'autorité. (p. 30)