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Critique de brigittelascombe


"Coï moun nebou de Paris!"
Voici le patois fleuri de l'oncle Victor de Sauges qui accueille Olivier à la descente du train, des mots déjà empreints de tendresse, de promesses et de repères pour ce jeune garçon que nous retrouvons dans ce troisième tome de souvenirs d'enfance de Robert Sabatier.
Une autofiction sans doute puisque Robert Sabatier orphelin très jeune, amoureux des mots, élevé à Montmartre ressemble étrangement à son petit héros et a bien connu ce village de Sauges, lieu enchanteur des Noisettes sauvages à la porte du Gévaudan.
Après la rue Labat des Allumettes suédoises et ses portraits d'amis hauts en couleurs, après le Paris bourgeois des oncle,tante, cousins et bonnes (qui l'ont pour ainsi dire adopté) des Trois sucettes à la menthe, voici l'extrême limite de l'Auvergne avec ses vaches et ses paysans dont les yeux traduisent les émotions sans l'aide de paroles.
Et Olivier, le solitaire, va trouver là des repères pour se construire et reconstruire les piliers que son statut d'orphelin avait déblayé.
Et toujours la fraicheur,la poésie de Robert Sabatier qui passe à travers de sublimes images et nous touchent.
"Tu vois dit le pépé à Olivier, on ne manque de rien ici"
Oui, le cellier déborde de vin,de tourtes,de pain bis, mais les coeurs de tendresse.
Apprenti, voilà le rôle imparti. Ici on ferre les sabots de Poumela et on crée des liens.
Et sous la croûte dure de la mamé au regard d'aigle dont les galoches claquent, le tablier déballe ses mousserons pour le diner de gala, pour fêter le nouvel arrivant.
Les animaux, la "chèvre noire qui cabriole","la vache qui lèche son nez", le chien Pieds-blancs, le bouc qui pue, le veau noisette qui pointe son nez, c'est un monde qui vit, ça adoucit et la mamé lorsqu'elle s'occuppe des bêtes qu'elle trait, elle est tout autre et le beurre de la mamé sur une tranche de pain bis, c'est quelque chose!
Les jeux, le "coucounis" le jeu de boules,les bagarres et les saute-moutons avec Mondillon,les premiers émois amoureux avec sa cousine Jeannette qui le provoque puis le repousse, les vacances en or ça aide à grandir et enrichit.
Et puis lorsqu'on est un "escoulas" on se sort de tout!
Un escoulas?
Oui le sobriquet donné aux gens de la famille, Olivier en est un et il va apprendre à devenir un homme!
Rappelons que Robert Sabatier écrivain du XX° siècle est membre de l'Académie Goncourt et que son oeuvre foisonnante comprend des romans,et des poésies connues et appréciées de tous.
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