Une île grecque, imaginée de toutes pièces par l'auteur, durant la guerre d'indépendance sert de décor dans lequel évoluent différents diplomates. le personnage principal Julian, fils d'un diplomate élevé selon les normes britanniques de l'époque dans le meilleur collège anglais, est amoureux de sa cousine Eve.
L'histoire qui se déroule dans un paysage de carton-pâte peut apparaître artificielle et futile pour qui ignore que ce roman à clefs est autobiographique.
L'activité professionnelle de Julian correspond en grande partie à celle qu'exerça l'époux de
Vita Sackville-West,
Harold Nicolson, un diplomate connu pour son engagement pour la cause de la Grèce. Les noms ne sont pas dus au hasard. Julian était le surnom que
Vita Sackville-West s'était choisi lorsqu'elle se faisait passer pour un homme et l'auteur nous décrit ici sa passion pour
Violet Trefusis. Les deux femmes avaient fui durant quelques mois l'Angleterre pour vivre leur amour. Cet événement créa un scandale.
Vita Sackville-West accepta que le roman ne paraisse pas en Angleterre sous la pression de sa mère qui trouvait l'autoportrait trop évident. Il ne fut publié de manière posthume qu'en 1973 par son fils
Nigel Nicolson.
Vita Sackville-West s'étale sur le contexte, les relations entre les différents personnages qui se révèlent tout à la fois attendues et factices. Dans une toute dernière partie, elle nous offre quelques belles pages sur l'amour, un amour fou qui lie temporairement Julian et Eve. Ces pages qui décrivent la passion partagée m'ont fait vibrer.
Plus de cent ans se sont écoulés depuis les événements relatés, et malgré ce que l'on peut en dire, ou croire que notre société occidentale moins moralisante se soit « libéralisée », je ne suis pas sûre que la situation ait beaucoup changé.
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