Citations sur Lumière (228)
Instant de grâce, photographique.
Dans l'encadrement de ma fenêtre, les nuages s'étirent de manière élastique, fils opalescents tissant une toile baroque colorée de nacre.
Un cumulus s"irise, se déploie et mue comme de fins cristaux de sucre qui s'évanouiraient en dessert gazeux.
Ce matin, le ciel est une mousse de couleurs, de fragrances, soyeuse et charnelle ...
J'ai beau avoir un look de vieux beau, je suis à la ramasse. Côté hit parade, j'en suis resté à Salut les Copains, les jouets sont bourrés d'électronique, je ne suis pas sûr de trouver le bon bouton pour en allumer un et c'est encore pire côté jupes et vernis à ongles. Je sais à peine surfer sur la toile. Je vais faire comment pour communiquer par Skype avec ma petite fille ?
Le crayon chair ébauche le visage: une petite bille d'argile rose sur laquelle Tom plante, comme des clous de girofle, deux yeux ronds brun foncé parés de quelques longs cils en étoile. Un petit cylindre pour le cou, un nez en c, minuscule. Le sourire en arc de cercle, lisse et symétrique. La coiffe carrée et dentelée d'un Playmobil, couleur puce. Enfin, une robe trapèze vert gazon et de grandes bottes carmin qui montent jusqu'aux genoux. Naïs ressemble à une poupée modèle dans un univers en Colorama réduit à douze teintes.
Pour s’accomplir, il faut savoir parfois courir de grands risques.
La terre est chargée d'humidité. Les roches calcaires du massif dorment encore, recouvertes d'une fine gaze grise.
Dans quelques minutes, elles accrocheront à leurs flancs, comme des grelots, de petits points de lumière, le soleil embrasera la roche et la Sainte-Victoire se parera d'une robe saumon veinée de bleu.
Une véritable parade nuptiale ................. : le soleil s'approche lentement, caresse les premiers pans rocheux, l'air vibre et se réchauffe.
Lorsque la roche s'illumine, le mariage est consommé et l'ascension du soleil fulgurante : en moins d'une heure, conquérant et maître du massif, il vient sur la crête, frapper et réchauffer la Croix de Provence, à près de mille mètres d'altitude ...
Chaque couple se construit sur un mythe, l'idée d'une singularité, d'une prédestination qui le renforce et injecte dans ses bases une dose de merveilleux. Un lien unique, fatidique, exclusif de toute autre possibilité, dans notre monde si matérialiste, confine au sacré.
À ses pieds, son fils ne le quitte pas des yeux : petit marin fragile, mis à mal dans une mer houleuse qui cherche les signaux lumineux d'un phare pour ne pas se briser contre les récifs.
Ma mère et ma grand-mère sortent de la cuisine, complices, dans une odeur de café et de beurre. Leurs rires tintent à la manière d'un carillon. Au bout des ongles vernis de ma mère et sur la grille à tarte en inox resplendit une pâte brisée baignée d'or sur laquelle des quetsches s'ordonnent en rang serré. Sous la lame du couteau, les prunes lie de vin laissent entendre le craquement de leur peau caramélisée. Café servi, mon arrière-grand-mère débouche solennellement la bouteille de mirabelle et verse dans chacune des tasses fumantes quelques gouttes de liqueur.
Vue de l'extérieur, l'épreuve de la maladie pourrait donner l'impression d'être un temps mort. Elle opère au contraire une véritable métamorphose.
De la cuisine diffuse une odeur généreuse, aillée et caramélisée : cet arôme, je le connais par cœur, pour en avoir mille fois disséqué la genèse à l’âge où je portais des couettes. Dans l’orgue à parfum de ma mère, huile d’olive, tomates mûres, persil, ail, poivre concassé, sucre et une touche de coriandre. Les tomates, coupées en deux, qui s’offrent à plat sur un lit frémissant d’huile et qui, sous la langue patiente du feu, se liquéfient en petites méduses sanguines et ridées. La persillade qui sème ses fragrances fertiles. Le Sud concentré dans une poêle