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Critique de CzarnyPies


"L'Orientalisme: L'Orient Crée par l'Occident" est un très grand livre basé sur une érudition énorme. Son très grand succès, cependant, est du comme souligne Saïd dans sa "Postface" de 1994 à la bonne chance. "L'Orientalisme" est sorti en 1978 l'année où l'Intifada a commence. La révolution islamique en Iran (1979), l'invasion soviétique de l'Afghanistan (1979) et l'invasion de Liban (1982) ont suivi en succession rapide. Bref, "L'Orientalisme" a répondu à une demande importante. Tout le monde voulait connaitre la genèse des mythes et des fausses conceptions qui ont entrainé tant d'événements fâcheux.
La grande thèse de Saïd est que "l'Orient" est une fiction intéressé élaborée après les guerres napoléoniennes pour justifier la domination par la France et l'Angleterre au Moyen-Orient, en Inde , et en Chine. En fait Saïd discute surtout de l'imagé erroné fabriqué des arabes du Moyen-Orient. À l'avis de Saïd les Orientalistes n'ont rien fait que dénigrer les peuples arables et leur ont fait beaucoup de tort.
"L'Orientalisme" a été au début un terme crée pour désigner des nouveaux programmes universitaires dédiés aux langues de l'Asie. On étudiait de préférence des versions anciennes des langues ou des langues carrément mortes comme le sanscrit. Les Orientalistes présentaient des arabes comme étant rusés plutôt qu'intelligents, paresseux et inapte à se gouverneur. Surtout les arabes dans la vision orientaliste étaient luxurieux.
Saïd choisit de ne pas faire l'analyse du mouvement des peintres orientalistes dont le chef de file étaient sans question Jean-Léon Gérôme. L'emploi des tableaux de Gérôme dur des éditions du livre est assez trompeur. Saïd ne mentionne pas non plus le Schéhérazade de Rimski-Korsakov. Il a été de métier un prof de littérature comparé.
Saïd fait preuve d'une maitrise remarquable de la littérature francais. Il fait des commentaires très intéressants des écrits orientalistes de Gustave Flaubert, Gérard de Nerval, François-René de Chateaubriand et de Victor Hugo. Il fait un analyse très détaillé de l'oeuvre de l'universitaire Ernest Renan qu'il généralement reconnu comme le fondateur du mouvement orientaliste académique. Finalement, Saïd parle beaucoup d 'Abraham-Hyacinthe Anquetil-Duperron qu'il faut considérer comme un précurseur du mouvement orientaliste.
Saïd parle aussi beaucoup des orientalistes anglophones, notamment Sir Richard Burton, Lord Cromer (Evelyn Baring), Sir Hamilton Gibb, Edward Lane, T.E. Lawrence et Gertrude Bell. Dans l'ensemble je connais beaucoup moins bien les auteurs de langue anglaise que ceux de langue français. Les anglais ont commencé à dominé l'Orientalisme vers la fin du dix-neuvième. Ils insistaient surtout sur la incapacité des arabes de gouverner leurs propres pays. Ils ont fini par justifier l'attitude des diplomates, militaires et politiciens américains qui au moment où Saïd écrivaient avaient très peu d'estime pour les arabes.
Le grand vilain pour Saïd est Bernard Lewis qui continue la grande tradition de dénigrement des arabes par les Orientalistes et qui possédait à la fin du XXe siècle une grande influence malsaine sur les instances du pouvoir américain.
J'ai beaucoup de réserves sur bien des points dans le livre. Notamment je pense que Saïd est très injuste vers Gertrude Bell et T.E. Lawrence qu'il regarde comme étant des Orientalistes traditionnels qui voulaient garder les peuples arabes sous la tutelles des pays occidentaux. En fait Bell et Lawrence voulaient plus d'indépendance et plus d'estime pour les arabes.
Néanmoins il faut reconnaitre que "L'Orientalisme" est un excellent livre et les connaissances de Saïd" sont remarquables. le coté polémique du livre est toujours valable. Les pays de l'Occident n'accordent toujours pas aux peuples arabes le respect qu'ils méritent. Tant et aussi longtemps que ca ne change pas les tragédies que nous connaissons vont continuer à se produire.
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