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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le principal atout de ce livre est la qualité de la plume de l'auteure.
Pour parler d'amour, ou plutôt de ses souvenirs d'amour, les mots sont choisis avec élégances, les phrases se font caresses à l'évocation de Mia que la mort vient d'emporter.
Après vingt heures, le téléphone ne pouvait apporter que de mauvaises nouvelles aussi fût-elle à peine étonnée lorsque Vincent a dit « Mia est morte ».
Et elle se souvient de cette jeune fille tant aimée avec une bouche si belle qu'elle se demande « ai-je occulté le reste de son corps ? ».
Bien sûr la vie les a séparées « Elle a vieilli sans moi et j'ai vieilli sans elle ».

Au fil des souvenirs nous rencontrons Frankie son premier amour, sur les bancs de l'école, « Frankie la magnifique ».
Comment parler de ce malaise qui l'étouffe et qu'elle ne comprend pas, qu'elle ne connaît pas ?
« Et moi, je ne pensais qu'à Frankie, tout en continuant à m'interroger sur ma santé mentale, sur ce sentiment extrême, inconnu, inavouable qui m'étouffait ».

De souvenirs en souvenirs, l'auteur évoque la nostalgie du temps qui passe et l'amertume que laissent les amours mortes.

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Si jamais les amours ne sont pas compliquées, on a tendance à douter de leur authenticité, il y a quelque chose d'artificiel, de pas vraiment abouti, l'amour ça doit faire souffrir sinon ç'en est pas !
A partir de cet axiome, on peut affirmer sans se tromper que Danièle Saint-Bois a aimé, ô combien ! Ses trois amours de jeunesse ne furent que déchirement, incertitude, désolation et tristesse. Bien sûr, il y a eu de bons moments mais avec les souvenirs qu'elle nous livre, ce n'est pas ce qui ressort en priorité.
Et on le comprend sans peine. A l'aube des années 70, dans un village reculé du Sud-Ouest de la France, si une jeune femme adulte commence à se la jouer affranchie, célibataire et (horreur suprême) garçon manqué, elle ne sera pas clouée au pilori, non (mai 68 est passé par là) mais pour sûr qu'on n'hésitera pas une seconde à lui faire sentir (en mal) sa différence et à baver sur son compte au café de la poste, sur la place du village et en tout autre lieu culminant de la culture. Mieux vaut donc rentrer dans le moule prévu à cet effet. Ainsi Danièle Saint-Bois, la petite vingtaine, est mariée, mère au foyer de trois enfants et tout le monde trouve ça formidable, ne se demandant pas une minute si par hasard elle est heureuse de son sort, ben tiens, manquerait plus qu'elle se plaigne !
Et elle ne se plaint pas, en effet, elle n'est pas malheureuse et puis, si elle n'a jamais oublié Frankie, sa copine d'école insoumise à toute autorité que tout le monde admirait mais dont elle seule pouvait se targuer d'être amoureuse, elle a su passer à autre chose, enfouir ses sentiments et mener la vie qu'on attendait d'elle... jusqu'à l'arrivée de Mia, une lycéenne rebelle et extravertie et revoilà la narratrice amoureuse comme jamais mais qui, une fois de plus, devra se plier aux exigences de l'époque et sera tenue d'étouffer les passions irrépressibles qu'elle ressentira pour trois femmes durant son premier quart de siècle.

Malgré une écriture nerveuse et révoltée, à l'image de son sujet, Danièle Saint-Bois nous égare trop souvent dans des digressions qui semblent lui faire perdre de vue (et à nous donc) son sujet initial, je dis "semblent" parce qu'il est possible que je me trompe : dès le départ, l'auteure nous explique que "tourner autour du pot, c'est un procédé, sinon un livre ferait juste deux pages. Pourquoi aller droit, alors qu'il est si surprenant de zigzaguer ?". Surprenant d'accord, malheureusement là, ces sorties de route incessantes (surtout au début, j'avoue que par la suite, on en subit moins), à défaut de surprendre se révèlent surtout assommantes et si j'en comprends l'intérêt du côté écrivain, ça devient vite lourd pour le lecteur.
Hormis cet agaçant petit défaut, Trois amours de ma jeunesse est un témoignage qui, s'il raconte en substance le deuil douloureux d'amours homosexuelles contrariées, parle en fait et surtout de la difficulté d'aimer, d'aimer vraiment, au delà des genres et des préférences, de l'impossibilité de céder aux passions dévastatrices pour en arriver finalement à la désespérante conclusion Aragonienne qu'il n'y a pas d'amour heureux.
Le carcan des responsabilités et de la raison pèse sur chacun d'entre nous, la vraie Liberté serait peut-être de s'en débarrasser une bonne fois pour toute.
Un jour peut-être...
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Lorsque les couleurs et les détails des souvenirs ont disparu, restent les émotions, les sentiments, les odeurs et des couleurs.

C'est doux et tendre et la passion semble encore intacte après des années.
Lien : http://noid.ch/trois-amours-..
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Une sublime écriture pour parler d'amour et de la découverte de sa propre identité. Malheureusement, le récit manque de continuité et de clarté, ce qui le rend un peu confus, à l'image des souvenirs de l'auteur qu'il décrit.
Lien : https://myprettybooks.wordpr..
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Malheureusement, ce livre a été une déception. Je n'y ai pas trouvé ce que je cherchais, j'ai trouvé le tout bien trop confus et avec trop peu d'émotions.

A vrai dire, c'est la linéarité de la narration qui m'a posé le plus gros souci. L'auteure narre son histoire en faisant sans cesse des rappels du passé, de ce qu'elle a vécu et ressenti, sans que des rappels d'année ne soient faits, et ce pendant toute la première partie du livre. Il faut attendre la deuxième partie pour qu'on comprenne un peu mieux son histoire, et que celles-ci soient plus détaillées. Clairement la première partie du roman m'a rebuté.

Ajoutez à cela le fait que le roman ne soit quasiment que de la narration pure, presque sans dialogue. Danièle Saint-Bois nous raconte son histoire, comme elle la raconterait oralement… sauf que c'est écrit, et que c'est tout de même assez lourd à lire. Je comprends le besoin, exprimé d'ailleurs, de l'auteure de mettre à plat, par écrit, ses émotions et son histoire, mais la forme ne m'a, personnellement, pas convaincu, et je me perdais parfois dans des phrases trop longues et complexes.

Et c'est dommage car l'histoire est très intéressante : comment appréhender sa bisexualité à une époque où cela est totalement tabou ? le contexte de l'époque est bien décrit, avec la fin de la guerre et le coin reculé de France encore très ancré dans les traditions chrétiennes. La manière dont Danièle Saint-Bois nous évoque ses amours de jeunesse est délicate, on ressent toute la fragilité de sa situation, l'esprit qui tourbillonne, le corps qui trahit les vrais sentiments, et parfois la folie qui peut se dégager d'une histoire.

Mais malgré tout, je regrette un certain manque d'émotions… Car même si l'histoire de l'auteure m'a touché, je suis restée en manque d'explications sur ses éventuels regrets, ou ses remises en question. J'ai l'impression que l'auteure n'a fait qu'effleurer ses histoire, ne nous en rendant compte que d'une infime partie, et cela m'a frustré.

Je reste donc clairement sur ma faim avec ce récit qui, malgré l'intérêt certain de l'histoire, n'aura pas su éveiller en moi les émotions qui auraient pu me faire l'apprécier davantage.
Lien : https://matoutepetiteculture..
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