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Pour qui elle se prend, Lori SAINT-MARTIN ? En plus, ce n'est même pas on vrai nom de famille. Non, mademoiselle l'a changé une fois adulte pour qu'il sonne plus français.

Car Lori a un problème avec sa langue maternelle, l'anglais. Elle s'y sent à l'étroit, y fait des crises d'asthme. le jour où la professeur de français apparait en classe avec sa méthode de la famille Leduc, c'est une révélation pour la petite fille.

Quelques années plus tard, sa passion des langues l'amènera à apprendre l'espagnol.

J'ai aimé ses réflexions sur la langue étrangère : celle qui nous fait découvrir une autre partie de nous-même ; celle qui nous oblige à nous défaire de la grammaire de la langue maternelle.

Mais cet amour pour une autre langue vient aussi du rejet de ses parents, de la petite ville de l'Ontario dans laquelle elle habite et grandit, du mépris pour son milieu (p.58).

Je n'ai pas compris certaines de ses références aux clés (les langues sont des clés), où à la buanderie.

Mais cela ne m'a pas empêché d'apprécier le regard que pose la traductrice sur son rapport aux langues étrangères, et au monde.

L'image que je retiendrai :

Celle de la fameuse méthode d'apprentissage du français avec la famille Leduc et leur chien Pitou qu'elle ne parvient pas à retrouver des années plus tard.
Lien : https://alexmotamots.fr/pour..
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Lori Saint-Martin, Pour qui je me prends - 2020

L'auteure nous plonge au coeur d'une recherche d'elle-même. Ce n'est qu'en changeant de lieu, de langue et de nom qu'elle accèdera à ce qu'il y a de plus profond en elle. J'ai aimé cette quête, les nombreuses réflexions sur la langue française et l'apprentissage des autres langues. Malheureusement, il y a beaucoup de redondances et je me suis lassée aux trois quarts du parcours. Avis aux amoureux des mots, ils y trouveront sans doute une part de leur propre attachement.
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Bien sûr il y a des éléments autobiographiques mais qui font l'impasse sur ce qui contribue à l'essentiel, et surtout il y a des assertions, des réflexions, des, j'ai une doute, interrogations, des certitudes, des enseignements, bref, des propos voulus exhaustifs sur ce qu'est ou ce que sont les langues. Pas celles, soyons corrects, qui goûtent mais celles qui parlent.

Imaginons une maison, elle ne lui plaît pas aussi en change t elle.

Collons plus au livre, Lori renie son passé en l'occurrence sa langue maternelle anglo-canado-américaine et se met donc au français mitonné de québecois.
Flatteur pour nous français mais passé la flatterie prendre ses désirs pour une réalité en pensant arriver à ses fins ainsi est illusoire.

P 154. Il y a des choses que l'on garde malgré soi.
A quatre pages de la fin, réaliser cela, il y a de quoi effectivement en perdre son latin.

En deux mots.

Lori est mal dans sa vie toute tracée. Future ouvrière en usine dans une petite ville de l'Ontario avec bonbon et mouflets à la clé. Ou car ce n est pas clair, être ce que sa mère aurait voulu vivre autrement. Bref, Lori veut un autre avenir et pour elle, cela passe par changer de langue maternelle. Elle y excellera puisqu'elle deviendra une traductrice amplement primée.

Connaître une langue est difficile et pour ce précédent résumé en deux mots car il y en a plus, il fallait traduire comme Lori. Idem, râlant suite à mes habitudes et disant que je ne voulais pas en faire les frais,mon interlocutrice du bout du bout du téléphone me répondit, mais c'est gratuit.
Trêve d'intermède humoristique.

Pour en revenir aux deux maisons nous avons des descriptions du vieux papier peint qui horripile Lori, tout autant que la table en formica et en place une maison d'architecte lumineuse, aérée, spacieuse qui m'horripile tout autant chacun ses goûts.
Ecrit autrement, manquent, pour comprendre le pourquoi du anglais/français.
- La personnalité se construisant en grande part durant l'enfance, un éclairage parental eût été bienvenu. Si de la mère nous en avons un peu, du père, mode d'aujourd'hui, nada, rien.
- idem comprendre quelqu'un par delà les parents nécessite un survol générationnel. Les grands parents et un chouia arrière grands parents.
Rien de tout cela mais de lointaines traces alsaciennes avec un reliquat espagnol. Et ainsi de suite.

Pour qui je me prends.
- Ne lançons pas la pierre au prolétariat.
- Un filtre autobiographique un peu trop écologique, comprenez qui filtre trop.
- Une réflexion sur les langues et ses difficiles traductions qui plaira aux initiés.
- un commentaire désaccordant, gommer son passé n'est pas respectueux de sa lignée familiale par delà les éventuelles brebis noires.
- Autre commentaire. On n'est pas prisonnier de son histoire ni donc de son avenir

La phrase de la fin ainsi que j'aime à les citer. Voilà pour qui je me prends.Voilà qui je suis.

Commentaire. Les autres vous voit-il pour ce que vous êtes ?
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La recherche identitaire de l autrice est surtout à retenir de cet essai , biographie .
On la sent blasée, terne parfois sans perspective de lumière. Elle a des mots percutants, elle est souvent caustique , mais quelle plume, quelle superbe écriture. Quelle maîtrise de la langue française avec ses subtilités
J'ai toutefois eu un petit passage à vide rendue à la moitié du récit, un peu agacée par la répétition excessive et ne voyant pas où tout cela allait me mener , redondance dans l'expression de sentiments . Je n'y voyais qu'un acharnement La fin est nettement plus lumineuse nous apporte des éclaircissements ..Elle fait la paix ..et je cite un extrait ......'' une passeuse de langues, une ignoreuse de frontières une tisseuse de mots ...Voilà pour qui je me prends , Voilà qui je suis ...En conclusion : Un très bel ouvrage ..
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Voilà qui est intéressant : lire les quelques critiques et s'apercevoir qu'on n'a pas lu le même livre, ou certainement pas sous le même angle !
Oui cette femme, jeune, très jeune a voulu changer de vie, de lieu de vie, de langue, but ou moyen ? Telle est la question !
Oui elle y a réussi en prenant un autre nom, a découvert que même sa ville natale avait changé de nom, que ses parents, bien que restant dans la classe ouvrière avaient changé de langue et que s'ils n'étaient pas transfuges de classe comme on dit maintenant, ils étaient transfuges de langue, elle n'a fait , en quelque sorte , que poursuivre leur chemin !
Elle a sans aucun doute été une ado très difficile, mue par sa volonté de sortir de cette ville, de cette vie, rebelle à tous les étages mais volontaire en diable !
J'ai surtout apprécié toute l'étude qu'elle a fait de l'apprentissage des langues, de leur pouvoir et leur puissance quand on les maîtrisait. L'intérêt d'apprendre des langues est tout personnel, certains s'y refusent car ils sont bien dans leur langue, bien dans leur vie, d'autres retournent vers la langue de leur région, basques, bretons ou occitans et catalans, et on trouve cela normal et admirable de faire le chemin vers ses racines !
Elle a fait le choix inverse, quitter l'anglais pour le français , puis l'espagnol et effleurer l'allemand.
Cela m'a parlé car sans aller à cette extrémité, j'apprends les langues aussi, et à mon age, avancé, je me suis mise à la langue de mes grands parents qu'ils avaient décidé de ne plus parler au point que je ne les ai jamais entendus prononcer un mot !
Les langues, leurs origines communes ou totalement opposées, ce qu'elles apportent à tout un chacun, ce qu'elles enlèvent ou ajoutent ! le travail du cerveau pour passer de l'une à l'autre ! Que de travail mais que du bonheur ! Ajouter sans retrancher !
J'ai lu un livre sur les langues, échelle sociale comme une autre, réussite personnelle, souffrance de famille et réconciliation finale !
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L'écrivaine et traductrice canadienne Lori Saint-Martin est morte le 21 octobre 2022. Je découvre sa mort, pas si ancienne, en même temps que son existence, en lisant ce récit conseillé par une amie. Lori Saint-Martin était née Lori Farnham en 1959 en Ontario dans une famille ouvrière anglophone. Dès l'enfance elle ressent la nécessité de s'extraire de son milieu d'origine. Elle a réalisé un parcours original de transfuge de classe qu'elle décrit et analyse dans Pour qui je me prends.

Lori Saint-Martin est une enfant différente, neuroatypique je dirais, qui pense en images : « Je voyais toutes mes pensées, comme une narration faite en direct, apparaître dans de petites bulles de bande dessinée. En dehors de moi, comme dactylographiées au fur et à mesure ».

A 10 ans elle commence l'étude du français et comprend que cette langue sera sa porte de sortie pour fuir son destin (ne pas faire d'études, se marier jeune, être femme au foyer). Elle s'est investie dans son apprentissage au point qu'elle parle le français sans accent étranger et le considère comme sa langue maternelle. Pour couper les ponts avec son passé elle a changé de nom, cessé de parler l'anglais -sauf avec ses parents- et rayé de son CV les quelques articles qu'elle avait écrits en anglais. Quand elle annonce à sa mère qu'elle est enceinte, celle-ci fond en larmes : « Mais tu vas leur parler anglais, non ? Je vais pouvoir parler à mes petits-enfants ? ». Lori Saint-Martin a dit oui et elle s'est remise à parler l'anglais avec son fils. La naissance de ses enfants lui a permis de faire la paix avec sa mère, avec ses origines et de sortir de la colère qui l'habitait. Elle a pris conscience des barrières sociales qui limitaient ses parents.

Cet ouvrage est un mélange entre récit autobiographique et essai. Lori Saint-Martin traite aussi de l'apprentissage des langues, du fait de changer de langue et du bilinguisme. A partir de son cas, de celui de ses enfants et d'autres personnes, elle montre que les bilingues ne pensent ou ne se comportent pas de la même façon selon qu'ils évoluent dans l'une ou l'autre de leurs langues.

En 2016, à l'occasion d'un voyage à Berlin, Lori Saint-Martin retrouve un souvenir enfoui : sa ville natale, Kitchener, s'est appelée Berlin jusqu'à la première guerre mondiale, elle était peuplée de migrants d'origine allemande, trois de ses grands-parents parlaient allemand. L'autrice découvre l'allemand comme sa langue fantôme et lie ce passé enfoui à la façon dont elle a voulu rejeter l'anglais.

J'ai apprécié la lecture de cet ouvrage. J'ai été émue par ce que dit Lori Saint-Martin de sa réconciliation avec sa mère et sa soeur. J'ai trouvé intéressante la réflexion sur les langues.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Vouloir s'extraire de son milieu, de sa ville, grandir en opposition avec sa famille, ceci a déjà été raconté. Mais aller jusqu'à apprendre une nouvelle langue, c'est moins courant. C'est ce qui m'a attirée dans le choix de ce livre, dont j'ai aimé la concision. On sent que chaque mot est pensé, pesé. En plus de l'analyse de son parcours, de son histoire familiale, Lori Saint-Martin parle des langues de manière subtile et très intéressante, invitant à s'interroger sur ce qui fait l'identité.
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