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Critique de cuisineetlectures


Mais qui était vraiment la Baronne Blixen ? En 1985, lorsque Out of Africa de Sidney Pollak est sorti au cinéma, j'ai découvert l'étonnante histoire de Karen Blixen, une danoise au caractère bien trempé, partie vivre au Kenya durant quelques années d'extraordinaires aventures. J'ai ensuite dévoré son livre de souvenirs, La ferme africaine, et j'ai adoré le festin de Babeth, un film magnifique inspiré par l'une de ses nouvelles. L'idée d'aller gratter derrière l'histoire romantique qui m'avait subjuguée à l'époque n'était pas faite pour me déplaire et je tiens à remercier les Editions Stock et Babelio de m'avoir permis de découvrir Baronne Blixen de Dominique de Saint Pern, une biographie déguisée en roman, absolument passionnante, fouillée et tout en nuances…
Karen Blixen avait sa part d'ombre et de lumière, séductrice, amoureuse, conteuse, tour à tour courageuse et perverse, elle s'est complètement révélée en Afrique. Tout a commencé par des chagrins d'amour, le décès de son père lorsqu'elle était enfant et le désintérêt total pour elle d'un homme dont elle était follement amoureuse. Elle épousa finalement son frère jumeau, Bror qui l'entraina au Kenya pour s'occuper d'une ferme. Monsieur était très volage et lui laissa comme seuls cadeaux de mariage, le titre de Baronne et la syphilis.
Elle aima de toute son âme les terres qu'elle cultivait avec obstination mais aussi Denys Finch Hatton, un guide de safari cultivé. Cette double passion la dévora toute entière, la laissant exsangue et ruinée après le décès accidentel de Denys qui s'éloignait d'elle et la faillite économique de sa ferme.
L'indomptable Tania rentra alors au Danemark et se mit à écrire sous le nom de plume d'Isak Dinesen. C'est alors qu'elle engagea Clara Svendsen, la narratrice du roman devenue plus tard son exécutrice testamentaire. On découvre alors une Karen Blixen blessante et parfois méprisante avec cette jeune femme qui mit toute sa vie au service de son oeuvre, se laissant vampiriser par une femme au charme électrique.
Adulée par les écrivains danois, La Baronne entama une relation malsaine et passionnée avec Thorkild Bjornvig, un jeune poète qui accepta de signer un pacte avec elle, devenant son jouet et elle, sa muse. Cette histoire machiavélique assombrit considérablement le portrait de cette femme troublante qui s'est accrochée à la vie jusqu'au bout en éblouissant les dîners mondains new-yorkais malgré les souffrances et la maladie.
La Baronne Blixen était assurément une lionne et Dominique de Saint Pern, en conteuse tout aussi talentueuse qu'elle, m'a donnée envie de relire La ferme Africaine et de découvrir Sept Contes gothiques et Les Contes d'hiver...


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