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Citations sur Mémoires, tome 1 (91)

Il ne songea même, comme on le verra, tout de bon à gouverner que lorsque force fut d'être perdu et déshonoré ou d'exercer les droits de sa naissance, et, quant à régner, je ne craindrai pas de répondre que jamais il ne le désira, et que le cas forcé arrivé, il s'en serait trouvé également importuné et embarrassé. Que voulait-il donc ? me demandera-t-on : commander les armées tant que la guerre aurait duré, et se divertir le reste du temps sans contrainte ni à lui ni à autrui. C'était en effet à quoi il était extrêmement propre. Une valeur naturelle, tranquille, qui lui faisait tout voir, tout prévoir et porter les remèdes, une grande étendue d'esprit pour les échets d'une campagne, pour les projets, pour se munir de tout ce qui convenait à l'exécution, pour s'en aider à point nommé, pour s'établir d'avance des ressources et savoir en profiter bout à bout, et user aussi avec une sage diligence et vigueur de tous les avantages que lui pouvait présenter le sort des armes.
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Les meilleurs remèdes et les plus habiles échouent à bien des maladies; à plus forte raison ces sortes de gens qui donnent le même remède, tout au plus déguisé, à toutes sortes de maux, et qui à tout hasard entreprennent les plus désespérés, et des gens à l'agonie à qui les médecins ne peuvent plus rien faire, dans l'espérance que, si ces gens malades viennent à réchapper, on criera au miracle du remède, et qu'on courra après eux, et que, s'ils n'y réussissent pas, ils auront une excuse bien légitime par l'extrémité que ces malades ont attendue avant de les appeler.
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Il [*] étoit parfaitement bien fait, avoit un air et les manières fort nobles, et une physionomie si spirituelle, qu’elle réparoit sa laideur et le jaune et les bourgeons dégoûtants de son visage.

[*] Le duć de Ła Feuillade
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M. de Montespan mourut dans ses terres de Guyenne, trop connu par la funeste beauté de sa femme, et par ses nombreux et plus funestes fruits.
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... il faut savoir une coutume d’Espagne que l’usage a tournée en loi, et qui est également folle et terrible pour toutes les familles. Lorsqu’une fille, par caprice, par amour, ou par quelque raison que ce soit, s’est mis en tête d’épouser un homme, quelque disproportionné qu’il soit d’elle, fût-ce le palefrenier de son père , elle et le galant le font savoir au vicaire de la paroisse de la fille, pourvu qu’elle ait seize ans accomplis. Le vicaire se rend chez elle, fait venir son père, et, en sa présence, et de la mère, demande à leur fille si elle persiste à vouloir épouser un tel. Si elle répond que oui, à l’instant il l’emmène chez lui, et il y fait venir le galand. Là, il réitère la même question à la fille devant cet homme qu’elle veut épouser, et, si elle persiste dans la même volonté, et que lui aussi déclare la vouloir épouser, le vicaire les marié sur-le-champ, sans autre formalité, et, de plus, sans que la fille puisse être déshéritée .
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Marège, qui étoit à M. le prince de Conti, Gentilhomme gascon, et que son esprit et ses saillies avoient fort mêlé avec tout le monde, relevoit à peine d’une grande maladie
Lorsqu’il s’embarqua avec son maître. Il étoit à ce repas où on but à la polonoise. Il en fut fort pressé, et se défendoit du mieux qu’il pouvoit. M. le prince de Conti vint à son secours, et l’excusa sur ce qu’il étoit malade ; mais ces Polonois, qui, pour se faire entendre, parloient tous latin, et fort mauvais latin, ne se payèrent point de cette excuse, et, le forçant à boire, s’écrièrent en furie : Bibat et moriatur.
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Ecrire l'histoire de son pays et de son temps, c'est repasser dans son esprit avec beaucoup de réflexion tout ce qu'on a vu, manié, ou su d'original sans reproche, qui s'est passé sur le théâtre du monde, les diverses machines, souvent les riens apparents qui ont mû les ressorts des événements qui ont eu le plus de suite, et qui en ont enfanté d'autres ; c'est se montrer à soi-même pied à pied le néant du monde, de ses craintes, de ses désirs, de ses espérances, de ses disgrâces, de ses fortunes, des ses travaux ; c'est se convaincre du rien de tout par la courte et rapide durée de toutes ces choses, et de la vie des hommes ; c'est se rappeler un vif souvenir que nul des heureux du monde ne l'a été, et que la félicité ni même la tranquillité ne peut se trouver ici-bas ; c'est mettre en évidence que, s'il était possible que cette multitude de gens de qui on fait une nécessaire mention avait pu lire dans l'avenir le succès de leurs peines, de leurs sueurs, de leurs soins, de leurs intrigues, tous, à une douzaine près tout au plus, se seraient arrêtés tout court dès l'entrée de leur vie, et auraient abandonné leurs vues et leurs plus chères prétentions ; et que, de cette douzaine encore, leur mort, qui termine le bonheur qu'ils s'étaient proposé, n'a fait qu'augmenter leurs regrets par le redoublement de leurs attaches, et rend pour eux comme non avenu tout ce à quoi ils étaient parvenus.

p.15
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Toutes ces affaires différentes ne furent rien en comparaison d'une autre qu'elles firent naître, et dont l'entreprise donna lieu à la plus grande plaie que la pairie pût recevoir, et qui en devint la lèpre et le chancre.
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Bonneuil, introducteur des ambassadeurs [...] admirant en connaisseur les excellents tableaux qui y étaient, entre autres plusieurs crucifiements de Notre-Seigneur de plusieurs grands maîtres, trouva que le même en avait fait beaucoup, et tous ceux qui étaient là. On se moqua de lui, et on lui nomma les peintres différents, qui se reconnaissaient à leur manière. "Point du tout, s'écria le marquis, ce peintre s'appelait INRI. Voyez-vous pas son nom sur tous les tableaux?" On peut imaginer ce qui suivit une si lourde bêtise, et ce que put devenir un si profond ignorant.
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Un soir que [Racine] était entre le Roi et Mme de Maintenon, chez elle, la conversation tomba sur les théâtres de Paris. Après avoir épuisé l'Opéra, on tomba sur la comédie. Le Roi s'informa des pièces et des acteurs, et demanda à Racine pourquoi, à ce qu'il entendait dire, la comédie était si fort tombée de ce qu'il l'avait vue autrefois. Racine lui en donna plusieurs raisons, et conclut par celle qui, à son avis, y avait le plus de part, qui était que faute d'auteurs et de bonnes pièces nouvelles, les comédiens en donnaient d'anciennes, et , entre autres, ces pièces de Scarron qui ne valaient rien et qui rebutaient tout le monde. A ce mot la pauvre veuve rougit, non pas de la réputation du cul-de-jatte attaqué, mais d'entendre prononcer son nom, et devant le successeur. Le Roi s’embarrassa ; le silence qui se fit tout d'un coup réveilla le malheureux Racine, qui sentit le puits dans lequel sa funeste distraction le venait de précipiter.
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