C'est l'histoire d'une femme qui, peu de temps après avoir enterré sa mère, se retrouve dépossédée de son appartement et de ses biens sur fond de révolution vénézuélienne. Elle trouve alors refuge chez une voisine surnommée "la fille de l'espagnol".
Karina Sainz Borgo, vénézuélienne d'origine, nous livre ici un roman dur, violent, parfois même tellement violent que l'on se demande où se situe la frontière entre réalité et fiction. Pour l'auteur, que j'ai eu la chance de rencontrer, la situation au Venezuela est même encore bien pire que l'aperçu livré par ce roman.
Tout sonne juste dans ce livre, les mots sont parfaitement choisis, les protagonistes parfaitement dépeints, une lecture qui marque les esprits et qui pousse à s'interroger sur la situation du pays. Des points particulièrement intéressants sont abordés comme le sentiment de culpabilité de l'habitant qui choisi l'exil, vécu comme un abandon de ses racines, mais qui semble être une nécessité au regard de la situation, une porte de sortie salutaire.
Bref, un roman lu quasiment en apnée que je recommande pour son sujet, pour son écriture tantôt brut de décoffrage, tantôt poétique, et pour les messages et les interrogations qu'il soulève.