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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
A Caracas, Adélaïda Falcon est seule lorsqu'elle enterre sa mère, sa seule famille, si ce n'est ses deux vieilles tantes qui vivent en province et qui n'ont pu se déplacer pour les obsèques tant le pays se disloque.
Et alors même qu'elle n'a pu faire son deuil et qu'elle est plus seule qu'elle n'a jamais été, Adélaïda qui était sortie espérant pouvoir acheter quelque chose à manger, ne peut plus rentrer dans l'appartement qu'elle occupait avec sa mère.
La serrure a été changée et l'appartement réquisitionné par les forces révolutionnaires au pouvoir.
Adélaïda qui assiste chaque jour aux violences dans lequel s'enfonce le pays, n'aura d'autre choix qu'essayer de survivre dans sa ville Caracas en proie à la violence, à la famine, aux exactions de diverses bandes armées soutenues par un gouvernement gangrené par la corruption.
C'est alors que par une sorte de miracle, elle se rendra compte que l'appartement de sa voisine Aurora Peralta dont la mère avait quitté l'Espagne lorsqu'Aurora n'était qu'une enfant, ce qui lui avait valu le surnom de « La fille de l'Espagnole », est ouvert.
En y entrant, Adélaïda y découvrira le corps sans vie d'Aurora, cette voisine qu'elle connaissait si peu.
Mais n'ayant d'autre endroit dans lequel se terrer, elle se réfugiera dans l'appartement, jusqu'à ce qu'une idée germe en elle qui pourrait bien changer à tout jamais le cours de sa vie, elle qui n'a plus rien ni personne qui puisse la rattacher à ce pays.
Un superbe livre, mais un récit terrifiant sur les pires cruautés que peuvent faire subir à des hommes d'autres hommes forts du pouvoir implacable que leur donne la dictature qu'ils servent.
Des moments cependant adoucis par les souvenirs d'une enfance heureuse que fut celle d'Adélaïda lorsque le Venezuela était alors un pays démocratique.
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Plongée dans un climat de violence, de manifestations réprimées dans le sang, de la paranoïa engendrée par la violence d'un régime totalitaire et par une inflation qui oblige à faire ses courses avec une brouette, Caracas brûle, et notre narratrice, Adelaïda Falcon, qui vient d'enterrer sa mère, se trouve en plus dépossédée de son logement par l'une des nombreuses bandes armées qui se réfugient sous le parapluie du pouvoir pour se livrer à leurs exactions. Tout cela commence fort mal et ce roman est glaçant car tellement réel, par rapport à d'autres oeuvres narrant la chute d'un pays, d'une civilisation. Nous suivons Adelaïda alors qu'elle se débat avec les circonstances, refusant simplement de rester terrée en attendant la mort, et en même temps terrifiée par ce qu'elle voit, ce qu'elle vit.
Heureusement pour elle, il y a La fille de l'Espagnole mise sur son chemin par le destin, cette voisine aux côtés de qui elle a vécu pendant des années, tout en sachant presque rien.
Un premier roman, un très grand roman, qui me fait espérer que l'auteur en écrira d'autres.
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Karina SAINZ BORGO. La fille de l'espagnole.

Ce roman se déroule de nos jours au Vénézuela, et principalement à Caracas. Adélaïda Falcon procède à l'inhumation de sa mère, décédée d'un cancer. Ssix personnes accompagnent la défunte. Adélaïda travaille pour une maison d'édition et elle a toujours vécu près de sa mère, partageant le même appartement. La vie est très chère. Une énorme dévaluation s'est abattue et il faut une brouette pour transporter les billets qui dès demain n'auront même plus aucune valeur. Il faut faire face à la situation d'insécurité qui sévit. le pays est à feu et à sang

Quelques jours après les obsèques de sa mère, Adélaïde trouve son appartement occupé par une horde de femmes, envoyées par les forces gouvernementales. Il lui faut abandonner même toute idée de poursuite envers celles qui occupent illégalement son logement. Elle se réfugie, après avoir été agressée par les usurpatrices de son bien, dans l'appartement voisin, occupé par la fille de l'espagnole. Elle, ainsi que sa mère ont bien connu cette femme. Mais en pénétrant dans les lieux, elle découvre donc sa voisine morte. Elle décide, pour survivre de prendre la place de cette dernière. Elle va commencer par se débarrasser du corps. Elle sera condamnée à le faire brûler sur la place publique, profitant des scènes de violence, de rackets, de chapardages, de meurtres qui embrassent la ville. Comment va-t-elle s'approprier l'identité de la fille de Julia, l'espagnole…. et devenir Aurora Peralta? Parviendra-t-elle à gagner l'Espagne, pays d'origine de Julia? L'angoisse nous étreint lorsqu'elle est sur le tarmac, prête à embarquer vers la terre promise. Comment pourra-t-elle passer la ligne de démarcation et accéder à bord de l'avion????

de main de maître, Karina Sainz Borgo nous trace le portrait de Adelaïda et nous décrit avec force détails sa vie et son envie de vivre. Elle n'hésite pas à usurper l'identité d'une voisine pour fuir la terreur qui règne au Vénézuela et parvenir à s'exiler en Espagne. L'intrigue est rondement menée. J'ai pris une véritable claque en lisant ce roman plus ou moins autobiographique. En effet, l'auteure a dû quitter son pays natal et vit actuellement en Espagne. C'est une page de l'histoire du Vénézuela qu'elle partage avec nous. Elle porte ici le témoignage de la déliquescence de cette nation. Ce pays a reçu dans le passé des italiens, des espagnols, des allemands, des russes, , toutes ces populations qui ont fui leurs pays natals afin de construire dans ce nouveau pays leur avenir et faire la force vive de la nation. La délation, la coopération pour obtenir de la nourriture, la propagande sont à l(origine des exactions . Un régime totalitaire s'est installé et les mouvement motorisés les Fils de la Révolution ont exercé des sévices sur la population : emprisonnement, maltraitance, meurtres et viols. Une véritable guerre civile. Il faut fuir, si on le peut. Tous les moyens pour accéder à la liberté sont bons. Ce climat de violence sème la terreur.

Je recommande ce roman. Je félicite l'auteure et sa traductrice. POur moi, un roman révélation. A lire en urgence. Il est de la même veine que Patria de Fernando Aramburu. Je lui mets la note maximum avec des plus, plus.

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Départ vers le Venezuela, à la rencontre d'Adelaida, trente-huit ans et narratrice de ce roman, que nous découvrons au moment où elle enterre sa maman, qui porte le même prénom et vient de décéder d'un cancer, en terminant ses jours dans une clinique dépourvue de tout, comme pratiquement tous les établissements hospitaliers de Caracas. En peu de temps, nous sommes confrontés à ce qui fait son quotidien : milices privées qui allient violence, détournement de denrées alimentaires et expulsions de logements, emprisonnements, visions d'horreur… Adelaida a des choix à poser si elle veut survivre…

Il y aurait tant à dire par rapport à ce livre marquant par son fond et que j'ai trouvé vraiment très bien écrit (et traduit). L'histoire se situe sur un fil entre réalité et dystopie. Sans que les périodes soient clairement mentionnées, on peut y reconnaître la situation que des années de régime de Chavez, d'abord, puis de Maduro, ensuite (et principalement) ont entraînée. Misère, violence, insécurité, pénuries, dévaluation extrême de l'argent, instauration de milices privées, musellement de la presse… Tout ceci existe bel et bien, et Karina Sainz Borgo, si elle pousse peut-être encore la situation un peu plus à l'extrême, nous décrit de manière froide le quotidien des habitants de la capitale vénézuélienne.

Le personnage d'Adelaida, je l'ai trouvé également extrêmement crédible : confrontée comme elle l'est à plusieurs deuils en même temps : le deuil physique de sa mère, le deuil de son logement, le deuil de son identité, le deuil du Venezuela, de sa vie qui fut et ne sera plus… elle est clairement en mode survie, et force l'admiration par son opiniâtreté. On pourrait peut-être reprocher au hasard de faire un peu trop bien les choses par moments (je pense particulièrement à une scène un peu improbable)… peut-être… mais d'expérience personnelle, il s'avère que c'est parfois le cas, donc on pardonnera à l'auteure, dont c'est le premier roman, ces petits arrangements – qui permettent par ailleurs de nous apprendre d'autres choses relatives à qui se passe dans son pays.

En résumé, une lecture percutante, un coup au/de coeur, et une fenêtre très sombre sur le Venezuela, qui remet une fois de plus bien des choses en perspective…

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Livre fort, politique, romanesque retraçant une réalité cruelle, inhumaine qui est le quotidien au Vénézuela. Notre héroïne, Adelaïda, enterre sa mère, mère courage qui a élevé sa fille dans ce pays où il ne fait plus bon vivre. Au retour du cimetière, pas le temps de s'apitoyer, l'appartement familial est pris de force et vandalisé par une bande féminine armée du Commandant Eternel."Fils de la Révolution, bâtard de la Révolution" En se réfugiant chez une voisine, "la fille de l'espagnole, Adélaïda va commencer sa mue et ne plus subir.
Ce roman est un cri de colère sur la situation d'un pays où la violence, la répression, la pauvreté et la corruption sont l'ordinaire.
Ce roman m'a touchée au coeur. Romancière à suivre
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Roman, reportage, documentaire, sombre et puissant, porté par une belle phrase où l'horreur quotidienne n'exclut pas la poésie.
Dissection d'un système devenu fou, qui broie les êtres qui lui ont donné le pouvoir, système malheureusement, dans le temps et dans l'espace, non limité au Vénézuéla.
Comment la narratrice, Adelaïda, jeune femme douce, cultivée, va survivre dans une ville livrée à la sauvagerie, mise à feu et à sang.
Dans une Caracas devenue un enfer la lutte minute par minute pour vivre sans abdiquer sa dignité, pour préserver un minimum d'énergie toute tendue vers un seul objectif, fuir la folie et le carnage, le bruit et la fureur.
On respire quand l'avion décolle qui l'emmène vers Madrid.
Un livre qu'il faut lire, car il est beau mais aussi parce qu'il nous met en garde contre tous les pseudo sauveurs des nations, purs et durs mais dont la dureté n'a le plus souvent, aucune limite, sauf, bien sûr, eux mêmes.
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Un premier livre très réussi, prenant, captivant...
Pour moi, un des rares livres où je vivais l'action avec l'héroïne.
j'y étais, je fuyais avec elle...
une description très prenante de la situation politique et de la barbarie qui sévit au Venezuela et qui m'était complètement étrangère...
la survie et ses interrogations...
A découvrir...
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Vénézuela, dans un avenir proche, un coup d'état a eu lieu à Caracas, les révolutionnaires ont pris le contrôle de la ville. Adelaida qui vient de perdre sa mère, se retrouve du jour au lendemain expulsée de son appartement. Ne sachant où aller, elle se réfugie chez une de ces voisine, Aurora Peralta, dont le corps sans vie gît au milieu du salon. Dans un monde où règne le chaos, Adelaida décide de s'octroyer l'identité de sa voisine pour survivre. Un roman magnifiquement écrit, qu'on ne lâche à aucun moment ! Belle découverte !
Lien : https://www.conseilslittéraire..
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J'ai adoré ce livre lu en espagnole dans sa version original car l'auteure est Vénézuélienne (naturalisée espagnole).
C'est l'histoire dramatique des années Chavez des années 2000 entre violence, pauvreté, et remords.
A mon gout un de mes préférés lu en espagnol.
Peut être qu'aussi j'ai des amis du Venezuela et que ça me touche un peu plus.
Un livre que je recommande, existe en français.
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La fille de l'Espagnole est un récit poignant, emmené par un style d'écriture remarquable. L'autrice parvient à décrire l'horreur de la situation politique et sociale vénézuélienne sans que le récit ne devienne spectaculaire ou glauque, même si la lecture des actes de torture décrits et de la lutte pour la survie, parfois à tout prix, reste difficile. J'ai ressenti pleinement la solitude, la détresse et l'éloignement entre tous les personnages. Ces derniers sont bien campés et vraisemblables, même s'ils ne sont pas tous nécessairement attachants, à l'exception de la narratrice. 

Le sujet abordé m'a paru assez rare, car il me semble qu'on entend peu parler en France de la situation au Vénézuela, et je trouve important qu'elle soit mise en lumière. J'espère vivement que l'autrice se destine à une carrière littéraire en parallèle de sa carrière journalistique, j'ai vraiment hâte de lire ses prochaines oeuvres, peut-être même en espagnol ! le seul petit défaut que j'ai trouvé à ce texte est en effet de légers problèmes de compréhension par moment, que j'ai attribués à la traduction. 
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