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Critique de Virginieriaute


Le prix à payer de Patrice Salsa.

C'est tout d'abord avec une distance contemplative que j'ai lu les 3 premières nouvelles, davantage dans l'appréciation de la technique littéraire que dans l'émotion pure. Un mot me vient rapidement à l'esprit : Maestro, « celui qui est parvenu au plus haut degré de sa pratique artistique ».
Néanmoins, ce mot s'applique usuellement à un grand compositeur ou un grand chef d'orchestre.
Et c'est bien la musique qui aura rythmé ma lecture : j'ai écouté une symphonie parfaite de mots, des pauses, des virgules, intervalles musicaux, posées au bon moment, des double-croches, des demi-pauses, et des silences… Une tessiture, registre lexical, large et profonde qui vous pose des mots crus parce instinctivement, à ce moment-là, il n'y en a pas d'autres dans ce contexte pour proposer cette intensité brutale, animale qu'offre la baise.
Mais c'est à la lecture de la 4eme nouvelle de cet octuor ( le marron et l'orchidée ) que la magie a opéré pour moi. Je clôture la première partie du concerto « Ars memoria », un petit frisson sur la peau, un petite contraction dans la poitrine. J'ai goûté aux lieux, aux objets qui les entourent, aux effluves, aux touchers, mon palais de la mémoire s'est superposé au sien et comme à chaque fois quand je lis cet auteur, je le remercie de me laisser la liberté d'y intégrer mes propres ressentis, mes émotions, mes souvenirs et de pouvoir les fusionner aux siens. La deuxième partie, Les Simonies, et ses 4 courtes nouvelles, 4 instruments, 4 instantanés, 4 souvenirs confiés par un vieil ami qui a bien connu le personnage principal Simon, intimement, si intimement… Simon et ses simonies, Simon le magicien, nous ouvre une porte sur son intimité et évolue au fil de ses rencontres, de ses espoirs vains, de ses amours, ses pertes, ses drames, et ce besoin de laisser en un jour symbolique, un petit peu de lui sur un cahier à couverture de moleskine noire.

L'auteur l'indique dans sa 4ème de couv, « Et pour MA vie, quel est le prix à payer ? »
Je repense à l'épigraphe, la citation de Louis Aragon
« Dites ces mots
Ma vie
Et retenez vos larmes »

Tout est dit.

Je viens de clôturer La mécanique, dernier instrument de cet octuor, et je retiens les miennes en écoutant quelques notes d'Alceste ou le triomphe d'Alcide. Merci de ces découvertes littéraires et musicales. Et merci de cette petite porte ouverte sur tes souvenirs et ton intimité.
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