Elantris, tome 3 : L'âme de l'empereur

Un court roman addictif et prenant qui développe un système de magie vraiment original et ingénieux. La magie des Faussaires est un véritable art.
L'univers proposé par l'auteur est comme toujours parfaitement construit, même si j'aurais voulu en savoir encore plus. Car mon regret est la brièveté de l'oeuvre, qui est si riche qu'on aurait souhaité encore plus !
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Vite commencé, vite terminé ce bouquin !

C'est court, efficace, et malgré le peu d'action, c'est très prenant. J'ai été un peu étonnée de tomber sur un huis-clôt, habituée par l'auteur aux fresques épiques. Comme toujours avec Sanderson, la magie est au centre de l'intrigue et elle est aussi originale que fouillée. Ce système de faussaire est un peu tiré par les cheveux mais c'est bien mené et presque poétique parfois.
Je trouve que l'intrigue aurait mérité à être développée un peu, les personnages pourraient être attachants, mais sont à peine esquissés.

Une bonne petite lecture à caler entre deux gros bouquins, quoi ! Petit bonus, la couverture est superbe.

Encore une fois, l'auteur nous prouve sa capacité à créer, et même en format court, une magie/science avec ses propres règles et limites, sa propre logique.

Cette fois, il réutilise l'univers d'Elantris. Enfin, il nous aide juste à nous situer dans cette novella en réutilisant les noms des peuples d'Elantris, on n'en retrouve aucun personnage.

J'ai eu plus de mal à intégrer cette magie que celles des autres romans de Brandon Sanderson, sans doute parce que j'étais moins hypnotisée par cet univers, mais aussi parce que j'ai trouvé les personnages bien moins poussés que d'habitude. Cette novella m'a plus fait l'effet d'un essai sur cette magie par tampons que d'une histoire à part entière.
Question de goût c'est tout...

Un roman à découvrir tout de même.

Un conseil de cinq arbitres est responsable de la majeure partie des décisions du gouvernement. Leur faction de l'Héritage loue la gloire et l'érudition des cultures passées, d'où les nombreuses reproductions d'objets antiques au sein du Palais. Frava, la chef des arbitres, est la personne la plus puissante de tout l'Empire en dehors de l'empereur Ashravan des Quatre-vingts Soleil, quanrante-neuvième souverain de l'Empire de la Rose. Présente tout au long du récit, ses apparitions ne sont pas vraiment en faveur de l'héroïne Shai, au contraire de Gaotona, un autre arbitre, qui occupera quant à lui une place toute particulière pour la jeune femme.

Le destin de cette dernière se voit bousculer lorsque l'Empereur se fait agresser par la Faction de la Gloire, une des quatre-vingts factions de l'Empire, dans l'optique d'une prise de pouvoir. Physiquement guéri, le souverain souffre néanmoins d'une perte totale de personnalité, à l'image d'un cerveau vierge, totalement vidé de son savoir et des ressentis qui lui sont propres. Les arbitres demandent donc à Shai, une Faussaire, de falsifier l'âme d'Ashravan, successeur de l'Empereur Yazad.

Le récit commence de suite dans l'action, et il n'est pas évident de comprendre tout ce qu'il se passe. le concept est intéressant et original, mais complexe, aux nombreuses subtilités, et je ne suis pas sûre d'avoir réellement tout intégré, malgré les nombreuses explications données par Shai elle-même aux arbitres. La majorité du livre se déroule en hui-clos, dans une des salles du Palais Impérial. Afin de recréer l'âme de l'Empereur au plus près de ce qu'elle a été, Shai doit se renseigner sur le passé de ce dernier, réunir le plus de versions possibles, officielles et officieuses, sur ce qui a été dit, fait, pensé ou envisagé par lui. On suit ainsi l'héroïne dans sa recherche d'informations sans pour autant partager avec elle les connaissances qu'elle amasse. J'aurais aimé que le lecteur s'instruise lui aussi sur ce personnage impérial, indirectement au coeur de l'intrigue.
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À force d'entendre du bien de Brandon Sanderson, je dois admettre que je suis un peu déçue de ma première incursion dans son univers. J'en attendais peut-être un peu trop.

Si j'ai trouvé que le roman était bien écrit, que le système de magie était très original et que l'héroïne était intéressante à suivre, j'ai aussi trouvé que l'histoire manquait d'envergure, que les personnages secondaires manquaient de profondeur et que le scénario était globalement trop linéaire.

Et puis, j'avoue que c'est complexe à lire de prime abord. On est propulsé dans cet univers sans en avoir les codes, et ça rend l'immersion difficile. À tel point que j'ai dû recommencer ma lecture depuis le début après une cinquantaine de pages car j'avais l'impression de patauger sans comprendre... Certaines tournures de phrases prêtent également à confusion, ce qui peut ajouter une surcouche de complexité.

Malgré ça, quand on a compris les tenants et aboutissants, ça se lit très bien car c'est très bien écrit. L'héroïne est attachante, à sa manière... Un petit génie de la filouterie qui va se heurter à la résistance d'un éminent personnage, tout aussi malin qu'elle. Pour autant, j'ai trouvé que ça manquait de conflictualité, de joutes verbales habiles et d'aspérités. C'est un peu lisse, je trouve.

De même, j'ai trouvé que l'histoire manquait de reliefs, et que les rares éléments de suspens retombaient vite. Il faut dire qu'en moins de 200 pages, c'est difficile de construire un système de magie original, de donner corps à un univers imaginaire, de bâtir des personnages profonds et d'écrire un scénario à suspens.

Bref, en résumé : malgré d'évidentes qualités, je n'ai pas réussi à m'intéresser complètement à l'histoire et aux personnages qui nous sont présentés.

Voici un petit livre bien sympathique. Je voulais lire du Sanderson pour voir cette fameuse « modern fantasy » americaine (je suis aussi en train de lire Way of Kings) et cela se démarque effectivement grandement de la Fantasy classique (Howard, Tolkien, Leiber, Moorcock etc.) par son immense professionnalisme. le style et le rythme narratif sont totalement maitrisés et ce savoir-faire est mis au service de l'histoire et du plaisir du lecteur. On est maintenant au niveau de grands best-sellers commerciaux américains en termes de savoir-faire.
La traduction de Mélanie Fazi est bonne, sans toutefois être exceptionnelle (on peut relever quelques petites maladresses par-ci par-là).

Je voulais aussi voir ces fameux types de magies exotiques qui font la renommée de Sanderson. C'est pas mal du tout, intelligent et bien développé mais pas foudroyant non plus car cela manque un peu de profondeur sociale et de dimension culturelle.

L'âme de l'empereur se lit très bien, un véritable page turner et c'est presque un modèle parfait d'école de narration américaine (ici sur les modèles du Countdown et du Heist).
La limite du livre est que cela manque un peu d'âme et de poesie ; a être trop professionnel on en perds peut-être en authenticité à moins que cela ne soit juste la limite et la personnalité de l'auteur lui-même.

C'est parfait pour découvrir qui est Sanderson et ce qu'il fait ; non seulement on y voit sa maitrise narrative mais son histoire est aussi une allégorie de sa vision de son métier d'écrivain. Bref un livre prenant, qui se lit très vit et qui permet de découvrir Sanderson sous bien des aspects – on appréciera selon ses propres gouts.
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