“Et c’est alors que, d’un antre secret au sein de la terre sous le tamarinier géant pourrissant qui gisait là, un cobra femelle pointa la tête au comble de la colère. Son corps était gros comme la cuisse d’un homme mûr. Son dos était d’un noir d’encre, son ventre blanc strié de gris.”
Quand on s'entraida pour dénouer ses anneaux et dégager l'enfant,cela se fit sans problème .Tout le monde était encore horrifié et sidéré par la taille colossale du serpent,et les commentaires allaient bon train.Mais l'enfant estropié ne s'intéressait à personne ni à quoi que ce soit.Ses yeux étaient vitreux .Parfois il souriait .Parfois il éclatait de rire .Parfois il pleurait.Parfois il marmonnait pour lui tout seul des choses incompréhensibles. Il avait totalement perdu la raison à partir du moment où Il avait décidé d'accepter sa défaite. ( Page75).
Les yeux du petit d'homme se révulsèrent, sa bouche béa, pleine du vacarme d'un silence assourdissant. p35
À la distance d'un bras seulement,l'enfant au bras invalide ne vit que quelque chose qui fondait sur son visage.Il eut seulement conscience que le serpent allait le mordre.Il ferma les yeux ,se rejetant en arrière. C'etait une conscience
aiguë, totale.Il pensa ensuite ,Douleur,mort,Douleur,mort ,peur ,et puis c'est fini.Tout ça, ce n'étaient que des mots.( Page 36/37).
Le serpent géant était tout contre lui. Il n'avait jamais imaginé une telle promiscuité. Il n'en avait pas eu la moindre prémonition, ni en rêve ni dans la réalité. Où se trouvait son cœur ? Comment se faisait-il qu'il ne pouvait pas sentir les battements de son cœur ? Et son venin, il était de quelle couleur ? Blanc comme du lait ou jaune comme une topaze ? Combien de kilos pesait-il ? Cinquante ? Soixante ? Soixante-dix kilos ? Il n'en avait aucune idée. Mais il était certain qu'il pesait davantage que lui.
Le soir tombait.Le crépuscule était bien avancé.Le rouge foncé du soleil peu à peu s'estompait.Le ciel était limpide comme un dôme de cristal.Au - dessus de l'horizon au couchant ,sous le jeu des rayons ,des fins lambeaux de nuages prenaient une beauté irréelle. Leurs formes variées titillaient l'imagination.(Page 9).
Il disait toujours que le Wât l'était bon qu'à gruger les imbéciles (p.15)
Songwât prenait un malin plaisir à l'appeler avec haine et mépris Patte Folle, Foutue Patte Folle ou cet enculé de Patte Folle. Il jubilait de stigmatiser aux yeux de tous et à ses propres yeux l'infirmité de l'enfant.