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Critique de Fontenella


C'est la 21e leçon de clôture publiée par le Collège de France. La première était due à Louis Leprince-Ringuet, elle datait de 1972 et évoquait la physique nucléaire ; la septième de Jean Delumeau portait sur les mentalités religieuses dans l'Occident moderne et fut publiée en 1994 ; plus récemment, l'année dernière, en 2019 Gérard Fussman parlait de "Guerre, art et religion en Inde du nord".

Dans le prologue, on peut lire : « Les microbes représentent 55% de la biomasse terrestre et 95% de sa biodiversité. (…) Or l'appauvrissement de la biodiversité microbienne est un phénomène dont on n'a pas encore pris la mesure et dont on apprécie encore difficilement les possibles effets » (page 10). D'ailleurs dans l'actualité, on apprend qu'un bunker de l'armée suisse pourrait devenir l'Arche de Noé du microbiote humain (voir https://www.heidi.news/sante/exclusif-un-bunker-de-l-armee-suisse-candidat-a-devenir-l-arche-de-noe-du-microbiote) .

C'est Antoni van Leewenhoek qui en 1674 découvrit les microbes qu'il baptisa "animalcules" (page 13). Ces microbes furent les premiers habitants de la terre, il y a trois milliards et demi d'années. On notera, qu'encore dans l'idéologie du progrès scientifique apportant le bonheur, le biologiste Macfarlane Burnet, prix Nobel, déclara en 1953 que l'élimination des maladies infectieuses serait un objectif à tenir. Il ne fut pas le seul à espérer en un univers axénique, c'est-à-dire un monde exempt de tous germes saprophytes ou pathogènes.

Ceci amène notre auteur à proposer un troisième chapitre intitulé "Que serait objectivement la vie sans microbe" qu'il fait suivre par les chapitres "Faisons le rêve, ou plutôt le cauchemar, d'un monde soudain privé de microbes" et "Les dangers de l'appauvrissement de la diversité microbienne". Il évoque ici la dysbiose, un qualificatif qui caractérise le déséquilibre de l'écosystème bactérien présent dans et sur le corps d'un organisme. Dans sa conclusion, Philippe Sansonetti avance que l'usage intensif des antibiotiques, non seulement pour soigner les maladies mais de façon plus large encore dans l'agriculture, fait courir vers une perte conséquente de la biodiversité microbienne.
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