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Critique de Esorlecram


Roman à épisodes très différents les uns des autres, avec un fil conducteur : la liaison entre une jeune étudiante portoricaine et le célèbre chanteur de tango Carlos Gardel.
Micaela, future infirmière, vit modestement avec sa grand-mère, sorte de guérisseuse têtue et sympathique qui soigne par les plantes toute la population des environs. Elle observe son aïeule et finit par en savoir autant qu'elle sur ces potions magiques. Cela vaut au lecteur un long début, un peu ennuyeux, sur les vertus thérapeutiques de telle ou telle herbe.
Un jour, les amis de Gardel font appel à elle pour soigner le chanteur, qui a un peu trop fréquenté les bordels insalubres d'Uruguay, d'Argentine ou d'ailleurs. O miracle, Gardel va mieux. Il en résulte un lien très fort entre les deux personnages. Micaela est partagée entre deux sentiments opposés : son désir de petite fille sage qui veut réussir ses études (fameux objectif pour une jeune noire), et son attirance pour Gardel. Mais elle se sent incapable de lui résister.
Elle le suit alors pendant quelques semaines dans ses tournées, et ici encore, j'ai eu quelque peine à lire cette longue énumération de villes et de concerts. Mais la suite me fera oublier tout çà. Gardel n'est pas un ange et n'hésitera pas à laisser tomber froidement Micaela, estimant sans doute que cette relation n'aide pas sa carrière.
Micaela va alors vaincre son énorme déception et se consacrer à ses études, devenir médecin et chercheuse et se consacrer à aider les femmes, surtout les plus pauvres, à limiter leur progéniture. Ses recherches seront parallèles à celles qui amèneront la création de la pilule.
Mayra Santos-Febres rend bien les émotions contradictoires de Micea : ses liens avec les coutumes ancestrales au travers de sa grand-mère qu'elle adore, et son espoir en une approche scientifique de la médecine. Elle se doute que sa relation avec Gardel ne lui apportera finalement rien, mais ne peut résister au désir de son corps quand elle est près de lui. L'autrice insère souvent, comme en passant, les moments de tête-à-tête dans un contexte plus général, ce qui en fait tout le contraire d'une banale histoire d'amour. Mais quand les amants font l'amour, plus question de sobriété : elle décrit alors parfaitement cette sensation incontrôlable qui anime le corps de Micaela. C'est magique comme l'est le tango !
Voilà qui pourrait faire un bon film, avec comme bande-son le bandonéon d'Astor Piazzola !
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