AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Nio


Avec son graphisme noir et blanc + rouge et son histoire Hard boiled, difficile de ne pas penser à Sin City du maître Frank Miller avec qui il partage également une violence stylisée dans une mise en page de tous les instants qui concour agréablement à l'ambiance générale de cette histoire de vengeance déjà maintes et maintes fois vue et revue ailleurs (le vieux loup qu'on cherche à éliminer et qui remonte impitoyablement l'organisation. le modèle filmique prestigieux et avéré étant Point blank - le point de non-retour de John Boorman).

Et du coup, on abandonnera un peu le scénario, point le plus faible de cette série et attendrons les prochains tomes pour voir si le spectacle se hisse encore plus haut. En l'état, on est hélas trop proche de Sin City mais à ce petit jeu, l'oeuvre de Miller ressort nettement plus grandie et supérieure. En revanche, graphiquement, c'est un bonheur de tous les instants. Cadrages et découpages au millimètre, jeu avec le sens du mouvement ou de la lecture, voire le non-dit, le son... Victor Santos n'est pas un manchot, ça se voit. S'il n'est hélas que peu connu chez nous (à part cette oeuvre, on notera aussi de traduit chez nous, Sale fric avec Azzarello au scénario chez Delcourt), en Amérique et en Espagne (son pays natal), le bonhomme a depuis un petit moment un certain prestige.

En plus de ça, il faut dire qu'il sait comment réutiliser une certaine culture cinématographique à bon escient et la traduire graphiquement dans son style d'ombres, sang et lumières (cf tout en bas, plein de scans à voir sur mon blog en lien). C'est le héros avec son bandeau sur l'oeil qui fait autant penser à Snake Plisken de chez Carpenter que l'héroïne du film scandinave culte de vengeance des années 70, Thriller - Crime à froid (pour le bandeau, la vengeance et le titre "polar" qui se rapproche sans mal de "thriller"). C'est par exemple ce couloir traversé en plan séquence horizontal dans Old Boy qui ressurgit ici chez lui dans plusieurs cases où l'on se rapproche du héros et de sa furie dévastatrice et sanglante jusqu'à ce qu'elle occulte de rouge toute notre vision . C'est ce meurtre presqu'en hors-champ et décalé à droite d'une case pour faire ressurgir le héros, impassible, à gauche de cette nouvelle case, mais les deux cases fonctionnant par un principe d'oppositions et de diagonales. Inutile dès lors de s'attarder sur le corps en quelques case, l'ellipse du personnage trempé d'un peu de sang suffit (et puis on a eu notre dose côté gerbes en plus).

Bref côté ambiance et énergie graphique c'est clairement du béton qui rattrape une histoire banale. En tout cas il sait nous allécher pour la suite...
Lien : http://dvdtator.canalblog.co..
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}