- Extraordinaire ! Sur l’honneur, c’est la chose la plus extraordinaire que j’aie jamais vue de ma vie. Est-ce donc là le fameux basilic ?
- Non. (Geralt souleva le monstre bien haut pour que le chevalier puisse le regarder de plus près.) Ce n’est pas un basilic. C’est une cockatrice. (…)
- Et lequel d’entre eux est capable de tuer ou de transformer quelqu’un en pierre d’un simple regard ?
- Aucun. Ce n’est que pure invention.
- Et lequel d’entre eux, dis-moi, peut-on trucider au moyen d’un miroir ?
- L’un comme l’autre. À condition de lui balancer directement sur la gueule. (p.58)
Voici l’antique serpent Ouroboros, déclara l’elfe. Le temps, ce sont des instants qui passent, un petit grain de sable qui s’écoule dans le sablier. Le temps, ce sont des moments et des événements à l’aune desquels nous tentons de le mesurer. Mais l’antique Ouroboros nous rappelle qu’à chaque moment, dans chaque événement, se cache le passé, le présent et le futur. Chaque instant abrite l’éternité. Chaque départ est en même temps un retour, chaque adieu une salutation, chaque retour un éloignement. Tout est à la fois un début et une fin.
Toi aussi, ajouta-t-il sans même la regarder, tu es à la fois un début et une fin. Et puisqu’il est question de destinée, sache que c’est en cela précisément que consiste la tienne. À être un début et une fin. Comprends-tu ? (p.165)