Sois jeune et tais-toi

Un bon sujet, le mal de vivre de la jeunesse actuelle, remarquablement exposé, mais dont les causes réelles ne sont pas explicitées
La première partie du livre est un constat accablant de la misère matérielle à laquelle est réduite une grande partie de la jeunesse, qu'on a poussé à s'engager dans des études universitaires sans débouchés, et sans donner à ceux qui ne sont pas issus d'un milieu social favorisé les conditions de vivre décemment, sinon même de survivre, le tout aggravé par l'effondrement voulu par certains de l'état providence et de ses amortisseurs sociaux, et, dans le court terme, par la crise sanitaire.
Les responsabilités de tout ceci, comme ne le constate pas l'auteur, qui préfère incriminer le groupe fantomatique des "boomers", qui n'ont pourtant ni ideologie ni organisation ni intérêts communs, incombe au capitalisme mondialisé et aux politiques économiques menées dans les différents pays occidentaux depuis la fin des années 70, qui ont conduit à un délitement du tissu social.
En réalité ni les boomers ni les jeunes ne constituent de groupes cohérents, ils sont tous deux traversés par des rivalités de classe et comportent des clivages internes.
Certains boomers ont souffert autant du confinement que les jeunes, et se débattent du fait de la crise actuelle dans des conditions de vie tout aussi précaires
A l'inverse certains jeunes, issus d'un milieu favorisé, ou même tout simplement ayant suivi des formations professionnelles classées à tort comme moins valorisantes mais plus qualifiantes, se trouvent dans une situation économique tout à fait acceptable
Opposer "jeunes" et "boomers" sous prétexte que les prétendus boomers sont nés à une époque où existait un système de type socio-democrate plus juste et satisfaisant, ne fait, bien que ce ne soit pas l'intention de l'auteur, occulter la nature du problème.
Il est de même vain de chercher la cause du mal-être des jeunes ailleurs que dans l'aliénation qu'ils subissent du fait de leurs conditions de vie socio-économique, et d'invoquer des anxiétés imaginaires
Il est temps de revenir à des analyses fondées sur le social et non sur le sociétal.
Ce livre ne vaut guère en fait que par sa première partie, excellent reportage sur la misère en milieu étudiant

C'est bien documenté, on sent l'envie de donner la parole aux principaux intéressés y compris elle même qui se classe dans le rang des "jeunes". Un peu trop de référence à sa propre expérience peut-être...
Ca fait du bien pour un "vieux" de faire le tour des difficultés de la jeunesse actuelle. Bon je ne suis pas sur que la mienne fût plus "facile". Je crois que chaque époque à ses difficultés. Je pense aussi que tous les jeunes deviennent vieux un jour mais qu'aujourd'hui notre pays vieilli et que malgré Internet et les moyens de communications modernes on n'entend plus beaucoup la jeunesse. Je viens d'écouter une émission sur les années doc et Difool, l'époque des manifs Devaquet ou du smic jeunes.
J'ai effectivement l'impression que le monde c'est rigidifié. On écoute moins les foules qui manifestent pacifiquement.

Ce livre évoque les difficultés de la jeunesse. Par essence précaire car au début de son histoire, force est de constater que le tsunami COVID-19 l' a terriblement affectée. Un peu comme une chute dans les premières minutes d'un marathon... Difficultés d'insertion, détresse psychologique à un âge où une certaine insouciance devrait prévaloir. S'ajoute une conscience des enjeux planétaires qui dessine un horizon peu désirable. Ce terrible constat fait mal. Il est illustré par de nombreuses histoires personnelles.
La faute à qui? Les vieux, les boomers? Vraiment ? 
Nous ne renverserons pas la table sans embarquer toutes les générations. 
Nous avons besoin de la fraicheur, du regard neuf, de l'énergie et du dynamisme de la jeunesse. Nous avons également besoin de la connaissance, de l'expérience et de la sagesse des plus anciens. Ce n'est qu'ensemble que nous pouvons réussir les défis de demain.

Éclairant sur la génération Z et mal-être qui secoue la jeunesse. Très documenté, travaillé, avec des chiffres éloquents pour dresser une photographie de la situation actuelle.
Beaucoup de longueurs malheureusement, et pas suffisamment étayé sur les causes de ces difficultés - notamment dans les quartiers populaires - et les solutions long terme.

Un livre intéressant qui a le mérite de démonter un certain nombre d'idées reçues sur la jeunesse. La première partie est particulièrement intéressante, pour le reste l'auteur ne va pas tout à fait au bout de son sujet.
Salomé Saqué insiste énormément sur la prise de conscience écologique et l'angoisse que ça peut générer, mais elle occulte des sujets qu'elle maitrise peut-être moins. J'aurais aimé avoir plus de détails sur la jeunesse d'extrême droite ou communautaire, les raisons du retour du religieux. Elle ne parle pas non plus ni des nouveaux parents qui pourtant rentrent pour certains dans la classe d'âge de son champ d'étude et qui font l'objet de nombreuses critiques. Elle n'évoque pas non plus les enfants, les enfants actuels ou les enfants que les jeunes ont été. Par exemple le manque d'autonomie des jeunes ne s'explique pas je pense uniquement par l'autonomie financière mais aussi par une éducation qui a vu les libertés des enfants se restreindre de plus en plus (on ne laisse plus un enfant seul dans l'espace public, son seul espace de liberté et d'autonomie est cantonné à l'espace privé du foyer).
Je ne suis pas non plus convaincue par sa conclusion qui voit dans l'engagement associatif l'unique porte de sortie de la jeunesse. Je trouve d'ailleurs que cette fin manque un peu d'espoir et de réassurance.