AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Myrtle


La prolifique Amélie Sarn nous offre un nouveau roman, placé sous le signe du thriller fantastique. Publié aux éditions J'ai lu dans la collection « Semi-poche imaginaire », il s'adresse clairement aux adolescents et jeunes adultes.

Frissons pour adolescents…

Force est de reconnaître que la couverture est attirante… Une framboise plantée sur un scalpel qui goutte, rappelant du sang… Sans avoir encore lu une ligne, on pense aux jaquettes épurées de certains éditeurs, pour un lectorat jeune adulte. C'est bien le public visé ici. L'héroïne s'appelle Emma, elle a 15 ans et elle vient d'emménager avec sa mère dans une ancienne maison, dans la banlieue bordelaise. Après plusieurs rêves étranges où elle se voit dans la peau d'une jeune femme qu'elle ne connaît pas, elle découvre que son nouveau lieu de vie a un lourd passé. Il y a une dizaine d'années, il a été le théâtre d'un meurtre. Emma va alors faire confiance à ses rêves et ses intuitions pour mener sa petite enquête…

On est donc en plein thriller… pour ados ! Bien sûr, le point de départ est un meurtre. Grâce aux visions d'Emma, on découvre que la jeune assassinée, Charlotte, a été ligotée et égorgée dans la cave de sa maison. A part la scène d'ouverture du roman nous apprenant cela et quelques extraits de coupures de journaux de l'époque, on ne s'attarde pas sur l'horreur. On peut dire que La maison de l'ombre s'adresse à un lectorat adolescent car les préoccupations d'Emma sont celles d'une jeune de son âge : ici, ce sont sa relation conflictuelle avec sa mère, alors que son père vient juste de les quitter et son intégration dans un nouveau lycée avec toutes les nouvelles rencontres que cela implique… Et déjà, on sent affleurer le cliché. Emma est exactement ce que l'on attend de l'ado de base. Elle est perpétuellement agacée par sa mère et ne jure que par sa nouvelle copine. Elle possède une sorte d'innocence agaçante qu'elle conserve tout au long de son enquête pour retrouver le meurtrier de Charlotte, fonçant ainsi chez des gens qu'elle ne connaît pas, pour leur poser des questions sur leur vie privée et leur passé. le traitement de l'héroïne et de son entourage est donc banal… et c'est malheureusement aussi le cas pour l'intrigue.

Zéro originalité

Une jeune femme hantée par un fantôme qui va la guider pour découvrir la vérité, ça a été vu mille fois, au cinéma, et dans les livres ! En plus, le meurtre a eu lieu dans une cave, le lieu glauque par excellence dans de nombreux thrillers, où l'héroïne va forcément être attirée. le déroulement de l'enquête n'a rien d'original non plus, Emma va évidemment s'engager sur une fausse piste, pour découvrir au dernier moment que son erreur a mis en danger un proche et ultime frisson, qu'elle doit vire réagir pour le/la sauver. Toute cette banalité fait qu'on ne lit ce court roman que d'un oeil, survolant les dialogues et les situations pleins de bon sentiments et de lieux communs (un accident de voiture causé par l'alcool, un prof de théâtre de quarante ans, comparé à un loup, qui séduit toutes ses jeunes élèves…). Si vous cherchez un thriller pour jeunes adultes plus réussi et plus étoffé dans ses personnages et son histoire (sans l'aspect fantastique, par contre), dirigez-vous vers le cueilleur de fraises de Monika Feth, paru chez Blackmoon… La couverture devrait aussi vous rappeler quelque chose !

Ceci dit, La maison de l'ombre semble être le premier tome d'une nouvelle série, Clairvoyance. On espère que les prochains titres seront un peu plus réussis….

Lien : http://www.actusf.com/spip/C..
Commenter  J’apprécie          60



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}