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Critique de Christophe_bj


Riad, quatorze ans, est au collège, en classe de Quatrième et va bientôt passer en Troisième puis au lycée. Il habite à Rennes avec sa mère et son frère Yahya, son autre frère Fadi ayant été enlevé par son père qui l'a emmené en Syrie (c'est ainsi que se terminait le tome 4). Sa mère, désespérée mais combative, cherche tous les moyens qui pourraient lui rendre son plus jeune fils. ● Par rapport aux quatre albums précédents, celui-ci est le seul à se passer uniquement en France. La couleur rose, celle de la Syrie, en est donc complètement absente, et c'est le bleu « français » qui domine, avec de nombreuses touches de rouge, illustrant notamment les difficultés de l'adolescence ou encore les colères de la mère. ● Ce tome est ainsi plus centré sur l'adolescence de Riad et sur sa famille française, notamment ses grands-parents maternels – la grand-mère et son compagnon et le grand-père. ● Les questions géopolitiques, qui émaillaient les autres albums, ne sont évoquées que lorsqu'il s'agit d'exercer des pressions pour obtenir le retour de Fadi. ● Au collège, Riad ne fait pas partie de ce qu'il appelle « les dominants », les beaux jeunes gens sportifs, souvent issus de familles aisées, et surtout qui attirent les filles. Pourtant, il a une ébauche de relation avec Anaïck, qu'il ne trouve pas si belle que ça et, grâce à ses talents de dessinateur, arrive à approcher un peu le haut de la hiérarchie adolescente. Mais la plupart du temps, il est avec de bons élèves « moches », comme lui (croit-il), qui ont peur de « rester puceaux à vie ». ● Ne se caractérisant ni par sa force ni par son courage, il fait tout pour éviter les voyous qui tournent autour du collège ou de chez lui, dont des Arabes, lui-même ne se considérant pas vraiment comme tel, ou du moins ayant une double identité dont il ne révèle volontiers que la bretonne, sauf quand il s'agit de s'identifier au personnage de Lovecraft, l'« Arabe dément » Abdul Al-Azred, qu'un ami lui fait découvrir. ● C'est aussi le temps de la découverte d'auteurs de bd comme Bilal, Druillet ou Moebius. Riad est conscient de ses capacités en dessin, même s'il trouve que d'autres dans sa classe dessinent encore mieux que lui. ● Sa mère, qui semblait athée dans les autres albums, redécouvre la foi catholique dans l'espoir qu'elle pourra l'aider à retrouver son fils Fadi. Elle se rend compte de son erreur initiale et s'en veut de s'être laissée séduire par le père de Riad, d'être allé au rendez-vous avec lui à la place de sa copine de fac, comme on le voit dans le tome 1 : « Pourquoi mais pourquoi je suis allée au rendez-vous à la place de ma copine ? Elle, en 30 secondes elle avait compris que ce type était un problème à fuir… Moi ça m'a pris 20 ans » (page 22) ● L'album fonctionne sur le même mode que les précédents, c'est-à-dire que tout est vu par les yeux du jeune Riad. L'humour, discret, est omniprésent, mais aussi la tendresse pour le jeune qu'il fut, pour sa famille, même pour son père malgré ce qu'il a fait. ● Certaines critiques disent qu'il ne se passe rien dans cet album, qu'il est un peu bâclé par rapport aux autres ; je n'ai pas trouvé. Il n'y a pas un seul temps mort et j'y ai retrouvé ce qui m'avait plu dans les tomes précédents.
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