AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les yeux fumés (19)

Un jour, les riches achèteront des bouts de ciel. Pour y mettre de la publicité, pour qu’on achète encore d’autres choses. Même le ciel n’empêchera pas ça.
Commenter  J’apprécie          130
C’est quand les gens ne sont plus là qu’on se rend compte qu’ils remplissent un vide.
Commenter  J’apprécie          70
Tu sais ce qu'il y a, ici, qui tue à petit feu ? C'est le vertical. Tout est vertical quand tu regardes autour de toi. Y a plus d'horizontal. Ils ont bouffé l'horizon ici.
Commenter  J’apprécie          60
Elle tire un paquet froissé de sa poche, en extrait une
cigarette qu’elle allume.
— Ça fait longtemps.
— Tu dormais ?
— Tu veux du thé ?
— Si t’as que ça.
Elle traîne ses savates jusqu’au camping-gaz posé sur
une table basse, bancale envahie de paquets divers, pâtes, purée, lait, sucre, thé. Elle allume le feu sous la casserole et s’appuie contre le mur en tirant sur sa cigarette.
— Qu’est-ce que tu deviens ?
Je retire mon blouson et m’assois sur le bord du matelas
défait, je pousse du pied des vêtements féminins ; une
culotte, des collants.
— Oh, la routine ! T’as une clope ?
J’allume la cigarette qu’elle m’a envoyée. J’aime venir
chez Flora. C’est sombre et doux comme un ventre de
femme. Elle n’ouvre jamais ses volets parce qu’elle habite
au rez-de-chaussée.
Commenter  J’apprécie          31
— Elle avait une robe noire qui allait de son cou jusqu’à ses genoux. Pas de quoi fantasmer des masses. Mais mon pote, je peux pas te dire !
— Et après ?
— La fille, elle continuait à me sourire. Sympa et tout. P’tit Louis il était de plus en plus nerveux. Il lui disait : « Alors, tu viens ? », mais elle continuait à me regarder sans bouger.
— Mais oui !
— Je te jure ! La main sur le cœur ! Attends, là, P’tit Louis, il s’est franchement énervé et il a commencé à vouloir me casser la gueule, mais elle l’a retenu, elle lui a pris la main et ils se sont barrés. Moi, je suis resté là comme un con. Et puis, elle est revenue.
— Mais non !
— Si. Elle me prend la main et elle m’entraîne.
— Mais bien sûr !
— Je te promets mon pote, elle m’a entraîné.
— Tu déconnes ? Entraîné comment ?
— Attends. Moi je l’ai suivie évidemment. On s’est arrêtés derrière le Casino, dans la cour où ils mettent les poubelles, tu sais, là où on a acheté de la beuh à La Belette la dernière fois. Tu vois ?
— Oui, je vois. Le local à poubelles du Casino.
— Alors, là, la fille m’appuie contre un mur et elle me roule un patin !
— Mais oui. Je vais te croire !
Commenter  J’apprécie          20
Les immeubles ici poussent aussi vite que les gosses. Ils avaient pensé, au début, créer des espaces verts puis ils ont changé d'avis ; ils ont préféré faire le centre commercial.
Commenter  J’apprécie          20
Il y a des tas de chats sauvages par ici. Tellement esquintés qu'on se demande comment ils font encore pour exister. Moi, je n'aime pas trop qu'on martyrise les animaux. Les gosses les appâtent avec de la bouffe, puis les enferment dans des boîtes à chaussures dans lesquelles ils glissent des pétards. C'est vrai que ça passe le temps, mais c'est pas une raison.
Commenter  J’apprécie          20
— Mais oui ! Arrête de te foutre de moi. Monsieur attend dans son lit que Pôle emploi l’appelle pour lui 15proposer du travail. C’est pas comme ça que ça marche ! Bouge tes fesses et va leur demander un stage, une formation, un travail, n’importe ! Dis-leur qu’il faut que tu touches les indemnités.
— J’ai jamais travaillé ! Comment ils me fileraient de la tune ?
— Le gouvernement, il arrête pas de dire qu’il va créer de nouvelles mesures pour les jeunes, va leur demander à Pôle emploi c’est quoi ces nouvelles mesures, peut-être que c’est donner de l’argent à ceux qu’ont jamais travaillé. Tu devrais toucher le pactole, si c’est le cas !
— J’y vais, si ça peut te faire taire.
Commenter  J’apprécie          10
— Tu veux que je te raconte ma meilleure nuit passée en Thaïlande ?
— Là aussi t’as vu du blanc ?
— Non, pas du blanc. Une petite nana avec une peau dorée comme un croissant et qui sentait une odeur de sable. Ah non, toi, t’as jamais senti le sable. Euh… ben, qui sentait bon, quoi.
— Vas-y !
Bruno raconte, en rajoute, détaille pour me donner de quoi m’endormir, puis on glisse du capot de la voiture, Bruno tord le rétroviseur avant pour me faire marrer, on se tape la main et on se sépare.
Commenter  J’apprécie          10
— Un jour, j’étais sur le toit d’une maison en Inde. J’étais couché sur ce toit, tout seul. J’ai regardé le ciel, il était blanc, tout blanc. Pas un nuage, pas un putain d’avion, pas de cris de mômes comme on entend ici tout le temps… rien. Ils avaient annoncé une éclipse de lune dans la soirée. Et moi, j’attendais là. Il faisait encore jour. Le ciel était blanc, comme je te disais. Pas bleu, même pas bleu clair, blanc. Il n’y avait pas un nuage… Et alors, j’ai vu du rien… Il n’y avait pas un bruit, j’étais dans du silence et dans du rien. Tu sais pas ce que c’est de ne plus rien voir, ni de plus rien entendre de la vie des autres. Eh bien, je peux te dire que c’est quelque chose. Putain, Baboo, c’était le plus beau moment de ma vie.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (130) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

    Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

    seul
    profond
    terrible
    intense

    20 questions
    2864 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

    {* *}