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Critique de LiliGalipette


Thomas Burton reçoit une lettre d'une femme prétendant être sa soeur aînée, abandonnée par leur mère à sa naissance, en 1912. Pour l'écrivain du Maine, c'est impensable : jamais Beth, sa mère si belle et si douce, n'aurait fait une telle chose. Et pourtant, il y a des documents qui semblent prouver cette terrible décision. « J'étais debout près de mon bureau, douloureusement conscient de ce passé pas très lointain où je n'avais rien à faire. » (p. 251) de son côté, Amy, adoptée bébé par les McKinney, essaie de savoir qui est cette femme qui a pu ainsi se séparer d'elle, quelques instants après son premier cri. Des décennies plus tôt, on rencontre Emma Sweringen, matriarche à la tête de la fortune familiale, femme d'affaires intelligente et redoutable. « Emma était comme un feu de broussailles. Quand on l'arrêtait d'un côté, elle repartait de l'autre. » (p. 155) Elle veille férocement sur sa famille et ses enfants, bien décidée à leur offrir le meilleur futur possible, notamment à sa fille Beth.

La construction de ce roman est très réussie. Plutôt que de présenter une recension fastidieuse de tous les membres de cette famille et de leurs existences, l'auteur présente une histoire lacunaire, où les chronologies se mélangent et s'embrouillent, comme tout récit fait à plusieurs voix. Cela donne une somme tout à fait réaliste où se mêlent les secrets, les souvenirs flous et partiels, les lettres et les mensonges. L'histoire devient presque légende, les chagrins prennent la place des vivants et ces derniers doivent réapprendre ce qu'est une famille, même s'il y a des sacrifices auxquels il faut consentir, quitte à s'arracher le coeur.

De cet auteur, j'ai déjà énormément apprécié le pouvoir du chien, superbement adapté au cinéma par Jane Campion. Je ne peux que vous recommander cet autre roman, et je me réjouis que les éditions Gallmeister republient l'oeuvre de Thomas Savage.
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