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Voilà un roman historique très singulier car il ne revêt pas les atours du genre et se pose, là, entre nos mains, de façon très assumée.
Ici, point de toges bien repassées ou de trompettes tonitruantes. Sylvestre Sbille fait un tout autre choix à partir d'un matériau historique qui, pourtant, se prêter bien au spectaculaire, en projetant le lecteur en 73, en plein siège de la forteresse de Massada par les Romains.

Massada, sans doute, un des lieux les plus incroyables du Moyen-Orient. Hérode le Grand, nommé roi de Judée par les Romains, a aménagé à la fin du Ier siècle avant Jésus-Christ un palais-forteresse, sur un socle calcaire en plein désert de Judée, surplombant la mer Morte, et entouré de falaises abruptes hautes de plus de 400 mètres. C'est là que se réfugient les derniers rebelles juifs, soulevés contre la domination romaine en 66, après la destruction de Jérusalem en 70.

Le lieu est spectaculaire, l'arrière-plan aussi avec la construction par les Romains d'une rampe d'assaut haute de 100 mètres pour faire tomber Massada. Mais l'auteur se place résolument du côté des anonymes qui vivent dans leur chair le siège. S'il y a bien le personnage du général romain, le légat Lucius Flavius Silva, ce sont les femmes et les jeunes qui mènent le récit : en haut, Hagar et son frère ariel, deux enfants juifs chargés des corvées d'eau ; en bas, Djanu, le fils adoptif adolescent du légat et Isis, mystérieuse prêtresse égyptienne accompagnée d'une servante noire.

Sylvestre Sbille revisite le genre péplum pour en faire un récit à l'écriture moderne, ciselée, parsemée d'échappées lyriques qui disent parfaitement le besoin de spiritualité qui anime les résistants juifs assiégés. En fait, en explorant les haines et les guerres d'alors, il nous parle d'aujourd'hui, en envisageant l'Antiquité comme un miroir plutôt que comme un simple cadre dépaysant, exotique et spectaculaire . Ces Romains nous ressemblent avec leur certitude technologique et l'arrogance lié à leur domination politique ; tout comme les Juifs nous ressemblent aussi avec leurs idéaux spirituels qui les poussent à ne rien céder, quitte à aller vers une mort assurée mais choisie.

Très réussi. Dans cette lecture très cérébrale, il ne m'a juste manqué qu'un peu de vibrations émotionnelles pour être totalement envoutée.
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En cette année 74, cela fait près de deux ans que l'armée romaine assiège Massada, forteresse surplombant la mer Morte, aménagée par Hérode le Grand et devenue le dernier refuge des Juifs expulsés de Jérusalem après sa prise par Rome. Pour venir à bout de ce bastion réputé inexpugnable, car perché sur un plateau ceint de falaises hautes de plus de quatre cents mètres, les légions romaines se sont lancées dans une entreprise titanesque : construire une rampe d'accès qui permettra à un bélier monté sur une tour mobile d'enfoncer la muraille de la citadelle. L'attaque est maintenant imminente. Pendant qu'en-haut, les deux enfants Hagar et Ariel tentent de comprendre les disputes des grands, partagés entre reddition et suicide collectif, en bas, l'adolescent Djanu tergiverse entre ses ambitions de quasi fils adoptif du légat de Rome, et son désir pour une prostituée égyptienne étrangement pressée de pénétrer la ville assiégée.


Si le contexte historique et le décor dantesque du mythique siège de Massada sont fascinants, ils ne constituent que l'arrière plan de ce roman, centré sur quelques personnages parmi les plus obscurs du drame en train de se jouer. D'un côté comme de l'autre, enfants des familles assiégées, femmes survivant du commerce de leur corps au sein du camp romain, ils sont à la merci des décisions d'hommes qui n'attendent que leur obéissance passive. Au beau milieu, un adolescent hésite : entre coeur et raison, suivra-t-il le chemin de l'ambition ou cèdera-t-il au rêve d'un monde plus humain ?


Loin du péplum et du roman historique auxquels il s'attendait sans doute, le lecteur se retrouve ainsi au coeur d'un conte symbolique à portée philosophique. D'un côté, les certitudes rationnelles des Romains, solidement campés sur la réalité de leur supériorité technique et logistique, leur permet de coloniser le monde sans état d'âme. de l'autre, la croyance rigoriste, et quasi fanatique, en sa vérité religieuse, conduit toute une population à son suicide collectif. Au beau milieu, un adolescent ambivalent qui, à quelques lettres près, aurait pu s'appeler Janus, cherche une troisième voie, pourquoi pas dans le tout nouveau rêve humaniste en train de se propager depuis la résurrection d'un Galiléen crucifié par les Romains : une quête de sens et d'idéal, qu'entre certitudes scientifiques et extrémismes religieux, notre société contemporaine peine toujours à mener à bien…


Si la découverte de l'impressionnante citadelle de Massada et de son histoire m'a réellement fascinée, j'ai en revanche moins goûté les aspects les plus déroutants de ce roman. Avant d'en percevoir finalement toute l'intelligence et le symbolisme, j'ai bien failli me laisser rebuter par sa déconcertante alternance de réalité crue et de poésie imagée, mais surtout par la lenteur de sa progression et de l'émergence de ses personnages, souvent aussi énigmatiques que nombre de ses allusions métaphoriques.

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Dans son deuxième roman, Sylvestre Sbille nous transporte dans le temps et dans l'espace vers la citadelle de Massada, édifiée par le roi Hérode en plein désert, au sud d'Israël, une forteresse somptueuse ouverte sur la mer Morte (et à d'éventuelles et terribles tempêtes de sable) : c'est là que se sont réfugiés les derniers rebelles juifs après le siège de Jérusalem et la destruction du Temple en 70 après Jésus-Christ.

Dans la plaine, en contrebas, les Romains de la dixième légion ont installé leur camp, ils sont en train de construire une rampe de cent mètres de haut grâce à laquelle ils pourront envahir Massada et enfin apporter le triomphe à Silva, le général légat de l'empereur Vespasien. Autour du camp gravitent Roxanne, la maîtresse de Silva qui espère lui faire adopter son fils Djanu, quinze ans, pour en faire un citoyen romain, Isis la mystérieuse prostituée et prêtresse égyptienne qui porte un lourd secret et sa servante Briséis. En haut, à Massada, c'est surtout grâce à un petit groupe d'enfants que le lecteur se rend compte de l'état d'esprit des assiégés : les uns partisans d'une solution radicale, les autres plus pragmatiques, tous aveuglément confiants en l'Eternel qui leur viendra de toute façon en aide d'une manière ou d'une autre. Entre les deux arrive Chèvrebouc (c'est ainsi que l'ont surnommé des gamins), mi-conteur, mi-prophète qui a l'art d'écouter les uns et les autres. Les lignes bougeront d'une façon particulière quand Djanu, obsédé par la sensualité de l'Egyptienne, accèdera au désir secret de celle-ci.

Voilà un sujet original et un traitement choral pour ce qui fut la fin d'une longue et épineuse occupation romaine en Palestine. Les différents personnages se font l'écho de différentes manières de vivre sa condition humaine, de vivre différentes aspirations humaines dans des circonstances difficiles et de vivre sa spiritualité : des Romains têtus, forts de leur science de l'art militaire, faisant confiance à des dieux à leur service, des Juifs galvanisés par la conscience de la mort prochaine, dont certains sont fanatisés, et quelques rares personnes attirées par le Galiléen crucifié par Pilate à Jérusalem et dont les disciples continuent à transmettre le message. le tout dans la chaleur brûlante de Massada, qui recèle pourtant des oasis de fraîcheur et des aspirations à la liberté et à la vie malgré tout.

Sylvain Sbille écrit bien, les mots sont recherchés mais le tout est fluide et épuré. J'ai un vague souvenir d'avoir visité Massada quand je suis allée en Israël il y a dix ans, c'est surtout la vue sur les montagnes, le désert et la mer Morte qui m'a marquée. Cela a ajouté un petit plus à ma lecture.
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Tout est pratiquement annoncé dans la critique éditeur : c'est une page d'histoire ancienne écrite comme un psaume ou une élégie en prose : c'est à la fois poignant parce que l'issue est relativement facile à anticiper, mais aussi poétique, presque léger parfois avec petit Ritus, passionnel et passionnant. Une belle façon de relire une page d'histoire.
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Petite déception pour ce deuxième roman de Sylvestre Sbille, après l'enchantement du premier. J'ai eu beaucoup de mal à trouver du plaisir à ma lecture. Je m'attendais à un roman historique, et c'est en effet un fait d'Histoire qui est le fil rouge du récit : la prise de Massada par les Romains et la défaite des Hébreux qui s'étaient retranchés dans cette forteresse impressionnante, ancien temple d'Hérode. D'un chapitre à l'autre, on passe d'un clan à l'autre, et les événements sont présentés tels que vus par les yeux d'enfants ou d'adolescents. Mais justement, d'événements il n'y en a pas beaucoup. La prise de Massada est d'abord une longue attente, pendant que les Romains construisent (ou plutôt font construire à leurs prisonniers hébreux) une rampe et des tours qui leur permettront d'attaquer la forteresse au bélier. Pendant cette attente, le jeune romain Djanu, fils adoptif du légat en charge des opérations militaires, poursuit son instruction et son entraînement pour devenir un soldat. Dans la forteresse, Hannah, Ariel et Hagar voient les adultes se déchirer sur la décision à prendre face à la victoire prochaine et attendue des Romains. le coeur du roman n'est donc pas tant le fait d'Histoire, mais plutôt les réflexions des uns et des autres sur la condition humaine et sur la religion (romaine, juive, mais aussi une évocation du Galiléen crucifié quelques temps auparavant). Toutes ces réflexions, qui planaient assez haut, n'ont pas vraiment suscité mon intérêt.
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En 74 après JC, à la fin de la guerre judéo-chrétienne. Après la chute de Jérusalem, les derniers rebelles Juifs, menés par Eléazar, se sont réfugiés à Massada. Les Romains sont déterminés à les déloger, jusqu'au dernier. La dixième légion contient cinq milliers de légionnaires qui sont commandés par Lucius Flavius Silva. Pendant des mois, ils assiègent Massada et imposent à leurs esclaves de construire une rampe d'assaut.


Les évènements sont décrits par des enfants. La petite Hagar, son petit frère Ariel et leurs amis vivent dans la forteresse et ils sont porteurs d'eau. Ils ressentent les peurs des adultes, qui espèrent être sauvés par le Tout-Puissant. Puis, ils espionnent les grands et ils entendent les mots qui dévoilent le plan qui fera d'eux le peuple vainqueur…


Djanu est un Romain de quinze ans. Il espère être adopté par Lucius Flavius Silva, le légat, qui est l'amant officiel de sa mère. Depuis peu, les pensées de l'adolescent sont tournées vers Isis, la prêtresse-prostituée, que tous appellent l'Egyptienne. Il rêve qu'elle lui confie son secret. Pour quelle raison est-elle obsédée par Massada, le palais-forteresse d'Hérode le Grand ? Quelle est l'immense souffrance que l'on devine en elle ?


Un vieillard, nommé le Conteur ou encore le Poète représente le lien entre ces deux mondes.


L'auteur a prêté sa voix aux anonymes pour raconter l'histoire d'un peuple qui a refusé de se rendre. Les faits historiques sont le tissu qui permet aux enfants de livrer leur perception. Pendant une grande partie du livre, j'ai écouté leur ressenti, avant de prendre conscience que certains noms et certains évènements réactivaient ma mémoire enfouie. Je me suis aperçue, grâce à des éléments qui sont remontés dans mon esprit, que ma lecture avait été partielle. En raison de mon manque de connaissances au sujet de cette période, je n'avais pas compris, immédiatement, les références historiques et religieuses. Aussi, j'ai ressenti une frustration, en comprenant que le récit comportait un niveau de lecture qui ne m'avait pas été accessible. Cependant, Sylvestre Sbille m'a permis d'appréhender cet épisode de l'Histoire et de ressentir de l'empathie pour ce peuple opprimé. de plus, grâce à ce roman, je me suis documentée sur cette période. Mes recherches ont complété les données que l'auteur m'avait fait approcher par la voie de l'humain.


Bien que je pense être passée à côté d'une partie de l'histoire, en raison de lacunes culturelles, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire Massada.


Je remercie sincèrement les Éditions Plon pour ce service presse.


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MassadaSylvestre Sbille





Massada : tes syllabes chantent quand je les laisse sonner à mon esprit. Je les murmure, et elles suffisent à me faire du bien. Tu es la forteresse de montagne. La haute retraite. Tu es l'Imprenable.
Après la chute de Jérusalem, noyée dans le sang, les derniers rebelles juifs ont trouvé refuge à Massada. Mais les Romains sont opiniâtres, et le siège dure depuis des mois.
Là-haut, Hagar et son petit frère accomplissent les corvées d'eau et écoutent les grands parler du Tout-Puissant, qui pourrait encore venir les délivrer. En bas, dans le village de fortune où se côtoient ceux qui servent l'armée, Djanu, 15 ans, se voit déjà adopté par le général lorsque sa rencontre avec une putain égyptienne, obsédée par la citadelle, bouleverse son désir et ses ambitions. Avant que la terrible rampe d'assaut n'atteigne son but, Djanu fera tout pour qu'elle se livre à lui, corps et âme.

Massada est, après J'écris ton nom, le second roman de Sylvestre Sbille.
Ce roman retrace la prise de Massada, son siège, la construction de la rampe et l'assaut final des Romains afin d'en déloger les Sicaires.
En haut, deux enfants espèrent un jour la délivrance tandis, qu'en bas, Djanu, le fils du légat, se rêve déjà homme et légionnaire alors qu'il n'est encore qu'un adolescent. La rencontre de Djanu avec Isis, prostituée égyptienne, tracera un fil ténu entre les deux mondes qui s'opposent.
Avec ce roman historique, Sylvestre Sbille nous livre la grande histoire au travers de la vie de petites gens, une touche d'humanité dans ces conflits qui, peu importe l'époque et les protagonistes, ne sèment que haine, violence et tentative de domination de l'un envers l'autre.
Une histoire datant de l'an 74 qui, malheureusement, fait preuve d'intemporalité.
Lien : https://letempslibredenath.w..
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Massada, ce livre aurait pu s'appeler « les derniers jours de Massada ».
L'histoire je la connais ; le lieu, je l'ai visité.
Et comme tous les touristes j'ai tenté d'imaginer la vie de ses habitants mais surtout des derniers habitants, ceux qui ont subi le siège puis l'assaut romain.
Ce livre de Sylvestre Sbille nous y transporte. Tantôt du côté des habitants, les derniers résistants juifs, au côté de Hagar, de son petit frère et de leurs amis ; tantôt dans le camp romain, au côté de Djanu et Ti Ritus. L'auteur nous raconte ce siège à travers le prisme des enfants, à travers leur naïveté , leurs rêves, leurs espoirs mais aussi leurs peurs face à la réalité qui est loin d'être belle.
Massada est le lien entre eux avant qu'un lien plus fort se fasse connaître : la belle Isis qui vit dans le camp romain, se faisant passer pour une égyptienne, mais qui se révèle être la mère de Hagar et son frère.
Ce livre essaie de nous donner un apercu de la vie que menait chacun des protagonistes peu de temps avant l'assaut. C'est sa vision bien sûre et c'est romancé mais cela pourrait aussi être proche de la réalité. Nous ne le saurons jamais. Ce livre est bien écrit, le style est poetique. La lecture en est très agréable. Les personnages sont attachants, quelque soit leur camp.

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