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EAN : 9782259306102
320 pages
Plon (18/03/2021)
3.35/5   17 notes
Résumé :
" Massada : tes syllabes chantent quand je les laisse sonner à mon esprit. Je les murmure, et elles suffisent à me faire du bien. Tu es la forteresse de montagne. La haute retraite. Tu es l'Imprenable. "

Massada : tes syllabes chantent quand je les laisse sonner à mon esprit. Je les murmure, et elles suffisent à me faire du bien. Tu es la forteresse de montagne. La haute retraite. Tu es l'Imprenable.

Après la chute de Jérusalem, noyée d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Voilà un roman historique très singulier car il ne revêt pas les atours du genre et se pose, là, entre nos mains, de façon très assumée.
Ici, point de toges bien repassées ou de trompettes tonitruantes. Sylvestre Sbille fait un tout autre choix à partir d'un matériau historique qui, pourtant, se prêter bien au spectaculaire, en projetant le lecteur en 73, en plein siège de la forteresse de Massada par les Romains.

Massada, sans doute, un des lieux les plus incroyables du Moyen-Orient. Hérode le Grand, nommé roi de Judée par les Romains, a aménagé à la fin du Ier siècle avant Jésus-Christ un palais-forteresse, sur un socle calcaire en plein désert de Judée, surplombant la mer Morte, et entouré de falaises abruptes hautes de plus de 400 mètres. C'est là que se réfugient les derniers rebelles juifs, soulevés contre la domination romaine en 66, après la destruction de Jérusalem en 70.

Le lieu est spectaculaire, l'arrière-plan aussi avec la construction par les Romains d'une rampe d'assaut haute de 100 mètres pour faire tomber Massada. Mais l'auteur se place résolument du côté des anonymes qui vivent dans leur chair le siège. S'il y a bien le personnage du général romain, le légat Lucius Flavius Silva, ce sont les femmes et les jeunes qui mènent le récit : en haut, Hagar et son frère ariel, deux enfants juifs chargés des corvées d'eau ; en bas, Djanu, le fils adoptif adolescent du légat et Isis, mystérieuse prêtresse égyptienne accompagnée d'une servante noire.

Sylvestre Sbille revisite le genre péplum pour en faire un récit à l'écriture moderne, ciselée, parsemée d'échappées lyriques qui disent parfaitement le besoin de spiritualité qui anime les résistants juifs assiégés. En fait, en explorant les haines et les guerres d'alors, il nous parle d'aujourd'hui, en envisageant l'Antiquité comme un miroir plutôt que comme un simple cadre dépaysant, exotique et spectaculaire . Ces Romains nous ressemblent avec leur certitude technologique et l'arrogance lié à leur domination politique ; tout comme les Juifs nous ressemblent aussi avec leurs idéaux spirituels qui les poussent à ne rien céder, quitte à aller vers une mort assurée mais choisie.

Très réussi. Dans cette lecture très cérébrale, il ne m'a juste manqué qu'un peu de vibrations émotionnelles pour être totalement envoutée.
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En cette année 74, cela fait près de deux ans que l'armée romaine assiège Massada, forteresse surplombant la mer Morte, aménagée par Hérode le Grand et devenue le dernier refuge des Juifs expulsés de Jérusalem après sa prise par Rome. Pour venir à bout de ce bastion réputé inexpugnable, car perché sur un plateau ceint de falaises hautes de plus de quatre cents mètres, les légions romaines se sont lancées dans une entreprise titanesque : construire une rampe d'accès qui permettra à un bélier monté sur une tour mobile d'enfoncer la muraille de la citadelle. L'attaque est maintenant imminente. Pendant qu'en-haut, les deux enfants Hagar et Ariel tentent de comprendre les disputes des grands, partagés entre reddition et suicide collectif, en bas, l'adolescent Djanu tergiverse entre ses ambitions de quasi fils adoptif du légat de Rome, et son désir pour une prostituée égyptienne étrangement pressée de pénétrer la ville assiégée.


Si le contexte historique et le décor dantesque du mythique siège de Massada sont fascinants, ils ne constituent que l'arrière plan de ce roman, centré sur quelques personnages parmi les plus obscurs du drame en train de se jouer. D'un côté comme de l'autre, enfants des familles assiégées, femmes survivant du commerce de leur corps au sein du camp romain, ils sont à la merci des décisions d'hommes qui n'attendent que leur obéissance passive. Au beau milieu, un adolescent hésite : entre coeur et raison, suivra-t-il le chemin de l'ambition ou cèdera-t-il au rêve d'un monde plus humain ?


Loin du péplum et du roman historique auxquels il s'attendait sans doute, le lecteur se retrouve ainsi au coeur d'un conte symbolique à portée philosophique. D'un côté, les certitudes rationnelles des Romains, solidement campés sur la réalité de leur supériorité technique et logistique, leur permet de coloniser le monde sans état d'âme. de l'autre, la croyance rigoriste, et quasi fanatique, en sa vérité religieuse, conduit toute une population à son suicide collectif. Au beau milieu, un adolescent ambivalent qui, à quelques lettres près, aurait pu s'appeler Janus, cherche une troisième voie, pourquoi pas dans le tout nouveau rêve humaniste en train de se propager depuis la résurrection d'un Galiléen crucifié par les Romains : une quête de sens et d'idéal, qu'entre certitudes scientifiques et extrémismes religieux, notre société contemporaine peine toujours à mener à bien…


Si la découverte de l'impressionnante citadelle de Massada et de son histoire m'a réellement fascinée, j'ai en revanche moins goûté les aspects les plus déroutants de ce roman. Avant d'en percevoir finalement toute l'intelligence et le symbolisme, j'ai bien failli me laisser rebuter par sa déconcertante alternance de réalité crue et de poésie imagée, mais surtout par la lenteur de sa progression et de l'émergence de ses personnages, souvent aussi énigmatiques que nombre de ses allusions métaphoriques.

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Dans son deuxième roman, Sylvestre Sbille nous transporte dans le temps et dans l'espace vers la citadelle de Massada, édifiée par le roi Hérode en plein désert, au sud d'Israël, une forteresse somptueuse ouverte sur la mer Morte (et à d'éventuelles et terribles tempêtes de sable) : c'est là que se sont réfugiés les derniers rebelles juifs après le siège de Jérusalem et la destruction du Temple en 70 après Jésus-Christ.

Dans la plaine, en contrebas, les Romains de la dixième légion ont installé leur camp, ils sont en train de construire une rampe de cent mètres de haut grâce à laquelle ils pourront envahir Massada et enfin apporter le triomphe à Silva, le général légat de l'empereur Vespasien. Autour du camp gravitent Roxanne, la maîtresse de Silva qui espère lui faire adopter son fils Djanu, quinze ans, pour en faire un citoyen romain, Isis la mystérieuse prostituée et prêtresse égyptienne qui porte un lourd secret et sa servante Briséis. En haut, à Massada, c'est surtout grâce à un petit groupe d'enfants que le lecteur se rend compte de l'état d'esprit des assiégés : les uns partisans d'une solution radicale, les autres plus pragmatiques, tous aveuglément confiants en l'Eternel qui leur viendra de toute façon en aide d'une manière ou d'une autre. Entre les deux arrive Chèvrebouc (c'est ainsi que l'ont surnommé des gamins), mi-conteur, mi-prophète qui a l'art d'écouter les uns et les autres. Les lignes bougeront d'une façon particulière quand Djanu, obsédé par la sensualité de l'Egyptienne, accèdera au désir secret de celle-ci.

Voilà un sujet original et un traitement choral pour ce qui fut la fin d'une longue et épineuse occupation romaine en Palestine. Les différents personnages se font l'écho de différentes manières de vivre sa condition humaine, de vivre différentes aspirations humaines dans des circonstances difficiles et de vivre sa spiritualité : des Romains têtus, forts de leur science de l'art militaire, faisant confiance à des dieux à leur service, des Juifs galvanisés par la conscience de la mort prochaine, dont certains sont fanatisés, et quelques rares personnes attirées par le Galiléen crucifié par Pilate à Jérusalem et dont les disciples continuent à transmettre le message. le tout dans la chaleur brûlante de Massada, qui recèle pourtant des oasis de fraîcheur et des aspirations à la liberté et à la vie malgré tout.

Sylvain Sbille écrit bien, les mots sont recherchés mais le tout est fluide et épuré. J'ai un vague souvenir d'avoir visité Massada quand je suis allée en Israël il y a dix ans, c'est surtout la vue sur les montagnes, le désert et la mer Morte qui m'a marquée. Cela a ajouté un petit plus à ma lecture.
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Petite déception pour ce deuxième roman de Sylvestre Sbille, après l'enchantement du premier. J'ai eu beaucoup de mal à trouver du plaisir à ma lecture. Je m'attendais à un roman historique, et c'est en effet un fait d'Histoire qui est le fil rouge du récit : la prise de Massada par les Romains et la défaite des Hébreux qui s'étaient retranchés dans cette forteresse impressionnante, ancien temple d'Hérode. D'un chapitre à l'autre, on passe d'un clan à l'autre, et les événements sont présentés tels que vus par les yeux d'enfants ou d'adolescents. Mais justement, d'événements il n'y en a pas beaucoup. La prise de Massada est d'abord une longue attente, pendant que les Romains construisent (ou plutôt font construire à leurs prisonniers hébreux) une rampe et des tours qui leur permettront d'attaquer la forteresse au bélier. Pendant cette attente, le jeune romain Djanu, fils adoptif du légat en charge des opérations militaires, poursuit son instruction et son entraînement pour devenir un soldat. Dans la forteresse, Hannah, Ariel et Hagar voient les adultes se déchirer sur la décision à prendre face à la victoire prochaine et attendue des Romains. le coeur du roman n'est donc pas tant le fait d'Histoire, mais plutôt les réflexions des uns et des autres sur la condition humaine et sur la religion (romaine, juive, mais aussi une évocation du Galiléen crucifié quelques temps auparavant). Toutes ces réflexions, qui planaient assez haut, n'ont pas vraiment suscité mon intérêt.
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En 74 après JC, à la fin de la guerre judéo-chrétienne. Après la chute de Jérusalem, les derniers rebelles Juifs, menés par Eléazar, se sont réfugiés à Massada. Les Romains sont déterminés à les déloger, jusqu'au dernier. La dixième légion contient cinq milliers de légionnaires qui sont commandés par Lucius Flavius Silva. Pendant des mois, ils assiègent Massada et imposent à leurs esclaves de construire une rampe d'assaut.


Les évènements sont décrits par des enfants. La petite Hagar, son petit frère Ariel et leurs amis vivent dans la forteresse et ils sont porteurs d'eau. Ils ressentent les peurs des adultes, qui espèrent être sauvés par le Tout-Puissant. Puis, ils espionnent les grands et ils entendent les mots qui dévoilent le plan qui fera d'eux le peuple vainqueur…


Djanu est un Romain de quinze ans. Il espère être adopté par Lucius Flavius Silva, le légat, qui est l'amant officiel de sa mère. Depuis peu, les pensées de l'adolescent sont tournées vers Isis, la prêtresse-prostituée, que tous appellent l'Egyptienne. Il rêve qu'elle lui confie son secret. Pour quelle raison est-elle obsédée par Massada, le palais-forteresse d'Hérode le Grand ? Quelle est l'immense souffrance que l'on devine en elle ?


Un vieillard, nommé le Conteur ou encore le Poète représente le lien entre ces deux mondes.


L'auteur a prêté sa voix aux anonymes pour raconter l'histoire d'un peuple qui a refusé de se rendre. Les faits historiques sont le tissu qui permet aux enfants de livrer leur perception. Pendant une grande partie du livre, j'ai écouté leur ressenti, avant de prendre conscience que certains noms et certains évènements réactivaient ma mémoire enfouie. Je me suis aperçue, grâce à des éléments qui sont remontés dans mon esprit, que ma lecture avait été partielle. En raison de mon manque de connaissances au sujet de cette période, je n'avais pas compris, immédiatement, les références historiques et religieuses. Aussi, j'ai ressenti une frustration, en comprenant que le récit comportait un niveau de lecture qui ne m'avait pas été accessible. Cependant, Sylvestre Sbille m'a permis d'appréhender cet épisode de l'Histoire et de ressentir de l'empathie pour ce peuple opprimé. de plus, grâce à ce roman, je me suis documentée sur cette période. Mes recherches ont complété les données que l'auteur m'avait fait approcher par la voie de l'humain.


Bien que je pense être passée à côté d'une partie de l'histoire, en raison de lacunes culturelles, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire Massada.


Je remercie sincèrement les Éditions Plon pour ce service presse.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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critiques presse (1)
LeSoir
23 avril 2021
« Massada » de Sylvestre Sbille, c’est l’antiquité à la fois crasseuse, guerrière et philosophe, vue du côté des enfants et des ados. Superbe et pathétique, exaltante et dramatique.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
— Le Galiléen [Jésus], chacun l’assaisonne à sa sauce. Ce n’est pas grave. Depuis que l’homme est homme, il lui faut une idée solide pour supporter ses rêves. Puis, que soient prononcés les mots qui colleront à cette idée, jusqu’à construire une vérité – qui n’est la même pour personne, mais que tout le monde aime. On la croit surgie de quelque part, on vient de se la construire. J’appelle ça échafauder. On peut échafauder une histoire, ou un empire. Ou un homme.
Djanu médite.
— Il faut que les mots prononcés attirent les rêves, dit-il.
— C’est facile parce que les rêves sont les mêmes pour tous. Essaie, tu verras. Soleil, moissons, maisons, santé.
— C’est ce qu’on raconte aux enfants pour les endormir. Mais en grand.
— Pour les endormir. Pour les rassurer. Quel est le mal ?
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— La bonne parole, ce n’est pas seulement avoir raison. Avoir tous les arguments dans le bon ordre. C’est même secondaire. Non, c’est dire à l’autre ce qu’il a envie d’entendre.
Chèvrebouc le regarde avec beaucoup d’attention, et un brin d’ironie – que Djanu n’a pas vue.
— Je ne suis pas partisan d’Aristote, annonce Djanu. Ni de Cicéron d’ailleurs. Aristote dit que c’est la vérité qui donne raison. Cicéron prétend que c’est la réalité. Or la vérité diffère selon chacun. La réalité est plus séduisante. Mais en apparence seulement.
— En apparence seulement ? demande Chèvrebouc en plissant les yeux.
— Oui. La vérité change à chaque pas, elle est dépendante du temps, de l’espace, et même des esprits en présence. La réalité, elle, essaie de sortir des contingences. Elle est le cœur, la fondation, la chose profonde. Mais elle n’est pas accessible à l’homme. La réalité ne concerne que les dieux.
— Et encore…
— Oui, et encore…
(…)
— Reste la troisième voie, dit Chèvrebouc.
— La troisième voie ?
— Tu ne la connais pas ?
— Non. Elle est de qui ?
Le vieux poète ne répond pas.
— Écoute ça : les mots ne servent pas à persuader ni à avoir raison. Ils existent seulement pour eux-mêmes. Pour le plaisir qu’ils ont de se coller à d’autres mots.
Djanu fait quelques pas, les sourcils froncés ; ses pieds jouent avec des petits tas de poussière.
— J’aime bien la troisième voie, dit Djanu. Elle m’intrigue.
— Les mots veulent former une histoire et cette histoire, si on la laisse faire, prendra la forme d’un rêve.
— Ah ?
— C’est pour ça qu’on fait de la poésie, qu’on dit des contes, qu’on raconte les mythes, qu’on joue du théâtre. C’est notre façon de raconter les rêves sans avoir l’air fou.
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En arrivant à l’endroit où les rochers offrent des prises pour remonter, Ti Ritus se demande que penser de cela. Puis il se souvient qu’il n’aime pas penser aux choses. Ce qu’il aime, c’est être surpris. Et pour être surpris bien comme il faut, il ne faut jamais se laisser aller au doux exercice d’une pensée féconde. (p. 272)
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Le poète pense.

Comme tous les matins, il s’est levé de sous son arbre, a plié sa couverture, a salué son âne et admiré la vue.

Il vit avec un berger, à une heure de marche vers l’ouest, sur un plateau qui cache un peu de végétation dans ses vallons. Le berger lui donne de son fromage et des amandes qu’il a gardées de l’année dernière. Il en possède toute une jarre pleine. En échange, le poète lui rapporte des affaires du camp. Il lui a offert un couteau de fer qui lui servira toute sa vie.

Ce matin, comme chaque jour, le poète s’imprègne du paysage. Les montagnes autour. La mer au loin. Le soleil levant dont les premiers rayons sont presque verts.

Il s’adresse à voix haute à toutes choses. D’abord celles autour de lui, puis celles du lointain, puis celles qu’il ne voit pas, puis celles qu’il ne voit plus, puis celles qu’il n’a pas encore vues. (p. 166)
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Ainsi va le monde. Les hommes parlent, courroucés, les femmes attendent et travaillent. Puis elles doivent déduire ce qu’ont dit les hommes. Puis elles travaillent encore, s’occupent du manger et des enfants. Et enfin, avant que la journée ne s’achève, elles peuvent poser une ou deux questions l’air de rien, qui fermenteront pendant la nuit et corrigeront les décisions des hommes.
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Vidéo de Sylvestre Sbille
Rencontre avec Sylvestre Sbille qui nous parle de son dernier livre : "J'écris ton nom" paru aux éditions Belfond.
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