Nuits assassines

Voilà. Ma journée qui avait pourtant bien commencé s’écroulait tout à coup comme un château de cartes écrasé par une violente tornade… Voilà ce qu’allait être mon quotidien : accidents, maladies, incendies et nombreux cadavres. Il ne restera bientôt autour de moi que des morts ! C’est ça qu’allait être ma vie : un enfer.

Bon, il fallait que je me dépêche car je devais ramener Maxence à sa mère et si j’arrivais en retard, j’allais encore me faire taper sur les doigts.

Certaines personnes dans mon entourage trouvent ça bizarre que l’on s’entende aussi bien, mais il faut avouer que c’est vraiment quelqu’un de gentil et puis pourquoi pas, lorsque j’entends comment se déchirent des ex-couples et bien je trouve que nous avons tout compris. Je sais, je suis trop génial, compréhensif et flexible !

Et les places sont chères alors j’en profite et en fais profiter. Il m’arrive même quelquefois d’y aller avec Jacques. Ça me permet de le voir autrement que comme l’homme qui couche désormais avec mon ex-femme et ça nous permet aussi de créer des liens, enfin si l’on peut dire.

Je suis agent immobilier, plus précisément responsable d’agence. Je partage cette fonction avec mon collègue et ami Stéphane, nous avons beaucoup à gérer, alors mes journées sont bien remplies, je suis très occupé. Sans compter que nous sponsorisons l’équipe de hockey sur glace de la ville, alors quand j’ai des places pour certains matchs, j’emmène mon fils, ça nous fait du temps en plus à partager.

Pour l’instant, la vie je la prends du côté avantage, le reste du temps je le consacre à mon fils qui lui, trouve ça génial d’avoir un père aussi disponible. Voilà pour ce qui est de ma vie personnelle. En ce moment personne ne partage mon lit, mais il est vrai que cela me convient car, travaillant comme un forcené, je n’aurais que très peu de temps à lui accorder.

Je vis au jour le jour, j’ai les trois quarts du temps pour moi et personne ne me fait de reproche.

Pour l’instant, je n’ai rencontré personne de sérieux et je ne veux pas que mon fils ait l’image d’un père volage, alors mes conquêtes qui changent régulièrement, je les garde pour moi. Peut-être qu’un jour, je referai ma vie aussi, mais il faut dire que seul je me sens bien.

Et lorsque nous nous en sommes aperçus, il était trop tard, il ne nous restait plus qu’une grande affection mutuelle, pas assez pour la transformer en amour. Alors, avec le peu de tendresse qu’il nous restait, nous décidâmes de l’utiliser à bon escient en faisant de notre divorce quelque chose d’intelligent et non de déchirant pour les uns comme pour les autres. Je pense que, pour le coup, nous y sommes bien parvenus. C’est ainsi que d’un commun accord nous nous sommes séparés, d’abord pour faire un break comme on dit, mais nous avons fini par divorcer, parce qu’à l’évidence il n’y avait plus rien d’autre à faire. C’est un passage de ma vie qui m’est assez pénible, mais malgré tout nous sommes restés en bons termes, nous avons une très grande tendresse l’un pour l’autre et une solide complicité. Jacques le comprend et le respecte ; c’est pour ça que tout se passe bien entre nous trois.

Le temps nous entraînant dans une routine qui avait grignoté notre couple petit à petit, sans faire de bruit.