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Citations sur Cycle Anders Sorsele, tome 1 : Par le sang du démon (7)

" Je prends ma revanche sur Dieu à travers chaque être vivant que j'occis ! Ce qui ne m'a pas empêché de tomber amoureux fou du fameux Anders. Ange noir ou démon blanc? Je ne sais qu'une seule chose, c'est qu'il m'excite d'avantage que la plus alléchante des victimes... "
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Je me coulai de nuit entre les chaumières endormies. Je ne dis pas qu’il fut agréable de fondre sur la première jeune fille pour m’abreuver avec voracité, tel le loup se repaissant de l’agneau. Son nectar était trop suave, trop insipide et pas assez brûlant sur ma langue. Mais, pour la première fois, je tuai sans sentiment de culpabilité. J’étais délivré du poids de ma mauvaise conscience. Après tout, on abattait bien des porcs pour en faire de la nourriture. Les humains n’étaient rien d’autre que mes cochons. J’avais enfin admis que je faisais ce pour quoi j’étais fait et qu’il m’était inutile de lutter contre ma nature. Je boirais dorénavant à la gorge de mes victimes sans détours et sans me torturer de questions.
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Cela m’était de toute manière bien égal.
Je n’avais pas la moindre étincelle d’envie de vivre ancrée au cœur. Cela pouvait paraître dérisoire, car c’était un sentiment avec lequel je composais depuis longtemps, mais cette fois j’avais la conviction d’avoir touché le fond. Plus jamais je ne pourrais connaître autre chose que l’indolence.
En effet, malgré ma colère j’étais devenu mou, privé de la volonté de me battre contre le désespoir qui me gangrenait. La moindre secousse sur le chemin menaçait de me faire tomber de selle.
Et si je venais à chuter, j’avais bien peur de ne plus trouver la volonté de remonter sur mon cheval.
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Je gardai un œil amusé sur l’ange déchu qui barbotait, candide, avec ses moribonds dans une mare de sang et semblait indifférent au drame qui se jouait à l’extérieur. Il avait l’air contrit des bambins qui s’aperçoivent qu’ils viennent de briser leur jouet préféré par un geste trop brutal. En effet, ses trois esclaves connaissaient enfin la délivrance, l’un après l’autre. Maynard fixa sans comprendre les corps qui ne se débattaient plus et avaient terminé de couiner de douleur. Je crus qu’il allait fondre en larmes de dépit.
— Tu en auras d’autres… lui dis-je pour dédramatiser.
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J’appris la mort de ma mère un crépuscule brumeux de novembre. Cela ne me fit, à vrai dire, ni chaud ni froid. Elle était la seule qui aurait pu percer mon secret et à présent, ce qu’elle avait pu entrevoir à mon insu disparaissait avec elle dans la tombe. Ca n’était pas plus mal.

Pour ne pas éveiller les soupçons de ma sœur ( qui devint dès lors mentalement irrécupérable ) je vins veiller la morte toute la nuit avec elle, adoptant un air consterné de circonstance. Me voir ainsi atterré sembla apaiser ses suspicions. Il valait mieux pour elle, d’ailleurs, qu’elle ne vienne pas me déranger à son tour. On n’était plus à un mort près chez les Sorsele.

Par peur du qu’en dira-t-on, je réussis à obtenir de l’évêque que la messe ne débute que le lendemain soir pour pouvoir y assister sans devoir être momifié par peur de la brûlure du jour. Lorsque je pénétrai derrière le cercueil de ma mère aux côtés de ma sœur, suivis par un cortège de plus de trois cents nobles et petits seigneurs _ nous étions les plus puissants, forcément _ un frisson atroce me parcourut des pieds à la racine des cheveux. Une sueur froide coula le long de mon dos. Je n’avais vraiment plus rien à faire dans un endroit pareil.

Pendant toute la cérémonie, ennuyeuse à se pendre, je m’imaginai bondissant sur l’homme de foi pour le trucider sur l’autel et boire son sang au léger goût de vin de messe dans le calice consacré. Quelle panique cela créerait dans l’assistance ! Quelle apothéose pour en finir avec cette famille de damnés !
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J'augurais, sans me l'avouer, que serait réparé l'outrage qui m'avait fait naître fille de serfs dans une campagne moribonde, quand j'aurais pu déployer mes innombrables dons pour les sciences, la magie, l'écriture, la chasse et la séduction dans une cour prestigieuse. Il ne m'était pas concevable que mon âme flamboyante ait eu pour destination ce corps de gamine mal nourrie, alors que je savais posséder au fond de moi l'étoffe d'un grand général, la bravoure innée d'un seigneur et la ruse d'un démon.
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Eu regard à mon équipement archaïque et à mes forces amoindries par le jeûne et l'effort, je n'avais aucune chance de lui arracher une victoire écrasante mais, guidé par une rage sourde et une peine mûrie par des semaines, j'escaladais les remparts de ronces entrelacées sur de ridicules murets qu'un baudet aurait aisément pu sauter. Comme pour mieux me guider sur le chemin de ma rédemption, les nuages pommelés obstruant l'horizon se dissipèrent et l'astre de marbre qui m'avait vu faire le voyage éclaira pour moi une cour jonchée de cadavres puants. Le temps humide et suave en avait encore aggravé le pourrissement. Cette vision était insoutenable, même pour un charognard tel que moi.
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