« Comme le laissent prévoir les gravures décorant les murs, la chambre à coucher de Constance, […] mériterait un plus long arrêt sur image, tant elle est représentative du retour à l'art du XVIIIe siècle, synonyme de civilisation raffinée et aristocratique. Inaugurée par la publication de L'Art au XVIIIe siècle des frères Goncourt, qui avaient célébré Watteau, Chardin, Boucher ou La Tour, l'invasion de cette esthétique que l'on pourrait qualifier de contre-révolutionnaire, c'est-à-dire d'anti-démocratique, va sans doute de pair, dans l'imaginaire de Constance, avec son extraordinaire ascension sociale. » (pp. 113-114)
« Le triomphe de la courtisane tutoyant les sommets tout en restant abordable – contre droit d'octroi, bien entendu –, peut se lire comme une séquelle des transformations économiques et sociales remodelant le pays qui s'est industrialisé à marche effrénée. Les hautes classes, bourgeoisie et aristocratie mêlées, ont régenté l'État pendant le règne de Louis-Philippe puis sous le Second Empire, et ont fait main basse sur les richesses économiques, entraînant une période de prospérité factice synonyme d'intense circulation monétaire. Les bénéficiaires de la roue de la fortune ont alors eu les moyens de se livrer à la satisfaction sans bornes de leurs désirs. La courtisane devient la figure même de cet appétit insatiable de jouissances immodérées. » (p. 64)