Toi qui auras ma peau

Quand un jeune auteur m'approche pour chroniquer son oeuvre, je suis toujours heureux d'accepter. Je peux ainsi faire connaître de la nouveauté à la communauté littéraire. Lorsqu'il s'agit d'une collection de nouvelles, à ce moment-là, je suis doublement motivé. J'adore ces petites histoires pivotant autour d'un même sujet. Parfois c'est magnifique, mais à l'occasion c'est un échec.

La jeune auteure Terhi Schram m'a demandé d'écrire sur son recueil de textes « Toi qui auras ma peau » disponible bientôt chez Kirographaires. Il compte 221 pages et s'articule autour du thème de l'obsession. Vous pouvez d'ailleurs déjà le précommander sur le site de l'éditeur.

L'idée de base est excellente. Écrire treize fictions se rapportant à l'obsession. Par contre, il peut devenir très large jusqu'à se demander en quoi l'histoire reflète ce thème. Il est beaucoup question de la mort, que ce soit par suicide ou par meurtre. Il y a aussi des narrations plus centrées sur les maladies mentales telles que les personnalités multiples ou en proie au T.O.C., ce qui rejoint déjà beaucoup plus le fond visé.

J'ai également eu un problème de clarté par rapport à certains de ces récits. La chute, qui doit illuminer ou bien garder une porte ouverte, parfois nous embrouille et nous laisse perplexes. Nous nous demandons ce qu'a voulu faire l'auteure sans trop mettre le doigt sur la solution. Tandis que la conclusion devrait éclairer les lanternes soit par une descente vertigineuse ou une montée en tension, elle nous abandonne ici en plan avec un sentiment inachevé ou d'incompréhension.

La mouture numérique qui m'a été envoyée comportait quelques erreurs de frappe donc surtout des omissions de mots. J'imagine qu'il ne s'agissait pas de la version définitive. La narration se veut à certains moments interne et d'autres, externe. Parfois, elle joue avec ces points de vue pour arriver à son but et nous cacher les points importants jusqu'à la fin. Cette plume m'a bien plu. Malgré quelques phrases un peu ardues, le tout s'est déroulé sans grand contretemps. Une fluidité, donc, qui saura satisfaire.

Dans un recueil, il est difficile de s'attacher aux protagonistes, les récits sont tellement courts. Dans celui-ci, ils se situent soit dans la folie ou bien ils sont décédés. Ce qui explique pourquoi, au final, le sujet n'est pas l'obsession, mais effectivement la mort. le lecteur percevra une ambiance sombre soit par la plume ou bien par les personnages.

Finalement,

J'aurais préféré que le thème de l'obsession soit à la base du recueil. Malheureusement, ce livre n'a pas réussi à me plaire. Les éléments négatifs ont surpassé les appréciations dans ce cas-ci. 3/10

On aime : la plume, les images créées par l'auteure.

On n'aime pas : le thème utilisé qu'à moitié, les erreurs typographiques, l'incompréhension face à certaines finales, l'ambiance très sombre.
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