C'est toujours pour moi un étonnement sans nom de voir ce que devient la créature qui a vécu trop d'ans. La plupart, au fur et à mesure que les forces diminuent, semblent se réduire à une seule note, un seul désir: le tabac, l'alcool, la coquetterie, le goût des larmes, la parole, un certain silence, la nourriture, tel souvenir ou tel rêve qui revient immuablement.
On pourrait croire que si nous devenons maniaques, nous autres vieux, c'est parce que nous n'avons plus de force que pour jouer une seule note dans la gamme de l'être.