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EAN : 9782020239257
256 pages
Seuil (15/03/1995)
4.01/5   131 notes
Résumé :
Petite-fille d'une négresse à la beauté légendaire, Télumée s'use les mains dans une plantation de canne à sucre.

Chassée par un mari alcoolique, elle se réfugie chez Ambroise le sage et le révolté. Malgré sa condition et son statut d'exploitée, Télumée possède un trésor inestimable : l'amour de la vie.

Son récit fait chanter la langue française au rythme de la musique noire.

« Si on m'en donnait le pouvoir, c'est ici m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Simone Schwartz –Bart dans Pluie et vent sur Télumée Miracle, annonce la couleur dès la première page : si on lui en donnait le choix, elle choisirait de mourir ( enfin, son héroïne) en Guadeloupe : « Pourtant, il n'y a guère, mes ancêtres furent esclaves en cette ile à volcans, à cyclones et moustiques, à mauvaise mentalité. Mais je ne suis pas venue sur terre pour soupeser toute la tristesse du monde. »
Et je vais moi aussi annoncer la couleur : j'ai peiné à lire ce livre et je n'ai pas vraiment compris puisque je ne connais pas la culture des Antilles, les contes, les chansons, les traditions, les croyances, les végétaux dont j'ai dû chercher les noms dans le dictionnaire (acomat, courbaril, adégonde, dont je comprends bien qu'ils ne peuvent être traduits) et surtout, la manière imagée et charmante de parler, et incompréhensible à la fois.

Un exemple entre autres : La grand mère va voir une amie voyante et lui parle de son rêve.
-Quel rêve demande la voyante ?
-J'en fais un pied de chance dit la grand mère, et je te l'amène à respirer ».
Puis elle déclare à notre héroïne :
« -sois une vaillante petite négresse, un vrai tambour à deux faces, laisse la vie frapper, cogner, mais conserve toujours intacte la face du dessous. »
Pour cogner, ça cogne, dans ce village de Guadeloupe, morts violentes, incendies ravageurs, famine, grande pauvreté et souffrances. Il faut bien trouver une raison à cette carence aggravée par la sécheresse, à ces récoltes infructueuses, aussi la magie africaine est un recours : les morts côtoient les vivants, les esprits maléfiques rodent, le bonheur n'est jamais acquis, il faut prendre au sérieux les malédictions, la sorcellerie peut aider ( mais dans le cas cité plus haut, la sorcière ne sait pas !).


Et du côté positif, l'Afrique lègue des manières d'agir : se métamorphoser en animaux, laisser les morts en paix et ne pas les accabler par notre chagrin, s'abriter sous des arbres ( le flamboyant où déjeunent Elie et Télumée, le prunier de Chine où elle se réfugie), et chanter, et danser, avec cette intelligence foncière d'ensoleiller sa vie .
Et aussi de superbes phrases sur la beauté noire :
« Quand elle se tenait assise au soleil, il y avait dans la laque noire de sa peau des reflets couleur de bois de rose. Lorsqu'elle bougeait, le sang affluait à sa peau, se mêlait à sa noirceur et des reflets lie-de-vin apparaissaient à ses pommettes. »

« Ses yeux se posaient sur vous comme un écharpe de soie et sa bouche enjôleuse, son rire en cascade, sa peau sombre aux ombres violettes s'imposaient à toute femme qui le croisait dans la rue, par hasard. »

Parmi les images récurrentes, la présence constante de l'eau. Télumée plonge toute habillée avec son amoureux dans la rivière, elle s'asperge souvent d'eau mélangée à des plantes. Les filles à l'âge adulte ont leurs propres voiles pour naviguer, et Victoire sa mère fantasque fait glisser sa barque sur les eaux de la vie d'une manière inadéquate. Mener sa barque à travers les tourmentes, les vents contraires et les désolations.
L'amour, an fait, consiste en la comparaison avec des arbres ou des fruits. Elie, le premier amoureux la compare à un beau fruit à pain mûr, la grand mère lui demande de devenir comme un filao, de rayonner comme un flamboyant, et de gémir comme un bambou.
Et son dernier amant ( le premier s'étant transformé en vent car elle n'est plus une femme, mais un nuage et l'ayant donc chassée de la case) la compare à une feuille de siguine sous la pluie.
Je me suis posé une petite question : SSB a t elle, comme son héroïne, répondu à son mari André Schartz- Bart, qui lui déclarait les premiers émois de son coeur:
« le couteau seul sait ce qui se passe dans le coeur du giraumon »?


Femmes courageuses certes, de cette « lignée de hautes négresses », dans ce monde si peu attrayant, mais qu'on ne me parle pas de résilience : elles acceptent leur sort, la pauvreté, résignées à se faire frapper par « leur zèbre », elles ne peuvent rien contre la désolation de toute l'ile, les morts qui frappent, la faim, la mendicité, le travail chez les blancs. Il y a bien des couleurs, des fruits exotiques, des odeurs de vanille, mais, jusqu'à la fin, pas d'espoir.
Pluie et vent, oui. le miracle, je ne vois pas.
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Télumée vit pauvrement dans la campagne guadeloupéenne, aux côtés de sa grand-mère, Reine Sans Nom. Pluie et vent sur Télumée Miracle est un roman sur les femmes de l'époque. Au début du XXe siècle, c'est la fin de l'esclavage mais les Blancs font toujours travailler les Noirs durement, comme dans la canne à sucre. Elles doivent travailler leur terre, profiter des courts moments de bonheur et faire face aux malheurs quand ils tombent sur vous sans avoir eu le temps de s'y préparer.

Mes parents sont nés en Guadeloupe, j'aime beaucoup revenir à mes origines et savoir comment on y vivait là-bas, même s'ils m'en ont beaucoup parlé (mais plutôt les années 70). J'ai beaucoup aimé ce livre qui raconte la vie de ses femmes guadeloupéennes qui résistent aux injustices morales et sociales de leur époque. Leur vie est difficile et pourtant, elles relèvent la tête et reprennent le chemin. J'ai été portée par l'écriture poétique, les métaphores fleuries, par les chants de l'île, les petits actes de sorcellerie et l'amour. Mais il y a comme un goût amer quand on repense à toutes ses souffrances... Un roman dur mais nécessaire. Un bel hommage à ces femmes, ce roman a reçu le prix Elle des lectrices de 1973.



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Il s'agit de la vie d'une femme noire de Guadeloupe , contée par elle-même. Et d'abord elle nous raconte la vie de celles qui l'ont précédées, sa mère et surtout sa grand-mère Toussine, dite la Reine Sans Nom. La mère de Toussine a encore connu l'esclavage ; Toussine a eu ses moments de bonheur et de douleur, mais elle est très heureuse de prendre chez elle Télumée, notre héroïne lorsque Victoire, sa mère, se met en ménage avec Haut-Colbi, un nègre caraïbe. La petite fille va aimer et aider sa grand-mère au quotidien. Elle doit travailler, et comme sa grand-mère ne veut pour rien au monde qu'elle aille le faire dans une plantation, elle la place comme domestique dans une famille blanche. Télumée va compter les jours, mais elle supporte cette difficile expérience grâce à son amour pour Eli, son camarade d'enfance, qui lui a promis de venir la chercher lorsqu'il aura fini de construire leur case. Et il tiendra parole. Nous suivons ainsi la vie de Télumée jusqu'à sa vieillesse, dans ses moments heureux comme malheureux, et ces derniers sont de lui les plus nombreux, peu de possibilités de vivre correctement étant offerts aux noirs dans le monde de Télumée. Entre les désordres climatiques, la pauvreté, le manque et la dureté du travail, l'alcoolisme, surtout des hommes, et leur violence, la jalousie et les mesquineries des voisins, les moments heureux sont rares, mais d'autant plus marquants. Télumée a appris de sa grand-mère une philosophie de la vie qui tend à se réjouir de ce que l'on a, et à ne pas se plaindre, à essayer de pardonner à ceux qui vous ont fait souffrir.

Le livre n'est à aucun moment misérabiliste, il essaie de donner de la dignité aux personnages qu'il décrit, aussi déshérités soient-ils. le spectre de l'esclavage et de ses souffrances plane en permanence sur la communauté, d'autant plus que pour subsister les anciens esclaves dépendent toujours de leurs anciens maîtres, qui possèdent plantations et terre, alors qu'eux-mêmes n'ont que leur corps à vendre pour subsister. Les relations entre les femmes et les hommes semblent particulièrement difficiles, surtout pour les femmes, qui souvent subissent violence, abandons, et qui doivent se débrouiller seules pour élever les enfants et faire subsister la famille. Mais le bonheur peut surgir lorsqu'on ne l'attendait plus, d'autant plus que l'on capable de se contenter de peu.

Un très joli livre, plein de vie et de verve, qui raconte de façon sensible et émouvante la vie de cette femme, de toutes ces femmes, et finalement de toute une communauté. J'ai été étonnée par l'écriture, car il n'y a pas vraiment d'expressions créoles, quelques tournures ou un vocabulaire tout au plus un peu inusité, cela dit ce n'est pas du tout gênant pour la crédibilité et cohérence du récit, et la langue de Simone Schwarz-Bart très fluide et inspirée, contribue dans une large mesure à la réussite du livre.
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Télumée vit en Guadeloupe, avec sa grand-mère, Reine sans Nom. Son arrière-grand-mère, Minerve, était esclave puis a été affranchie. Malgré cela, le poids de l'esclavage pèse sur les femmes de la lignée et Télumée le ressent encore fortement. Toute sa vie, qui nous est racontée ici, elle doit se battre pour exister, chaque bonheur reçu n'est jamais définitif. Malgré cela, Télumée trouve dans les enseignements de sa grand-mère et dans l'amour qu'elle lui a prodigué, la force de continuer.

Cette lecture m'a souvent remis en mémoire "La légende d'une servante" de Paula Fox que j'ai lu il y a quelque mois. Là aussi, il était question d'une petite fille des Caraïbes, de son amour pour sa grand-mère et de sa nostalgie pour son île, une fois qu'elle avait été emmenée à New-York. Ici, Télumée reste sur son île, se bat pour construire son bonheur avec Elie, puis le quitte pour échapper à sa violence et à sa folie, puis reconstruit un autre bonheur, pour un temps.

C'est encore une fois un parcours de femme qui est raconté ici par Simone Schwarz-Bart, dans une langue entre l'écrit et l'oral, qui exploite la culture créole, ses croyances et ses proverbes pour chaque situation de la vie. Une vie difficile, de travail et de souffrances, à laquelle Télumée tient pourtant, jusqu'au bout.
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Cap sur la Guadeloupe, moi qui n'y ai jamais mis les pieds, avec ce roman de Simone Schwarz-Bart. Dans une atmosphère unique fortement ornementée d'images et de métaphores, c'est l'ascendance et la vie de Télumée qui nous est offerte comme un fruit précieux. D'enfant insouciante sous un beau ciel bleu, elle grandira au gré des nuages prenant conscience de ce que véhicule dans ce monde le fait d'être incarnée dans ce corps de femme, mais aussi de descendante d'esclaves. Entourée d'aïeules indépendantes et fortes, celle qui fut tour à tour verre en cristal, libellule ou fleur de coco deviendra tige de bambou qui ploie mais se redresse sans cesse, la musique de la vie battant plus fort encore dans son coeur. Attachante, valeureuse et portée par une prose sublime, légère comme une bruine qui perle délicatement sur l'âme ; on suivrait Télumée au bout du monde, sous les tempêtes de tous les ouragans, pour assister encore et encore à ses miracles.
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Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
Le pays dépend bien souvent du cœur de l'homme: il est minuscule si le cœur est petit, et immense si le cœur est grand. Je n'ai jamais souffert de l'exiguïté de mon pays, sans pour autant prétendre que j'aie un grand cœur. Si on m'en donnait le pouvoir, c'est ici même, en Guadeloupe, que je choisirais de renaître, souffrir et mourir. Pourtant, il n'y a guère, mes ancêtres furent esclaves en cette île à volcans, à cyclones et moustiques, à mauvaise mentalité. Mais je ne suis pas venue sur terre pour soupeser toute la tristesse du monde. A cela, je préfère rêver, encore et encore, debout au milieu de mon jardin, comme le font toutes les vieilles de mon âge, jusqu'à ce que la mort me prenne dans mon rêve, avec toute ma joie...
Dans mon enfance, ma mère Victoire me parlait souvent de mon aïeule, la négresse Toussine. Elle en parlait avec ferveur et vénération, car, disait-elle, tout éclairée par son évocation, Toussine était une femme qui vous aidait à ne pas baisser la tête devant la vie, et rares sont les personnes à posséder ce don. Ma mère la vénérait tant que j'en étais venue à considérer Toussine, ma grand-mère, comme un être mythique, habitant ailleurs que sur terre, si bien que toute vivante elle était entrée, pour moi, dans la légende.
J'avais pris l'habitude d'appeler ma grand-mère du nom que les hommes lui avaient donné, Reine Sans Nom; mais de son vrai nom de jeune fille, elle s'appelait autrefois Toussine Lougandor.
Elle avait eu pour mère la dénommée Minerve, femme chanceuse que l'abolition de l'esclavage avait libérée d'un maître réputé pour ses caprices cruels.
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Je n'ai jamais souffert de l'exiguïté de mon pays, sans pour autant prétendre que j'aie un grand cœur. Si on m'en donnait le pouvoir, c'est ici même, en Guadeloupe, que je choisirais de renaître, souffrir et mourir. Pourtant, il n'y a guère, mes ancêtres furent esclaves en cette île à volcans, à cyclones et moustiques, à mauvaise mentalité. Mais je ne suis pas venue sur terre pour soupeser toute la tristesse du monde. A cela, je préfère rêver, encore et encore, debout au milieu de mon jardin, comme le font toutes les vieilles de mon âge, jusqu'à ce que la mort me prenne dans mon rêve, avec toute ma joie...
Dans mon enfance, ma mère Victoire me parlait souvent de mon aïeule, la négresse Toussine. Elle en parlait avec ferveur et vénération, car, disait-elle, tout éclairée par son évocation, Toussine était une femme qui vous aidait à ne pas baisser la tête devant la vie, et rares sont les personnes à posséder ce don. Ma mère la vénérait tant que j'en étais venue à considérer Toussine, ma grand-mère, comme un être mythique, habitant ailleurs que sur terre, si bien que toute vivante elle était entrée, pour moi, dans la légende.
J'avais pris l'habitude d'appeler ma grand-mère du nom que les hommes lui avaient donné, Reine Sans Nom; mais de son vrai nom de jeune fille, elle s'appelait autrefois Toussine Lougandor.
Elle avait eu pour mère la dénommée Minerve, femme chanceuse que l'abolition de l'esclavage avait libérée d'un maître réputé pour ses caprices cruels.
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Nous n’avons, pour nous aider, pas davantage de traces que l’oiseau dans l’air, le poisson dans l’eau, et au beau milieu de cette incertitude nous vivons, et certains rient et d’autres chantent. J’ai cru dormir auprès d’un seul homme et il m’a vilipendé, j’ai cru le nègre Amboise immortel, j’ai cru à une enfant qui m’a quitté, et pourtant, sans savoir pourquoi, je ne considère rien de tout cela comme du temps de perdu. Peut-être bien que toutes les souffrances, et même les piquants de la canne font partie du faste de l’homme, et peut être bien qu’en le regardant d’un certain œil, en me penchant d’une certaine manière, il me sera possible, un jour, d’accorer une certaine beauté à l’ange Médard. Ainsi rêvant, le soir descent sans que je m’en aperçoive, et, assise sur mon petit banc d’ancienne, je lève soudain la tête, troublée par la phosphorescence de certaines étoiles. Des nuages vont et viennent, une clarté s’élève et puis disparaît, et je me sens impuissante, déplacée, sans aucune raison d’être parmi ces arbres, ce vent, ces nuages. Quelque part, depuis le fond de la nuit, s’élèvent les notes discordantes, toujours les mêmes, d’une flûte et bientôt s’éloignent, s’apaisent. Alors je songe non pas à la mort, mais aux vivants en allés, et j’entends le timbre de leurs voix, et il me semble discerner les nuances diverses de leurs vies, les teintes qu’elles ont eues, jaunes, bleues, roses ou noires, couleurs passées, mêlées, lointaines, et je chercher aussi lesfil de ma vie.
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Le morne La Folie était habité par des nègres errants, disparates, rejetés des trente-deux communes de l'île et qui menaient là une existence exempte de toutes règles, sans souvenirs, étonnements, ni craintes. La plus proche boutique se trouvait à trois kilomètres et ne connaissant nul visage, nul sourire, l'endroit me semblait irréel, hanté : une sorte de pays d'esprits. Les gens du morne La Folie se dénommaient eux-mêmes la confrérie des Déplacés. Le souffle de la misère les avait lâchés là, sur cette terre ingrate, mais ils s'efforçaient de vivre comme tout le monde, de se faufiler tant bien que mal, entre éclair et orage, dans l'éternelle incertitude. Mais plus haut sur la montagne, enfoncées dans des bois profonds, vivaient quelques âmes franchement perdues auxquelles on avait donné ce nom : Égarés. Ces derniers ne plantaient pas, ils ne coupaient pas la canne, ils n'achetaient ni ne vendaient, leurs seules ressources étant quelques écrevisses, des pièces de gibier, des fruits sauvages qu'ils échangeaient à la boutique contre du rhum et du tabac, des allumettes. Ils n'aimaient pas l'argent, et si on leur glissait une pièce dans la main, ils la laissaient tomber à terre, l'air ennuyé. Ils avaient des visages impassibles, des yeux imprenables, puissants, immortels. Et une force étrange déferlait en moi à les voir, une douceur alanguissait mes os et sans savoir pourquoi, je me sentais pareille à eux, rejetée, irréductible.
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Comme je me suis débattue, d'autres se débattront, et, pour bien longtemps encore, les gens connaîtront même lune et même soleil, et ils regarderont les mêmes étoiles, ils y verront comme nous les yeux des défunts. J'ai déjà lavé et rincé les hardes que je désire sentir sous mon cadavre. Soleil levé, soleil couché, les journées glissent et le sable que soulève la brise enlisera ma barque, mais je mourrai là, comme je suis, debout, dans mon petit jardin, quelle joie !...
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Videos de Simone Schwarz-Bart (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Simone Schwarz-Bart
http://le-semaphore.blogspot.fr/2018/.... Simone Schwarz-Bart ou le devoir d’amour : Entretiens avec Martin Quenehen (France Culture / À voix nue). Photographie : Simone Schwarz-Bart en 2009 • Crédits : Miguel Medina - AFP. Diffusion sur France Culture du 16 au 20 octobre 2017. Simone Schwarz-Bart écrit par amour. Des romans, du théâtre, une encyclopédie… Au nom de tous les siens, Guadeloupéens. Et toujours avec André, son mari, Juif de Moselle qui l’a exhortée à écrire dès leur rencontre, quand elle avait 18 ans, et qui l’exhorte encore, par-delà la mort. Simone Schwarz-Bart est guadeloupéenne. Née à Saintes en Charente-Maritime d’un père militaire et d’une mère institutrice, elle a grandi dans une « proposition de Paradis » : sur l’île-papillon. A 18 ans, dans le Quartier latin à Paris, elle rencontre André, un Blanc, un Juif échappé de la Shoah, qui vient de déposer son roman, “Le Dernier des Justes”, chez Gallimard. André Schwarz-Bart recevra le prix Goncourt en 1959. Depuis lors, mari et femme, ils écrivent. Ensemble (“Un Plat de porc aux bananes vertes”), ou en solitaire – pour Simone, ce sera le best-seller “Pluie et vent sur Télumée Miracle”, “Ti Jean l’horizon” et la pièce de théâtre “Ton beau capitaine”. Et ils naviguent et divaguent, au Sénégal, en Suisse et jusqu’à Goyave... Ensemble, aussi, ils « entrent dans le silence », face à l’incompréhension que suscite leur œuvre, qui ose s’atteler à l’ignominie de l’esclavage et à la beauté hirsute de la résistance. Aujourd’hui, ils sont toujours ensemble. Malgré ou au-delà de la mort d’André en 2006, Simone poursuit leur aventure, « les épaules couvertes de fantômes », et signe en leurs deux noms les nouveaux épisodes de leur grand cycle antillais : “L’Ancêtre en Solitude”, “Adieu Bogota”…
Par Martin Quenehen. Réalisation : Rafik Zenine. Liens internet : Annelise Signoret.
0:00 : 1er entretien : Sur l’île aux belles eaux 28:29 : 2ème entretien : Parmi les reines sans nom 56:01 : 3ème entretien : Ensemble depuis la sortie d’Égypte 01:24:08 : 4ème entretien : Dans les oreilles (et sur la langue) de Solitude 01:52:18 : 5ème entretien : Les enfants continuent à naître
Source : France Culture
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