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Citations sur Les amnésiques (51)

Böll n’était pas le seul intellectuel à s’alarmer des nouvelles méthodes de l’État fédéral au point d’adopter une attitude ambiguë envers le terrorisme d’extrême gauche. Mais aucun ne franchit la ligne rouge autant que Jean-Paul Sartre. Le 4 décembre 1974, ce dernier rendit visite à Andreas Baader en prison. À sa sortie, le philosophe français, qui avait une grande influence auprès des militants de gauche internationaux, déclara à la presse que les détenus de la RAF étaient enfermés dans des cellules isolées, insonorisées et soumis à un éclairage permanent : « Ce n’est pas la même torture que chez les nazis » mais « une autre torture, une torture qui vise à entraîner des perturbations psychiques ». Ces accusations étaient fausses. Sartre n’avait jamais vu la cellule de Baader et les détenus de la RAF n’étaient pas en cellule d’isolement mais pouvaient se rendre visite les uns les autres, même entre sexes opposés, ce qui était un privilège par rapport aux autres prisonniers.
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Des indices affluaient grâce à des sources dans l’armée allemande, à des représentants juifs et à des résistants polonais. Le 17 décembre 1942, les Alliés condamnèrent unanimement ces « méthodes d’extermination bestiale ». La radio britannique BBC retransmit la déclaration qui affirmait notamment : « Personne n’a jamais plus rien entendu des déportés. Ceux qui peuvent travailler sont exploités dans les camps jusqu’à ce qu’ils meurent d’épuisement. Les malades et les faibles meurent de froid ou de faim ou sont froidement assassinés. »
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L'ouvrage est passionnant et fort bien documenté, sans toutefois être exempt d'inexactitudes. Exemple (à la page 186 de la version brochée Libres Champs) : "En 1965, Berlin-Est présenta à la presse internationale un livre intitulé LIVRE NOIR : criminels nazis et criminels de guerre en RFA ...", titre erroné puisqu'ils s'intitulait "LIVRE BRUN : Les criminels de guerre et criminels nazis en RFA et Berlin-Ouest". (titre d'origine : BRAUNBUCH : Kriegs- un Naziverbrechen in der Bundesrepublik und in Westberlin).
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Cette victimisation était symptomatique de l'Allemagne dans les années cinquante, où le manque de sentiment de culpabilité, l'aveuglement conscient et solidaire permettaient au peuple de nier ce qui s'était passé et de s'apitoyer inlassablement sur son sort.
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Il fallait enseigner aux soldats la loyauté et la discipline tout en invitant au sens critique et à l’indépendance d’esprit.
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Le passé que mes grands-parents pensaient enfoui à jamais sous les ruines du IIIe Reich resurgit en janvier 1948 dans la boîte aux lettres, où Karl trouva une enveloppe dont le nom de l’expéditeur annonçait d’emblée l’oiseau de mauvais augure : Dr Rebstein-Metz, avocate – Mannheim. Dans la lettre, brève, l’avocate annonçait que son client, un certain Julius Löbmann vivant à Chicago, réclamait à la Schwarz & Co. Mineralölgesellschaft environ 11 000 Reichsmarks en vertu d’une loi instaurée dans la zone américaine prévoyant des réparations pour les juifs spoliés sous le national-socialisme.
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Je n’étais pas spécialement prédestinée à m’intéresser aux nazis. Les parents de mon père n’avaient été ni du côté des victimes, ni du côté des bourreaux. Ils ne s’étaient pas distingués par des actes de bravoure, mais n’avaient pas non plus péché par excès de zèle. Ils étaient simplement des Mitläufer, des personnes « qui marchent avec le courant ».
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Dès mon adolescence, j'ai toujours vécu le rapport sain des Allemands à l'autorité, à la hiérarchie, comme une grande liberté, une source d'inspiration pour avoir confiance en soi.

(p.328)
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Il y a dans l’air comme le présage d’un orage inéluctable comme si le monde qui m’avait vu naître et grandir se dérobait, comme si les rêves pour lesquelles mes parents ont oeuvré mouraient à petit feu sous mes yeux, comme si l’amnésie était en train de contaminer l’Europe. Les partis politiques à l’origine de mon malaise manient pourtant certains messages qui devraient me plaire : ils affirment vouloir incarner une démocratie plus juste en représentant réellement le peuple, préserver l’Europe de l’islamisme obscurantiste, défendre la liberté d’opinion contre la censure du politically correct et protéger les citoyens contre les excès de la globalisation. Liberté, Europe, démocratie, respect du territoire que de causes que je chéris ! Serais-je en train de verser dans l’alarmisme, la paranoïa ?
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En enquêtant pour ce livre, une question complexe n’a cessé de me tarauder. Dans quelle mesure était-il possible pour des hommes et des femmes ordinaires comme mes grands-parents de ne pas être nazis sois le troisième Reich ? De dire non sans avoir l’étoffe d’un héros ? Sans risquer sa vie ou la déportation dans un camp ? Dans quelle mesure était-il possible de pas être un mitläufer ? Le régime nazi était à double tranchant : d’un côté il déployait un arsenal de séduction suscitant l’admiration, de l’autre il disposait d’un système répressif redoutable inspirant la peur et décourageant toute dissidence. J’imagine qu’il était difficile de ne pas se laisser intimider par la violence des SA, le meurtre et l’envoi de communistes et de sociaux-démocrates dans des camps de concentration. A fortiori lorsque la répression commença à s’étendre aux « asociaux » et « aux ennemis de la communauté » faisant planer la menace d’une arrestation au-dessus de beaucoup de têtes susceptibles d’entrer dans ces catégories aux contours très flous.
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