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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Science-fiction ou légère anticipation ? Les kentukis sont peut-être à nos portes, en cours de fabrication et prêts à envahir nos vies, le temps d'un engouement éphémère, comme pour tous ces gadgets que l'on a vu partout et qui ont fini sur les étals mornes de braderies de quartier.

Le kentuki, c'est un concept, enfermé dans une petite peluche, qui prend les traits d'un animal au choix, une gentille petite peluche. Cette merveille de technologie est équipée d'une caméra embarquée, ce qui signifie qu'à partir du moment où elle est activée, elle va filmer tous vos gestes et transmettre images et dialogues à quelqu'un quelque part sur la planète, un illustre inconnu à qui il suffit de se connecter sur une appli. Avec une communication aléatoire et complexe entre vu et voyeur.

L'auteur nous repose de suivre plusieurs aficionados de cet espion 3.0 et surtout d'analyser à travers différentes situations les conséquences éventuelles d'une telle intrusion dans la sphère privée des propriétaires de kentukis.

C'est assez vertigineux et flippant. A la fois sur la fragilité de nos désirs induits de consommateurs aveugles, et sur les conséquences de l'exposition de la vie intime, comme une escalade que les réseaux sociaux ont amorcée.

C'est parfois dérangeant, mais en tout cas très efficace. Un roman marquant. Et je remercie les voix du podcast Bibliomaniacs pour avoir attiré mon attention sur ce livre.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Relativement court, interpellant et détonnant par son sujet, un phrasé et une narration prenants, Kentukis est typiquement un roman que j'aurais lu d'une traite si mon emploi du temps le permettait.
Je profite pour remercier Ladybirdy qui me l'avait conseillé suite à ma lecture de Klara et le soleil de Kazuo Ishiguro.

Mais de quoi parle ce livre? Kentukis n'est pas une ville de plaisance située sur une côte ensoleillée mais représente de petits animaux de compagnie robotisés, munis d'une caméra, qui vous observent à tout moment de la journée, du moins si vous leur en laissez l'occasion. Ressemblants à des petits lapins très mignons, à des pandas craquants ou à des dragons inoffensifs, ces petits êtres faits de poils, de plastique et de circuits programmés seront les compagnons idéaux pour votre enfant ou pour vous même, vous, le grand enfant que vous êtes resté, seront à coup sûr le cadeau qui fera plaisir pour Noël, les anniversaires ou autres barmitsvas. Sauf que... Sauf que ces nouveaux jouets technologiques ne sont pas si anodins qu'il ne paraît à première vue puisque derrière chacun se cache une autre personne, qui peut se trouver n'importe où à travers le monde, une personne bien réelle qui a décidé, elle, de «devenir» un kentuki, par plaisir du voyeurisme, par ennui, par intérêt et curiosité, ou pour toutes autres raisons aussi diverses que variées. Alors il se peut que vous cohabitiez avec une gentille grand-mère résidant en Argentine, vous qui vivez en Allemagne, ou avec un adolescent américain en mal de sensation, ou alors avec un pédophile ou un serial killer, qui sait...

C'est dans un monde quelque peu parallèle au nôtre, assez proche, dans un futur qui existe déjà ou qui se rapproche fortement, que nous propose ici d'explorer Samanta Schweblin. Et, d'un côté, cela fait plutôt froid dans le dos. Dans la lignée d'un épisode de la série Black Mirror, dont cet opus ne détonnerait pas, l'autrice nous invite à nous questionner sur nos rapports aux nouvelles technologies mais aussi aux autres, virtuellement ou IRL comme on dit, à nous plonger dans notre Moi profond, savoir si l'on préfère être (soit, «devenir» la bestiole pour observer la vie des autres) ou avoir, sans pour autant avoir de contrôle sur l'autre sauf à s'en débarrasser définitivement.
Original sans être barge, ce roman nous plonge, nous lecteurs, dans une certaine forme de psyché humaine que je pourrais qualifier d'universelle, appâtés comme nous pouvons tous l'être un jour ou l'autre par le voyeurisme, la curiosité, même malsaine, ou la convoitise.

En résumé, un roman glaçant sous bien des aspects, prenant et envoûtant à certains moments (je me rappelle surtout d'une «rencontre» entre deux kentukis), percutant dans son ensemble.
Je déplore peut-être sa relative brièveté, qui enlève selon moi un peu de profondeur au récit, même si cela permet une plus grande introspection.

Lu (et adopté) en octobre 2021
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Les kentukis, vous l'aurez compris, c'est le nouveau phénomène à la mode. Soit vous en achetez un et lui laissez donc la liberté de circuler dans votre intimité, soit vous achetez la connexion qui vous permettra d'"être" le kentuki et de laisser libre court à vos envies de voyeur, satisfaire vos obsessions ou rompre votre solitude.

Ce roman polyphonique est assez incroyable tout en étant terrifiant. Les questionnements qu'il suscite sont nombreux. Comment la technologie a-t-elle pris autant de place dans notre vie ? L'ère des kentukis est à deux pas de chez nous et c'est troublant ! Comment en arrive-t-on à renoncer à sa liberté, à sa vie privée pour un effet de mode qui cache les dangereux prémices d'une dépendance, que nous vivons déjà en partie avec nos smartphones ou les réseaux sociaux par exemple, mais qui est ici couplée à l'expression de certaines formes de vices cachés chez certains, que l'usage des kentukis permet d'assouvir.

Et ce qui est encore plus effrayant, et vous le verrez à la lecture de cet ouvrage, c'est que tous les âges sont victimes de cette dépendance et que les ravages que cela provoque sont glaçants. C'est la technologie qui nous contrôle et non plus l'inverse...

Dès que vous aurez franchi le seuil de ce livre je doute que vous ne le lâchiez avant d'en savoir la fin...

A découvrir.
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Un court roman choral sans temps mort et sans concession sur les dérives du voyeurisme et de l'exhibitionnisme des réseaux sociaux, un peu transformés ici par le biais de mignonnes petites peluches à roulettes...dotées d'une caméra. Vous pouvez au choix choisir d'en acheter une, et de laisser sa caméra se promener chez vous, ou d'acquérir un code, et vous promener chez quelqu'un. Vous imaginez bien les horreurs et dérives possibles? Ce n'est pas vraiment de la dystopie, c'est bien trop proche de notre monde, mais c'est tout à fait dans le genre de la dénonciation par la SF. Nous suivrons plusieurs personnes tout autour du monde, certaines achetant ces petites voyeurs, certains achetant les codes, et ce sera une expérience traumatisante pour tout le monde!
Bien écrit, prenant, et si chacun des arcs narratifs s'achève, il est évidemment frustrant que celui des Kentukis continue dans cet univers: on ne remet pas ce genre de diable dans sa boîte!
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Connaissez-vous la série télé "Black mirror" ? Si vous n'avez pas encore découvert cette série, foncez visionner cette dystopie. Chaque épisode de cette série raconte une histoire différente. le point commun de ces histoires est une réflexion sur l'impact des nouvelles technologies sur la société.

Pourquoi je vous parle de cette série ? Tout simplement car le roman de Samanta Schweblin ressemble à un épisode de cette série. Il faut prendre ça comme un compliment venant de moi car je suis tout simplement fan de cette fantastique série. J'ai donc particulièrement apprécié retrouver ce type d'univers dans un roman.

Ce roman choral propose au lecteur de découvrir plusieurs personnages. Ils ont tous pour point commun de posséder un kentuki ou l'accès à un kentuki. le kentuki est une espèce de petite peluche sur roulette et équipée de caméra. le concept est le suivant : vous pouvez acheter un kentuki, donc avoir l'objet physiquement avec vous ou bien vous pouvez vous procurer un code d'accès vous donnant le contrôle à distance d'un kentuki au hasard. Lorsque vous possédez la peluche, vous ne savez pas qui la contrôle et même si la personne est dans le même pays que vous. Attention, si la batterie du kentuki n'est pas rechargée à temps, la connexion est définitivement perdue.

Le concept est tordu et pourtant totalement crédible, on imagine sans mal l'arrivée de ce genre d'objet sur le marché. Je ne sais pas si je me suis bien expliqué mais si vous avez bien saisi le concept, alors vous imaginez bien qu'on peut explorer tout un tas de situation et l'écrivaine ne s'en prive pas.

On découvre ainsi toute une galerie de personnage qui vont chacun entretenir un relationnel différent avec des inconnus par le biais des kentukis. Je ne vais pas citer d'exemple, déjà parce qu'il y en a dans le résumé du livre que vous pouvez lire un peu plus haut sur cet article, et puis pour garder la surprise entière si vous venez à lire ce roman.

Pour ma part, j'ai aimé même si j'ai été par moment un peu frustré que l'écrivaine ne s'attarde pas plus sur certains personnages. Effectivement, le rythme du récit est très dynamique, on passe d'un personnage à l'autre rapidement avec des chapitres plutôt courts. On revient parfois sur certains personnages, parfois non, c'est assez inégal. Pour autant, cela ne dégrade pas l'expérience de lecture.

La réflexion sur l'impact de ce type de technologie est très intéressante et les situations sont parfois glaçantes. Il y a une belle alternance entre les émotions. On enchaîne des passages drôles, tristes, angoissants, heureux, il y a un peu de tout et je ne me suis jamais ennuyé au cours de ma lecture. le style d'écriture est dynamique, moderne et j'ai pris un vrai plaisir à parcourir ces lignes.

Je vous recommande ce roman dystopique qui sort de l'ordinaire. Si vous aimé la série "Black mirror", foncez, vous ne serez pas déçu. Je donne le même conseil pour les lecteurs ne connaissant pas la série. le concept de base, la diversité des situations et des personnages, la réflexion qu'entraîne cette lecture...Tous ces éléments rendent ce roman intéressant à découvrir.
Lien : https://marquepageetexlibris..
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En parcourant le programme des parutions des éditions Gallimard pour cette rentrée d'hiver, j'y ai vu entre autres Kentukis de Samanta Schweblin, un livre que je m'étais procuré en version originale il y a quelques mois. Et relire le résumé m'a donné envie de le sortir de ma bibliothèque, enfin ! Un roman étrange et plutôt captivant.
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Acheter un kentuki, cette peluche aux couleurs pétantes qui peut se déplacer grâce à ses roulettes, c'est accepter qu'un utilisateur, à n'importe quel endroit du monde, s'y connecte et observe votre monde à travers ses yeux, c'est ouvrir une porte sur votre intimité à un inconnu.
Il y a le maître, celui qui achète la peluche et, n'importe où ailleurs dans le monde, l'utilisateur, celui qui achète la connexion devenant ainsi la peluche en la dirigeant depuis sa tablette ou son ordinateur et voyant à travers les caméras logées dans les yeux du kentuki, l'environnement du maître dans lequel ce dernier évolue.
Les chapitres alternent entre différents maîtres et différents utilisateurs. Plus on avance dans l'expérimentation de chacun plus la situation se tend, plus les dérives se succèdent inévitablement. Entre autres, une utilisatrice qui nourrit des inquiétudes proche de la paranoïa pour la maîtresse de son kentuki, un maître qui attendri par l'attention portée à son fils par son kentuki va tenter sans succès d'établir la communication avec l'utilisateur jusqu'à ce qu'il découvre l'ignoble vérité, ou encore le jeune collégien qui se sent prisonnier de sa vie, un père sévère et de mauvaises notes le consignant dans un bureau devant ses cahiers chaque soir, va retrouver quelques sensations de liberté grâce à sa connexion avec un kentuki ...
Les histoires sont souvent terribles, cruelles, mais on est pris dans l'engrenage, on suit les histoires de chacun, en se questionnant sur leurs dénouements. La majorité des histoires est captivante, une tension se crée autour de chaque kentuki malheureusement celle-ci est malmenée par l'alternance des chapitres qui fragmente un peu la lecture. On finit un chapitre sur les dents, on voudrait savoir ce qu'il se passe ensuite, mais le chapitre suivant casse le rythme en nous envoyant auprès de personnages qui nous intéressent un peu moins, où l'intrigue est moins addictive. du coup, même si j'ai globalement aimé ce roman, j'ai trouvé les différentes intrigues qui le constituent assez inégales.
Kentukis reste néanmoins un roman très intéressant qui part d'un objet à priori inoffensif, une peluche, et s'articule autour de la thématique du voyeurisme via les nouvelles technologies par l'accès à l'intimité de tout à chacun en achetant un simple code de connexion, montrant ainsi les limites des objets connectés et les déviances. J'ai beaucoup aimé le style de l'auteure, très accrocheur.
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L'humain est attiré par des yeux. Et paradoxalement il se voile la face. Dessinez des yeux sur une pierre et vous lui prêterez, puis lui donnerez une âme. Un logo d'un célèbre vendeur par internet a même suggéré un visage où l'on croirait voir des yeux, en reprenant la couleur des smileys dans un sourire sardonique. L'art du commerçant manipulateur est de suggérer puis d'ajouter l'artifice d'une relation avec l'objet qui, mis en mouvement, nous attache. Ne manque plus qu'un effet de mode et le tour est joué.
Le globe terrestre étant devenu un village, douce est l'illusion de pouvoir choisir des voisins qui deviendraient des proches idéaux. Mais de faux échanges donnent le change.
Et le pouvoir au bout des doigts, agissant à des milliers de kilomètres, est grisant. Mais être aux manettes de la vie des autres ne rend pas le net honnête.
Merci à Samanta Schweblin de nous prévenir qu'un tel futur n'est pas si éloigné de nos nouvelles pratiques.
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Un livre qui ressemble beaucoup à un épisode de la série Black Mirror. Une galerie de personnages d'âges et de parcours différents, à divers endroits de la planète, sont aux prises avec un nouveau jouet, le kentuki, une sorte de peluche connectée qui met en relation deux parfaits inconnus par le biais de la technologie. L'un peut observer l'autre de ses yeux-caméra, sans jamais parler, et se balader dans sa vie quotidienne parfois située à des milliers de kilomètres de la sienne.

Il y a les inévitables voyeurs qui en profitent, les ados qui font des bêtises, les esseulés qui trouvent une consolation dans cette petite "présence", les malins qui essayent de monnayer la technologie... le portrait fait par l'auteure de notre monde contemporain n'est pas très reluisant et sans doute assez véridique.

Le livre est bien écrit et bien pensé, il ne va cependant pas me laisser de souvenir durable, peut-être parce qu'on ne fait que survoler cette série de personnages sans vraiment s'arrêter sur l'un ou l'autre en particulier.

En fait, je crains de le dire, mais il me semble que ce livre publié en 2018 a déjà bien vieilli ! En quelques années nos préoccupations vis à vis de la technologie ont mûri et se sont déplacées. À l'heure où notre intimité à déjà été mise en ligne de tant de manières et où on se demande quand l'IA va nous remplacer dans tous les domaines, le "buzz" imaginé par l'auteure autour de ces peluches semble un peu naïf. Une lecture intéressante donc, mais à mon avis pas indispensable.
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Roman de 264 pages. Auteure Argentine.
Le Kentucki est un petit robot mobile équipé d'une caméra, sous l'aspect d'un animal.
Soit vous achetez un Kentucki, il se promènera chez vous comme un animal domestique.
Soit vous achetez une connexion, et vous vous retrouvez à manoeuvrer un kentucki chez un parfait inconnu n'importe où dans le monde.
Ce roman parle de technologie, des dérives que cela peut entrainer ; de voyeurisme et d'exposition de sa vie privée.
J'ai eu un peu de mal à suivre les divers protagonistes mais le sujet était innovant et intéressant.
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Voyeur ou exhibitionniste? Que cherchez-vous? de l'attention, de l'amour, un contact, une compagnie? du pouvoir, de la cruauté, combler le manque de confiance en soi, lâcher la bête en soi?
Quoiqu'il en soit les kentukis semblent promettre tout ça ....jusqu'à ce qu'il soit trop tard!
Le roman nous tient en haleine devant de multiples « écrans » et le lecteur est transformé en voyeur, un voyeur qui a l'instar des possédants reste scotcher devant son livre^^, à défaut de pouvoir le contrôler.
La déconnexion, la dernière page lue, est aussi brutale que celle des kentukis, la seule issue finalement possible!
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