Les préfaces de
Marcel Schwob sont décidément intéressantes à lire et à comparer. Celle du Roi au Masque d'Or dit presque le contraire de celle des
Vies Imaginaires, que derrière toutes les différences des hommes, qui ne sont que des masques, règne le commun.
Dans un conte grinçant qui se passe dans une maison de retraite, les pensionnaires perdent leurs noms (et donc, en quelque sorte, leur individualité) pour n'être plus désignés que par des numéros : « On déposait, en entrant, les signes de reconnaissance qui avaient servi dans la société pendant le cours d'une vie ordinaire ». Et pourtant, la suite de l'histoire opposent des personnalités encore très vigoureuses.
Marcel Schwob balade son lecteur sans tout à fait lui mentir. Ce qui est certain c'est que la personnalité, ce qu'il y a d'unique chez chaque être humain, était un mystère qui intéressait particulièrement
Schwob, tout comme
Poe d'ailleurs, dont l'influence est palpable dans ce livre.
Malgré l'esprit insaisissable, aux multiples références, de l'ensemble du recueil, il s'inscrit quand même dans une tendance symbolique, comme l'histoire éponyme, qui est une sorte de variation sur le conte d'Andersen « Les habits neufs de l'empereur » pour dénoncer les faux-semblants.
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