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Une histoire poignante, celle de quatre lycéens amis qui partent en vacances en Grèce mais ne rentrent pas. Dans leur classe, quatre places vides au fond de la salle. L'un des jeunes finira par rentrer chez lui, méconnaissable, le regard vide, ne prononçant pas un mot pendant des jours. On assiste au désarroi des familles, aux efforts déployés pour retrouver les jeunes, à l'incompréhension des adultes face à cette décision prise par les ados de rejoindre daesch. Un roman qui donne à réfléchir, une plongée intéressante dans l'univers des ados. Un auteur à suivre.
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Quatre places inoccupées au fond d'une salle de classe, quatre jeunes gens absents, partis on ne sait où pour faire on se sait quoi.
Cette image suffit pour incarner l'attraction qu'exercent des groupes comme Daech sur une jeunesse fragile et sans aspirations existentielles. Ce vide symbolise par ailleurs l'angoisse des familles.
Ce bref roman, écrit sur le vif et non pas sans aspérités stylistiques, a plus de force que tous les documentaires vus et revus à foison sur les chaînes de télévision. Sont-ce les non-dits, l'absence d'idéologie et un manque infini dans leur vie qui entraînent ces jeunes gens, presque malgré eux, dans un autre univers ? L'auteur le suggère sans l'imposer toutefois.
L'effet est encore plus sidérant.
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PREMIER CONSEIL : ne lisez surtout pas la quatrième de couverture ! Elle est inutile et gâche malheureusement toute l'intrigue.. (choix ?)

Un ouvrage rapide à lire et prenant. Sa lecture ne laisse pas neutre et tend à faire réfléchir sur quel monde nous présentons aux adolescents. Un monde sans avenir, sans rêve, où toutes les informations/fakes news se mélangent car il est souvent difficile d'emmettre de la distance avec chaque source d'informations.
La conclusion, et la note de l'auteur (histoire née "d'une angoisse réelle") font froid dans le dos. Cette amitié superficielle qui lie la bande d'adolescents par défaut, ce qui peut être cool ou non pour intégrer un groupe ou se faire bien voir par les autres sont des thèmes plus récurrents.

Pour le style d'écriture, ce n'est pas tellement subjugant par contre.
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On aurait tort, parfois, de s'en tenir à la première impression que nous a faite un auteur. le précédent roman de Giorgio Scianna qui relatait l'histoire de deux adolescents m'avait quelque peu laissée sur ma faim. Mais il faut croire que cette période de la vie m'intrigue... tout comme elle aiguillonne l'écrivain. Il nous revient en effet avec des héros âgés d'une quinzaine d'années et une histoire résolument ancrée dans notre actualité qui, pour cette raison, a de nouveau suscité mon intérêt.

Lorenzo, Roberto, Anto et Ivan sont quatre lycéens, quatre amis appartenant à la classe moyenne du nord de l'Italie. Quatre ados comme il en existe tant, parlant foot et musique, ayant un compte facebook et obtenant des résultats scolaires plus ou moins satisfaisants. Aucun conflit notable avec les parents ne vient entacher le quotidien des uns ou des autres, et tout ce petit monde se connaît et se côtoie d'ailleurs avec bienveillance. Bref, rien que de très ordinaire.
Pourtant, à la rentrée, ces quatre-là manquent à l'appel. Ils ne sont pas revenus de leur séjour en Grèce et n'ont donné aucun signe de vie. Ils ne répondent plus aux appels téléphoniques et ont cessé de consulter les réseaux sociaux. La police a beau interroger leurs camarades de classe, nul n'a la moindre idée de ce qu'ils auraient pu décider de faire. Quant aux parents, ils sont très régulièrement réunis au sein d'une cellule de crise dirigée par un fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères.

Quand s'ouvre le roman, nous sommes déjà fin novembre, et l'enquête demeure au point mort. Tout ce que l'on a retrouvé, c'est une valise contenant leurs serviettes de plage et leurs maillots de bain dans un hôtel de Bodrum, en Turquie.
Le lecteur se fait pourtant rapidement une idée du projet qui a pu germer dans l'esprit de ces gamins. Scianna alterne en effet un point de vue extérieur, selon l'avancée de l'enquête, et la narration des événements depuis celui de l'un des jeunes garçons, Lorenzo. On comprend ainsi qu'ils ont été séduits par des vidéos de propagande djihadiste et qu'ils sont partis dans l'espoir de rejoindre un camp d'entraînement en Syrie, non sans avoir préalablement fait une étape prolongée sur l'île grecque de Kos...

Si la tournure que prennent les événements manque parfois de crédibilité - ce que j'avais déjà relevé dans le précédent roman de Scianna - cela ne m'a cette fois pas vraiment gênée et ne remet nullement en cause l'intérêt de ce roman que j'ai lu avec fébrilité et non sans un certain effroi.
Car tout l'intérêt du livre, me semble-t-il, réside dans le décalage entre la situation personnelle et l'environnement social plutôt protégés des garçons et la manière dont ils se montrent pourtant réceptifs à des messages allant à l'encontre de toutes les valeurs qui leur sont transmises. Leur petite virée balnéaire en dit d'ailleurs assez long sur leur incapacité à prendre la mesure de ce qui les attend, tandis que les parents sont à mille lieues d'imaginer, à quelque moment que ce soit, un tel scénario.

Si Scianna n'apporte pas à proprement parler d'explication à cet inquiétant phénomène, il a le mérite de l'interroger et de nous mettre en garde. Aussi difficilement concevable que cela puisse paraître, ces messages d'une parfaite maîtrise technique, esthétiquement soignés, voire teintés de lyrisme, prétendant valoriser un engagement total pour une cause et mettant en scène un sentiment d'appartenance à une communauté, peuvent susciter chez des jeunes gens en plein développement, n'ayant pas de vision claire de leur avenir et s'apprêtant à entrer dans une société dominée par un individualisme forcené, un véritable élan d'adhésion.
Il ne faudrait pas en minimiser la portée car il s'agit d'un fait avéré tant en Italie - comme en témoigne l'auteur dans une postface - qu'en France et sans doute ailleurs. A la lumière de telles situations, sonder le malaise ressenti par les plus jeunes et leur proposer un autre projet de société que "chacun pour soi" et "sois le meilleur" apparaît indispensable et urgent.

Lien : https://delphine-olympe.blog..
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A la rentrée de septembre, dans une classe de Terminale, quatre tables restent libres au fond. Quatre amis partis pour un séjour en Grèce ne sont pas revenus, n'ont donné aucune nouvelle à leurs parents. Ce roman sobre et touchant donne les visages de quatre jeunes « ordinaires » à un phénomène très contemporain. J'ai dévoré ce roman très bien construit en un rien de temps.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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J'ai beaucoup aimé "manquent à l'appel", un court roman tout simple mais très habile dans sa construction. Presque rien n'est dit mais le malaise et le suspens s'installent.
Fort et angoissant, un très beau roman, facile à lire, plein de dialogues et de chapitres courts, une vraie réussite à faire lire à tous les ados et à leurs parents.
Lien : https://www.lesmotsjustes.org
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Ce court roman de Giorgio Scianna s'inscrit dans une thématique plus que contemporaine : 4 jeunes italiens ordinaires fuient vers la Syrie et « manquent à l'appel » le jour de la rentrée.
Le narrateur principal est Lorenzo, qui revient seul après plusieurs mois. Les chapitres brefs nous entraînent d'un point de vue à un autre, parfois avant le départ des lycéens, dans une aventure réaliste pleine de suspense et de rebondissements.
Une question reste cependant en suspend après une fin étonnante : quelles étaient les motivations de ces jeunes ? N'ont-ils finalement pas été séduit par un groupe sachant manier les outils de communication, qui leur promet mieux que ce que la société leur propose ?
Pour conclure : un roman percutant à mettre dans les mains d'un large public.
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Lu en italien.
LA REGOLA DEI PESCI. Einaudi 2017
Une remarque sur les couvertures qui semblent interverties. L'italienne n'a pas de poissons mais quatre garçons suivis de leurs ombres, tandis que la française, malgré son titre, n'a pas de garçons, mais des poissons.

Les quatre amis, compagnons de classe, sont partis en vacances en Grèce à la fin de l'année scolaire. Et, non seulement ils ne reviennent pas chez eux, mais ils ont fait disparaître leurs traces : plus de cellulaire, plus d'internet.
En Italie, c'est la panique. les quatre familles se retrouvent presque quotidiennement face à un agent de l'unité de crise.
Les recherches n'aboutissent pas .Ils ont disparu.
Le roman est celui de la situation actuelle, de l'inconscience qu'un rien peut faire basculer. de l'insouciance précédente à l'engagement irréfléchi.
" le travail de Giorgio Scianna révèle dès les premières répliques le soin de la reconstruction scrupuleuse de l'univers de l'adolescence."
Volontairement, il néglige les détails de vraisemblance .
Le voyage des lycéens est avant tout une formation amputée, l'adieu à l'insouciance, en vue d'une maturité différente de celle proposée par l'Occident.
"Les garçons de Scianna sont les fils sains d'un occident à la dérive post-idéalogique." C'est le symptôme d'un malaise réel .
J'ai été surprise, je crois que je n'avais rien deviné.
La fin m'a un peu déroutée.
L'ensemble est émouvant . Lecture conseillée.
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Que se passe t'il dans la tête d'un ado recruté par Daesh?
Quatre jeunes garçons manquent à l'appel un beau matin au lycée, et c'est le début de l'attente et de l'angoisse pour leurs parents... C'est glaçant et terriblement actuel. J'aurais presque aimé que le roman se poursuive et continue de creuser le sujet.
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La banlieue milanaise. Cinq lycéens, leurs jeux vidéos, les filles, les bières et un avenir incertain. Simone, selon les désirs paternels, quitte l' Italie pour une école de prestige anglaise. Roberto a une petite amie. Nadine montre une vidéo d'évasion. Là-bas, les jeunes semblent souriants. Ils sont actifs et missionnés.Ils sont bien décidés à partir. Aux parents, on expliquera un voyage de trois semaines à Kos, en Grèce. Dans la mer Egée flottent les quatre puces téléphoniques. Celles qui relient au monde. On jette à l'eau sa vie d'avant pour là-bas. Turquie. Anatolie. Syrie.
Et le kaléidoscope stylistique de Giorgio Scianna, dénué de pathos entremêle l'absence et le silence pour dénouer l'enquête de cette génération désenchantée. L'effroi des parents face aux motivations insignifiantes.
" C'est mieux qu'un jeu vidéo, c'est comme un film, un film dont tu pourrais faire partie, et en plus, tu sais qu' ils cherchent des figurants." Une approche réaliste et sociologique où la sidération l'emporte.
Manquent à l'appel di Giorgio Scianna, traduit par Marianne Faurobert, Liana Levi.
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