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Critique de Mermed


Le sentiment d'appartenance enflamme les idées et les actions. Appartenir à quelque chose, se sentir vivant un idéal, brûlant d'un sentiment d'origine qui rend sa terre inoubliable, vaut mieux que n'importe quelle proclamation. Bien sûr, il y a des moments où vous aimeriez crier tout ce que tout le monde ressent, mais ensuite vous choisissez toujours quelques confidents proches vers qui vous tourner.
C'est comme si vous vouliez protéger vos pensées en essayant de les exprimer le moins possible et uniquement avec les bonnes personnes. Mais l'envie de crier sur les toits ce que l'on garde pour soi succombe à la prudence qui, dans certains cas, ne suffit jamais. Les souvenirs, par exemple, ne sont pas seulement des faits qui reviennent à la mémoire comme des enfants retrouvés. Ce sont pour la plupart des voix silencieuses qui nous disent de nouvelles choses tout en soulignant les anciennes. Une sorte de copie papier sur laquelle on peut aussi lire ce qui n'était pas vu et compris auparavant. Et les souvenirs les plus vifs sont toujours ceux de la patrie, de la famille et de ce que nous vivons comme des émotions d'amour fou. L'espérance de tout recouvre donc tout sentiment pour ne pas l'affaiblir.
Dans Les oncles de Sicile de Leonardo Sciascia , vous entendez la voix narrative de l'écrivain parler de son pays. Vous ne pouvez pas échapper à l'attention portée aux choses et aux détails faits de ce sentiment d'appartenance un atout précieux car il se concentre sur les souvenirs, sur ce qui a été et a fait partie de l'existence de nombreux Siciliens. Quand quelqu'un se livre à des souvenirs, il vous fait confiance, presque comme s'il s'agissait d'une confession. Ainsi vous vous retrouvez dans les déceptions et les moqueries de l'histoire qui a laissé un terrain suspendu entre l'audace d'espérer et la conscience de devoir cacher ce qui ne se dit pas, surtout à tue-tête.
L'histoire est belle. 
La prose est si évocatrice qu'on est à l'intérieur des pages pour saisir même ce qui est muet.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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