Vic n’est pas seulement la cause de l’addiction, elle en est également la source. Celle à laquelle je veux pouvoir m’abreuver. Et je suis conscient, là, tout de suite, avec une extrême lucidité, que je ne serais pas capable de lutter, contre ce qu’elle me procure.
Me voyant sur le point de crier au risque de réveiller toute la maison, Pâris plaque sa main sur ma bouche, et, mue par je ne sais quel instinct, j’en fais de même. Notre étreinte n’en est que plus forte, plus sublime, plus absolue, plus passionnée. Devoir nous unir en silence exacerbe davantage mes sens, jusqu’à me faire perdre la raison. Des éclairs dansent devant mes yeux, prémices de la jouissance. Ses coups de bassin se font de plus en plus acharnés, nos visages sont proches, nos mains se crispent, nos yeux rivés l’un à l’autre communiquent.
C’est fort, putain, ça n’a jamais été aussi fort !
– Dis ce que tu as à dire, et tire-toi !
Il a un petit sourire contrit.
– Tu n’aurais pas un verre d’eau ?
Il se fout de ma gueule ?
– Ne me dis pas que tu as fait tout ce chemin pour un verre d’eau ?
Est-ce qu’on peut succomber d’un trop-plein de sperme ? J’en sais foutre rien, je n’ai jamais été dans cette situation. Je suppose que lorsqu’on fait le choix de l’abstinence ce n’est pas un problème, mais dans mon cas, si !
Qu’il aille se faire foutre ! Lui et son… insupportable arrogance ; lui et son extrême confiance en lui ; lui et sa détermination de merde !
Je tourne les talons à mon tour pour retourner dans la villa. Je suis hors de moi ! Il se fout de mes arguments, ou même de ce que je ressens, seuls comptent son bon vouloir et ses propres désirs. Je l’ai menacé de rentrer à Paris, je le ferai s’il n’arrête pas son petit manège !
Son sourire, savant mélange d’espièglerie et de candeur, fout le feu à mon boxer. De l’affrontement et de l’interdit naît le plaisir. Et quel plaisir ! Un plaisir presque jouissif qui m’enflamme. Vic n’est pas seulement la cause de l’addiction, elle en est également la source. Celle à laquelle je veux pouvoir m’abreuver.
Arrivée en bas, je m’arrête.
Je tourne la tête, et regarde vers le haut. Il n’a pas bougé. Nos regards se croisent une dernière fois, une toute dernière fois. Mon cœur fait un ultime bond dans ma poitrine. Je me détourne, emportant avec moi l’image de son si beau visage et de ses yeux encore chargés de désir.