La piété juive se manifeste par des actions bien spécifiques, et l'une d'entre elles est l'étude quotidienne de la Torah, au sens large. En 1740, parut un livre intitulé "Hoq leisrael", Ordonnance pour Israël, qui organisait la lecture et l'étude des textes sacrés en les répartissant sur les 365 jours et sur les 52 à 54 shabbat de l'année : pour chaque jour, on trouve un extrait de tout ce qu'il faut lire, Torah, Prophètes, Écrits, Mishna, Talmud, et, en particulier, un passage du Zohar, ce grand livre mystique. L'édition française bilingue du Hoq leisrael vient d'être achevée : elle donne chaque texte dans sa langue originale et en traduction française, sauf le Zohar, publié dans l'original et traduit, mais en hébreu. Depuis, les auteurs participant à l'entreprise ont décidé de republier dans cinq autres volumes les passages quotidiens du Zohar, prescrits pour la lecture quotidienne, et traduits en français.
La version présentée ici est littérale et au service exclusif du texte : c'est un mot à mot sans souci d'élégance et parfois même peu correct, puisqu'il ne s'agit pas de lire le Zohar en français, comme dans les versions de
Charles Mopsik ou de Daniel Matt, mais de l'étudier dans l'original en s'aidant du français. Chaque ligne est donc présentée dans l'arameen original, suivi du mot à mot français. Bien sûr, les perspectives ouvertes par ces volumes sont fascinantes, surtout si l'on fait l'effort de suivre sur Internet les cours explicatifs indispensables qui dégagent des sens qu'un lecteur solitaire ne saurait trouver par lui-même. C'est
Michael Sebban qui s'acquitte brillamment de cette tâche pédagogique.
Dernier point : je suis troublé par ce qui m'a paru une faute d'inattention qui revient à toutes les pages. Dans le mot Rabbi, la voyelle A ressemble dans l'original à un I, ce qui nous donne en français "Ribbi", forme que je ne connaissais pas. Est-ce une faute ou bien est-ce volontaire ? Je l'ignore.