Ces écoles étaient devenues des maisons d’esclaves sans nom, sans famille, sans maison, pas d’ancêtres, pas de descendants, des bêtes qui avaient la forme de femmes avec ce qu’il fallait pour le plaisir des guerriers, chaque soir, chaque nuit et plusieurs fois jusqu’à l’aube, elles pensaient mourir, elles se tueraient, étranglées, pendues avec le voile noir qui les couvrait…
« Je ne voulais pas qu’elle souffre, elle est si vieille, elle refusait de quitter sa maison, elle a dit qu’on la laisse. Mourir en terre étrangère, non. Mourir dans la langue de l’ennemi, non.
Ma mère n’a pas voulu que je la porte sur mon dos. « Je ne suis plus une enfant. Va mon fils, va. Quitte l’enfer pour un autre enfer »
Je l’ai tuée.
J’ai tué ma mère. Elle était si faible. Je l’ai abandonnée, seule dans sa maison aux volets bleus. Ce bleu si beau de nos pays, vous savez. J’avais repeint les volets pour elle, pour sa vieille vie.
Ma mère, je l’ai tuée. »
Lors de son voyage en Orient, Gérard de Nerval avait acheté une esclave. Il lui fallait absolument une femme pour la maison. Elle était jeune et vive. Gérard de Nerval quitte le pays pour la France. Elle le supplie de la garder, il dit "Non" et il s'en va.