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Critique de nilebeh


Que dire de son pays natal, surtout quand on l'a quitté, quand on l'a à peine connu, quand il y a eu arrachement, douleur, coupure ressentie, voulue parfois ?
Chacun porte en soi le morceau de Terre où il a ouvert les yeux, où il a passé une enfance douillette, douloureuse, émerveillée. Ou tout cela à la fois.
Leïla Sebbar a réuni les témoignages de dix-sept auteurs qui ont vu le jour autour de la Méditerranée. Autant dire que nous ne manquerons ni de sensations multiples ni d'émotions à la lecture de ces dix-sept approches du « Pays natal ». Il est impossible de rendre compte de chacune , pourtant certaines m'ont particulièrement touchée : celle de Minna Sif, franco-corso-algérienne, pour qui « pays natal » égale multiplicité des langues (« mes langues sont mon pays natal » et qui raconte comment on se parlait dans la cour de récréation, dans un savoureux mélange de berbère, de corse, d'arabe, de français.
Ou bien celle, si douloureuse, de Leïla Sebbar dont le père n'a pas su, pas voulu transmettre : « mon père ne m'a pas offert mon pays natal » et qui conclut tristement : « Quelle est ma langue maternelle ? quel est mon pays ? »
Erudit et moins lourd, le texte de Rosie Pinhas-Delpuech, qui rappelle un passage de la Genèse : »Va-'en pour toi, de ton pays, de la terre de ta naissance, de la maison de ton père, vers le pays que je te montrerai ».
Va-t'en pour toi....
Cette même auteure turque a traduit le beau texte du Turc Nedim Gürsel, « Yol, le chemin », réflexion sur la voie, celle qu'ont suivie Paul, Hérodote, Oedipe, celle que chacun de nous devra suivre aussi.
Mention spéciale pour le Lybien Kamal Ben Hameda, enfant de Tripoli, « perle de la Méditerranée » où les enfants couraient chaque soir, fascinés, pour suivre le Garagouz, théâtre d'ombres d'origine ottomane, animé par le conteur Si Sifaou, dont la voix s'est tue un jour de Ramadan, victime de la guerre civile.
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