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Critique de Mariloup


L'île des femmes de la mer de Lisa See est le seul roman que j'avais sélectionné lors de la masse critique organisée par Babelio, c'était celui qui me tentait le plus, celui que j'avais envie de lire depuis sa sortie. J'étais donc heureuse d'apprendre que j'allais le recevoir, le dévorer et le chroniquer. de plus, cela faisait longtemps que je voulais lire un roman de Lisa See et c'est aujourd'hui chose faite!

J'avais eu un gros coup de coeur pour le roman Filles de la mer de Mary Lynn Bracht dans le même genre, qui mettait aussi en avant les Haenyeo, ces femmes de la mer, bien que L'île des femmes de la mer est plus centrée sur elles alors que Filles de la mer se concentrait sur un autre sujet, notamment sur les femmes de réconfort pendant la Seconde Guerre Mondiale. Récemment, j'ai vu un documentaire sur ces fameuses femmes de la mer dont la pratique traditionnelle est encore présente bien que cela se perde avec le temps. Rien que ce documentaire m'a donné envie d'en savoir plus sur elles.

Que sont les Haenyeo de manière générale? Ce sont des femmes de tout âge, originaires de l'île de Jeju, au Sud de la Corée. Elles sont connues pour être de grandes plongeuses en apnée, courageuses et impressionnantes qui pêchaient pour nourrir leurs familles pendant que les hommes s'occupaient des enfants, malgré les très nombreux dangers de la mer. Elles sont représentatives d'une structure matriarcale sur l'île. Dans L'île des femmes de la mer, nous suivons la vie de Young-Sook et Mi-Ja, deux grandes amies, presque des soeurs, des Haenyeo des années 30 à 2008. Et quelle histoire!

Ce roman est une vraie mine d'informations! On sent vraiment que l'autrice s'est documentée, qu'il y a un vrai travail derrière pour que ce soit le plus réaliste possible et c'est tellement enrichissant! J'ai tellement appris sur les Haenyeo de jadis et celles d'aujourd'hui. J'ai pu voir l'évolution de cette pratique au fil du temps. J'aime le fait que ces femmes aient porté leur famille à bout de bras, qu'elles aient toujours gardé un lien avec Mère Nature, qu'elles ont maintenu l'équilibre en ne prenant que ce qui était nécessaire à la survie malgré les difficultés, qu'elles aient risqué leur vie pour prendre soin des leurs. J'ai apprécié cette solidarité entre femme de toute génération et de tout statut, cette transmission des valeurs et traditions de génération en génération. C'est quand même fou de savoir que cette pratique est désormais inscrite au patrimoine culturel immatériel de l'Humanité de l'Unesco!

C'est aussi l'aspect historique qui m'a plu. Je ne suis pas très coutumière des épisodes de guerres et des événements dramatiques en Corée, en Asie de manière générale mais je commence vraiment à m'y intéresser. J'ai donc été ravie d'avoir les contextes suivants : l'avant/pendant/l'après Seconde Guerre Mondiale, la Guerre de Corée et un certain Incident du 3 avril qui fit des centaines de morts (de nombreux innocents tués). Ce fut très instructif et j'ai désormais hâte d'en savoir plus, je vais m'y intéresser de plus près.

Ce roman prend aux tripes, est émouvant même si pour ma part, je regrette de ne pas avoir au moins versé une petite larme et il y avait quand même un manque de rythme, pas mal de longueurs. C'est une lecture incroyablement féministe et inspirante, un récit à la fois beau et cruel. C'est une histoire de famille, d'amour, d'amitié, de survie, de valeurs, de traditions, de pertes, de douleur, de religions, de morts et de vie.

En bref, j'ai beaucoup aimé ma lecture avec laquelle j'ai tant appris, qui m'a inspiré, qui m'a fait voyager. Je ne regrette pas l'aventure! C'est le premier roman de Lisa See que je lis et je compte bien ne pas m'arrêter là, plusieurs de ses titres attendant bien sagement dans ma PAL. Belle découverte!

Je remercie Babelio et les éditions Pygmalion pour l'envoi et la découverte de ce roman que je voulais absolument lire.
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