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Citations sur Le livre de l'Una (3)

Après avoir touché les objets sacrés de mon passé et être enfin devenu entier, j’ai portant continué à être agité, ayant compris que la cause de mon traumatisme n’était pas seulement la guerre et sa discontinuité spatio-temporelle. Les petites antennes ramifiées dans tout mon corps, l’agencement de mes nerfs étaient aussi en cause. J’ai compris que j’écrivais un livre sur la mélancolie, un bouclier de mots lumineux. Le plus durable de tous mes objets.
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Notre ville est née de la proximité des hommes avec la rivière. L'Una est la force qui tient la ville ensemble, faute de quoi la terre l'aurait recouverte depuis longtemps. Et comme des tortues, ses habitants auraient fui loin d'ici avec leur maison sur le dos. Dans cette ville tout le monde voue un culte à l'eau. Car on sait que la majorité des problèmes peuvent disparaître par un simple regard posé sur le cours de la rivière. Voilà pourquoi cela vaut de vivre ici, de s'engager dans ce culte perpétuel. Dans la préservation d'une alliance qui ne peut être dévoilée.
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De Gargan et d'autres choses

Pardon si je suis ici contraint d'évoquer directement la guerre, je sais qu'aujourd'hui ce n'est pas populaire, que ce qui est populaire, c'est l'avenir qui verra la depression envahir vos coeur. Avant ça, ils vous auront nourris, gavés, et quand vous serez bien engraissés, alors vous serez prêts pour que la dépression se plante dans vos coeurs de gnous. Vous errerez dans les centre commerciaux, abattus, épaules lourdes et fesses grasses, aspirant à ces corps de sirènes des panneaux hologrammes. Ils veulent vous pousser à l'oubli. Ils vous dévitalisent, vos nerfs sont émoussés, vos chakras bouchés, l'avenir est ici. Vive la dépression ! Voilà pourquoi je me suis employé de toutes mes forces à bloquer les formes et les contenus des images de guerre, j'ai voulu les refouler au plus profond, comme quand on noie quelqu'un et qu'on pousse des pieds sur ses épaules pour l'enfoncer un peu plus bas, dans le noir tout au fond ou se tiennent les huchons, jusqu'à ce qu'il perde souffle. J'ai voulu être comme les autres qui sont indemnes, inséré dans la société, normal et gris. Si j'entrouvrais les yeux furtivement, les serpents dans le turban du fakir se mettaient à siffler et leur langue frétillait à une vitesse de plus en plus folle. Le fakir me faisait ainsi savoir que je devais me libérer des formes et des contenus des images de guerre.

C'est pourquoi j'ai envoyé balader tous les paysages futuristes des centres commerciaux, les palmiers biomécaniques sur le rivage de mers diététiques, j'ai refusé de boire les cocktails concoctés pour atteindre l'immortalité des visages et des génitoires. J'ai dit adieu à la dépression néolibérale, pour sûr que mes démons n'habitaient pas le monde actuel.

Ils vous offriront le progrès, la prospérité dans des Etats sévèrement contrôlés, et vous, vous le paierez de votre oubli. Moi je ne pardonne pas, je n'oublie pas, je me souviens de tout. Écrire, cela veut dire parler, tenir des discours à un public invisible, c'est ma petite tribune à moi. Je ne vois pas qu'il existe une autre manière de combattre pour le droit au souvenir.
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