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Olivier Lannuzel (Traducteur)
EAN : 9782382460825
248 pages
Agullo (12/01/2023)
3.96/5   12 notes
Résumé :
Le Livre de l'Una est un roman poignant, lyrique et pudique, qui parle de la reconquête de la vie sur la mort et la destruction.
Le livre de l'Una est le récit d'un homme, ancien combattant dans l'armée de Bosnie-Herzégovine durant la guerre de 1992-1995, qui replonge à l'occasion d'une séance d'hypnose dans son histoire et tâche d'en recoller les morceaux éclatés.
Dans sa transe, le narrateur se fait archiviste et chroniqueur du passé. Il y a le pays ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Le bosniaque Faruk Šehić, né en 1970, est la figure de proue de la « génération écrasée » marquée par les guerres liées à la désintégration de l'Etat yougoslave. Il a fait la guerre de Bosnie-Herzégovine ( 1992-1995 ) durant ses trois ans, forces serbes contre forces bosniaques, avec le massacre de Srbrenica en point d'orgue.

Son personnage narrateur est clairement son double. En général, les vétérans qui passent à l'écriture pour conter leur vécu de soldat privilégient une forme inspirée du reportage avec une attention porté au factuel. Ici, c'est presque l'inverse tellement cet étonnant roman est bien plus qu'un récit de guerre.
Il faut dire que la porte d'entrée est surprenante : une séance d'hypnose par un fakir de foire fait ressurgir les souvenirs du narrateur enfouis au revers de sa mémoire. Ce dernier prévient d'emblée le lecteur : il a tué, plusieurs fois, sans plaisir mais avec un sentiment de toute puissance, presque une addiction, comme bien d'autres soldats.

« Je suis un et nous sommes des milliers. Incassable et cassés. »

Cet homme cherche à recoller les morceaux de sa vie. Il y parvient parfois, un temps, puis tout se désagrège à nouveau. le Livre de l'Una se lit comme un long poème en prose, se déplaçant entre des scènes idylliques de l'enfance dans la maison de ses grands-parents au bord de la rivière Una, récits flash d'atrocités de guerre et paysages chamboulés de l'après-guerre.

C'est incroyable comme l'auteur donne au temps épaisseur et texture en une fusion des différentes strates temporelles dans un ordonnancement non chronologique totalement aléatoire qui fait de sauts dans le passé lointain de la Seconde guerre mondiale ( avec le camp de concentration de Jasenovac créé sous la dictature des Oustachis ) avant de revenir dans le présent de villes portant encore les stigmates de la guerre de Bosnie. Chaque chapitre se montre attentif à la façon dont le passé continue de façonner le présent.

Comment guérir de son passé ? Par la douce nostalgie qui se dégage des superbes séances sur l'enfance semble combattre la perte de l'innocence tant la présence persistance et lumineuse de la rivière Una porte le récit. Comme un exutoire, une thérapie qui convoque la magie d'avoir été un enfant, d'avoir pêché brochets, barbeaux à moustache et rotengles avec des vers rouges, d'avoir construit son imaginaire au contact de la nature et d'y avoir appris la liberté.

Comment guérir de son passé ? En convoquant des objets reliques protectrices du passé comme un vieux magnétophone Toshiba :

« C'est à cause de ce magnétophone et de beaucoup d'objets perdus, à cause des émotions perdues, du souvenir de l'ombre d'un jour dans l'obscurité lointaine à dix mille nuits d'ici, que j'ai commencé à construire ma bibliothèque alexandrine. C'est le devoir d'un archiviste de la mélancolie. Quand j'emmagasine un objet dans la bibliothèque, elle cesse automatiquement le travail. Mon passé se remplit, le vide du monde se réduit. La bibliothèque disparaît mystérieusement à sa guise et je peux être alors un archiviste à peu près comblé de mon passé. »

Comment guérir de son passé ? En transformant le souvenir en paroles, sans avoir peur de s'y confronter, seul moyen de se libérer du labyrinthe du chagrin et de la honte.

« C'est pourquoi j'ai commencé à croire dans les mots. Ce sont des objets qui ne peuvent être détruits. Tu les effaces, ils sont de nouveau là. Ils flottent devant tes yeux et refusent de quitter la première ligne. Mets-y le feu, ils brûleront dans ta mémoire avec encore plus d'ardeur, et aucun nettoyeur de mémoire tel que l'alcool ou les narcotiques ne pourra t'en libérer. Les mots sont au-dessus de l'anéantissement. Tu les effaces, les revoilà aussitôt sur le bout de ta langue. »

Une lecture puissante portée par une écriture poétique et lyrique qui enveloppe le lecteur dans les tourments de cet être fracassé par la guerre.

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En 1992, j'avais 21 ans, je portais des robes à fleurs avec de fausses Rangers, mes copains avaient les cheveux longs ou des crêtes, on allait à des concerts punks (où je buvais de la bière, en vraie rebelle), et Marie-José Pérec était championne olympique du 400 mètres. Et puis il y a eu ces photos -en couleurs- inconcevables, d'hommes décharnés parqués dans le camp de concentration d'Omarska. Cinquante ans après, ça recommençait, dans le silence assourdissant de l'Europe, tandis que j'écoutais Nirvana à fond. Et c'était comme un écartèlement dans mon crâne, une juxtaposition d'images et de ressentis intolérables (ici/là-bas/aujourd'hui/avant) que mon cerveau ne pouvait pas assimiler, il ne me restait que la honte et la culpabilité de la guerre de Bosnie pour meubler mon impuissance.
En 1992, Faruk Sehic avait 22 ans, il écoutait les mêmes musiques que moi, regardait les mêmes films, lisait les mêmes livres. Il a abandonné ses études de vétérinaire pour enfiler des vraies Rangers, se raser la tête, s'engager dans l'armée de Bosnie-Herzégovine, et faire la guerre. Après ça, il est devenu poète, et "Le livre de l'Una", écrit en 2011, est son premier roman.

Il y raconte Mustafa Husar, soldat de son âge qui, lors d'une séance d'hypnose au cirque volant Ramajan d'Inde, revit une ville et une enfance pulvérisées par la guerre. Ce sont des lambeaux de souvenirs qui remontent à la surface, des clichés flous, surexposés, en partie effacés, souillés, des images d'un bonheur simple au plus près de la Nature, et notamment de l'Una, rivière aux eaux transparentes qui traverse Bihac et Bosanska Krupa, dans un un écrin de végétation luxuriante au parfum d'Eden. Avec une poésie hallucinée, Husar/Sehic raconte la faune et la flore aquatiques, et son propre rapport organique à la terre et à l'eau. J'ai adoré ces instants distordus et suspendus dans les souvenirs irradiés de plénitude et de béatitude.
Mais Husar/Sehic évoque aussi la guerre, même si l'essentiel du roman est consacré à l'Una. Et là, il assume frontalement et sans faux prétextes son engagement : "Je n'ai pas attendu qu'on vienne frapper à ma porte pour me tirer somnolent de mon lit et me conduire tout droit dans une fosse humide où je serais fusillé." J'ai aimé son pragmatisme teinté de fatalisme combatif : " (...) le mur de Berlin s'est effondré sur nous, et il était dans l'ordre des choses que le sang soit quelque part versé. Sauf que je n'étais pas de la menue mitraille dans le marchandage des forces cosmiques (...) ". Il raconte sans philosopher, ni romantiser : "Ma biographie, c'est de la chair et du sang, ce n'est pas du divertissement. (...) Je suis un et nous sommes des milliers. Incassables et cassés.", et je me suis pris sa franchise comme un direct au plexus, du genre qui coupe le souffle et fait chanceler : "J'ai tué parce que je voulais survivre au chaos." Voilà donc ce qui se passait dans les Balkans, tandis que j'allumais des bougies pour la Bosnie (sans illusions, quand même). Reste aujourd'hui un homme mélancolique et intègre, qui tente de reconstruire un passé là où il n'y a plus rien que la mémoire.

C'est donc un roman envoûtant, dérangeant, suffocant de douleur et de beauté, traversé de fulgurances de vérité qui se fichent dans le coeur comme des éclats de shrapnel. Impossible d'en sortir indemne, mais bizarrement, il m'a pacifiée avec moi-même ; le pouvoir de l'eau, sans doute. Ou de la poésie, de l'intelligence, de l'honnêteté d'un survivant.
Alors, si la transparence hypnotique vous attire, n'hésitez pas à plonger à votre tour dans l'Una.

Un énorme merci à Babelio et aux Editions Agullo pour l'envoi de ce merveilleux livre dans le cadre d'une Masse Critique.
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Un livre surprenant sur la guerre civile qui a marqué l'implosion de la Yougoslavie . le lecteur s'attendrait à du sanglant et voilà qu'il est ébloui par des visions poétiques et bucoliques de l'enfance du narrateur , son amour de sa rivière , l'Una, de la pêche , de la maison de sa grand-mère . Mais bientôt s'insinuent la violence , les souvenirs de combat , les exactions sanglantes qui sont souvent la marque des guerres entre proches ;l'Una , verte et transparente , charrie des cadavres et se teinte de rouge, la maison aimée brûle , seuls les rêves , permettent de retrouver ce que fut autrefois la vie dans cette petite ville de Bosnie. Un très beau texte ,constitué de courts chapitres , qui permettent d'éclairer le chaos et d'imaginer un futur possible au-delà des ruines auprès du flot redevenu paisible de la rivière aimée.
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 La vision personnelle d'un pays, d'une époque, ici la Bosnie et la guerre à travers le prisme de l'Una, la rivière qui traverse Croatie et Bosnie-Herzégovine. C'est le premier roman de Faruk Šehić, qui a reçu le prix de littérature de l'Union européenne il y a neuf ans de cela. Faruk Šehić est bosnien, bosniaque, - un glossaire en fin de livre nous éclaire sur la différence entre les deux appellations, nous rappelle d'autres termes malheureusement trop connus, comme le sanglant Srbrenica - il a participé à la guerre de son pays, la Bosnie-Herzégovine - le glossaire est accompagné d'une chronologie sur l'histoire de la Yougoslavie depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Et comme d'habitude chez Agullo Éditions, une biographie du traducteur Olivier Lannuzel qui a d'ailleurs traduit une nouvelle de l'auteur bosnien en 2002, pour le compte de Courrier International, intitulée Sous pression.

L'Una est une rivière qui coule principalement en Croatie, à l'ouest de la Bosnie, elle sépare même les deux pays à un endroit : elle est dotée d'une biosphère riche, une quantité incroyable d'herbes médicinales et 28 espèces de poisson différentes que Faruk Šehić manque pas d'évoquer longuement à travers son récit. Car si la rivière est bien le centre de ce récit, ce sont notamment grâce aux nombreuses parties de pêches qui pointillent le passé de l'auteur. L'Una est entourée d'un parc national qui dispose d'un patrimoine naturel et historique saisissant. Elle reste avant tout le terrain de jeu favori de l'auteur, celui qui borde la maison de sa grand-mère, le berceau de ses souvenirs d'enfance.

Parce que cette eau, c'est la source des souvenirs, une séparation, un endroit protégé de la guerre qui se déployait sur chaque rive, un espace atemporel qui préserve, qui fige les reliques et en même temps dans lequel se déploie une faune riche et dense, le refuge du narrateur. C'est au fil de toutes ces représentations, intimes, que l'auteur mène ses divagations, lesquelles quel que soit la direction qu'elles prennent, ramène à cette guerre qui a abouti sur l'implosion d'un pays et dans laquelle l'armée Bosniaque a payé un tribut particulièrement lourd. L'eau bienfaitrice, salvatrice, destructrice, c'est celle de cette rivière l'Una, qui canalise, transporte et communique, comme l'écriture de l'auteur, l'un des moyens pour tenter d'expurger ces souvenirs de guerre, qui n'apparaissent pas tant dans une linéarité narrative, mais à travers des flashes, de scènes, courts, moyens ou longs. Nul besoin d'être un professionnel de la santé mentale pour se rendre compte de la profondeur du traumatisme, sa brûlure qui ne fait que le consumer, et ne demande qu'à être un peu apaisé, qui a marqué l'auteur psychiquement et physiquement. L'eau pour apaiser les souvenirs, et les blessures, assourdir le son des obus et des mitraillettes, émousser la violence, une zone sans guerre. 

C'est exactement cet effet que la présence de l'eau, celle des baignades, des parties de pêche ou même des inondations m'a effet : la violence inhérente à la guerre, il faut bien la dire et quels que soient les mots employés, toutes les litotes du monde n'enlèveront rien à la phrase que l'auteur a reçu de sa logeuse "Les serbofs, ils vont tous vous massacrer en Bosnie". Si l'effet est déjà brutal pour nous lecteurs qui avons à lire cette phrase, on imagine l'effet d'abord sur le jeune homme encore naïf qu'il était qu'il ne cherchait qu'à dévorer la littérature et à écrire, puis sur l'auteur, soldat blessé et rescapé, qu'il est devenu. Il en faut de l'eau pour recouvrir toute cette haine et ces déchirures, tout le bruit des bombes et des fusillades, il faut s'accrocher à quelque chose, à la vie, à un repère inébranlable, et il me semble que l'Una est cette bouée de sauvetage pour l'auteur.

Le style de Faruk Šehić, riche et évocateur, fourmille d'images, affluent d'une imagination débordante d'érudition, ou cynisme et moquerie, quelquefois auto-dérision, parfois tendresse, se font la belle pour ne pas donner le dernier mot à l'amertume des souvenirs de la guerre. Cela reste un récit d'un homme qui tente de cicatriser - est-il possible de guérir de la guerre - et de désenvoûter son esprit des résurgences importunes d'images et de bruits. Un homme qui essaie de mettre tout ce poids quelque part en lui pour se laisser bercer par le bruit et la vue de cette rivière rédemptrice.
Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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Écrire pour se souvenir. Se souvenir pour dire l'horreur. Dire l'horreur pour l'extraire de soi. Assumer sa part de noirceur et celle de l'humanité. Reconquérir le passé.

Au cours d'une séance d'hypnose, le narrateur replonge dans ses souvenirs et essaie d'en recoller les morceaux. Ou plutôt de reconstituer la matière d'une vie qui a éclaté à cause de la guerre.

C'est un voyage introspectif, fracturé d'explorations sensorielles, où le narrateur tente de reconquérir sa mémoire et son identité. de son enfance sur les bords de la rivière, à sa vie de soldat, il évoque les thèmes d'aliénation, de dépossession de soi, d'oubli traumatique, d'horreur, de massacre.

Toutes les descriptions sont des analyses précises et intellectuelles de la vie, et tentent de lui rendre son caractère intrinsèque, son essence, en passant par le biologique. Ainsi le narrateur évoque beaucoup la faune et la flore qui borde l'Una. La rivière qui est pour lui le seul monde digne et tangible.

Souvenirs disparates et phrases énigmatiques, j'ai eu du mal à tout saisir, mais il m'était impossible de me détacher de ce livre. C'est un texte brillant bien que profondément mélancolique et désabusé, nous rappelant que la vie n'a pas de sens. C'est aussi un hymne à la beauté de la vie dans son caractère primaire, la seule chose qui doit subsister à la toute fin.
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critiques presse (2)
LeMonde
14 avril 2023
Des mots comptés et vérifiés, des phrases oniriques. Il unit en une seule histoire ses explorations et observations explosées sur la disparition d’un pays, la terreur d’une jeune femme qui l’a rendu résigné, la fidélité d’une rivière et de ses truites…
Lire la critique sur le site : LeMonde
SudOuestPresse
16 janvier 2023
L’Una du titre, c’est le nom d’une rivière qui hésite entre Croatie et Bosnie, joue parfois les frontières mais fomente surtout les rêves poétiques et prophétiques de l’écrivain. Voilà l’olni de la rentrée, un objet littéraire, c’est une certitude, mais en équilibre instable entre la confession et la tentation épique.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
De Gargan et d'autres choses

Pardon si je suis ici contraint d'évoquer directement la guerre, je sais qu'aujourd'hui ce n'est pas populaire, que ce qui est populaire, c'est l'avenir qui verra la depression envahir vos coeur. Avant ça, ils vous auront nourris, gavés, et quand vous serez bien engraissés, alors vous serez prêts pour que la dépression se plante dans vos coeurs de gnous. Vous errerez dans les centre commerciaux, abattus, épaules lourdes et fesses grasses, aspirant à ces corps de sirènes des panneaux hologrammes. Ils veulent vous pousser à l'oubli. Ils vous dévitalisent, vos nerfs sont émoussés, vos chakras bouchés, l'avenir est ici. Vive la dépression ! Voilà pourquoi je me suis employé de toutes mes forces à bloquer les formes et les contenus des images de guerre, j'ai voulu les refouler au plus profond, comme quand on noie quelqu'un et qu'on pousse des pieds sur ses épaules pour l'enfoncer un peu plus bas, dans le noir tout au fond ou se tiennent les huchons, jusqu'à ce qu'il perde souffle. J'ai voulu être comme les autres qui sont indemnes, inséré dans la société, normal et gris. Si j'entrouvrais les yeux furtivement, les serpents dans le turban du fakir se mettaient à siffler et leur langue frétillait à une vitesse de plus en plus folle. Le fakir me faisait ainsi savoir que je devais me libérer des formes et des contenus des images de guerre.

C'est pourquoi j'ai envoyé balader tous les paysages futuristes des centres commerciaux, les palmiers biomécaniques sur le rivage de mers diététiques, j'ai refusé de boire les cocktails concoctés pour atteindre l'immortalité des visages et des génitoires. J'ai dit adieu à la dépression néolibérale, pour sûr que mes démons n'habitaient pas le monde actuel.

Ils vous offriront le progrès, la prospérité dans des Etats sévèrement contrôlés, et vous, vous le paierez de votre oubli. Moi je ne pardonne pas, je n'oublie pas, je me souviens de tout. Écrire, cela veut dire parler, tenir des discours à un public invisible, c'est ma petite tribune à moi. Je ne vois pas qu'il existe une autre manière de combattre pour le droit au souvenir.
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Notre ville est née de la proximité des hommes avec la rivière. L'Una est la force qui tient la ville ensemble, faute de quoi la terre l'aurait recouverte depuis longtemps. Et comme des tortues, ses habitants auraient fui loin d'ici avec leur maison sur le dos. Dans cette ville tout le monde voue un culte à l'eau. Car on sait que la majorité des problèmes peuvent disparaître par un simple regard posé sur le cours de la rivière. Voilà pourquoi cela vaut de vivre ici, de s'engager dans ce culte perpétuel. Dans la préservation d'une alliance qui ne peut être dévoilée.
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Après avoir touché les objets sacrés de mon passé et être enfin devenu entier, j’ai portant continué à être agité, ayant compris que la cause de mon traumatisme n’était pas seulement la guerre et sa discontinuité spatio-temporelle. Les petites antennes ramifiées dans tout mon corps, l’agencement de mes nerfs étaient aussi en cause. J’ai compris que j’écrivais un livre sur la mélancolie, un bouclier de mots lumineux. Le plus durable de tous mes objets.
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Vidéo de Faruk Sehic
The Riveting Interviews: Rosie Goldsmith talks to Faruk Šehić 10 juin 2019 “The Riveting Interviews” with Rosie Goldsmith The Bosanian author Faruk Šehić talks to Rosie Goldsmith Produced by http://www.londonvideostories.com
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